FEUILLE du PIC (Programme International du Coeur ou du Citoyen)

TRAITE de POLIQUE ALONSO - Coronavirus COVID-19, Drawdown, Démocratie, Écologie, Environnement et Climat, Crise financière, Décroissance, Inégalités Nord-Sud, Consumérisme, Productivisme, Pacifisme, Djihad, Spiritualité, Non-violence, Charte du consommateur responsable, Végétarisme, Commerce équitable, Ville en transition, Gandhi, Non-violence, Résistance civile.

25 mars 2006

Terrorisme - capitalisme - le CNR en 1944 N°5 (Eddem)

En guise d’introduction

La charte Eddem embrasse la situation humanitaire et économique dans son ensemble planétaire, afin de sortir les sociétés occidentales de leur nombrilisme et de leur égoïsme.

Devise Eddem : Liberté Egalité Fraternité Durabilité Mondiales



Le terrorisme de masse

Le terrorisme avec les attentats du 11 septembre 2001 et du 11 mars 2004 dernier, prend des allures de guerre déclarée à l’Occident par des groupes musulmans intégristes qui revendiquent au nom d’Al-Qaïda. Nous savions que l’Espagne avait été une base arrière des terroristes du 11 septembre et qu’elle a fait la guerre contre l’Irak avec Les Etats-Unis. Il n’y a donc aucun effet de surprise, les autorités de surveillance du territoire européen ont été déjouées, et rien ne laisse supposer que ces massacres de civils innocents ne vont pas continuer à sévir ici ou ailleurs, en frappant de manière aveugle. Ces horreurs qui se déroulent sous nos yeux et presque en direct pour ceux qui regardent la télévision, ne doivent pas nous étonner. Les guerres, les famines, les épidémies, la barbarie, existent bel et bien sur toute la planète. Elle n’est pas plus horrifiante parce qu’elle se déroule sous nos yeux.
La minutie de la préparation des 2 attentats en questions, la logistique impressionnante déployée ; 2 gratte-ciel effondrés à New-york et la gare de Madrid se serait effondrée si les 13 bombes programmées avaient explosé au lieu des 10. Le bilan aurait été alors plus lourd que les 200 morts et 1400 blessés annoncés ce dimanche 14 mars. Les économies occidentales sont construites en partie sur l’économie de guerre et l’autorité armée. La catastrophe est d’abord dans les modes de gestion de nos économies occidentales et l’idéologie marchande qui nous gouverne ; c’est à dire la logique du profit coûte que coûte.
Le seul changement que nous pouvons et devons espérer réside dans nos comportements quotidiens personnels. Nous sommes les premiers responsables de l’orientation économique que nous encourageons par notre mode de consommation. En faisant le choix du pétrole et non des biocarburants, par exemple, nous acceptons d’être pris en otage par des puissances étrangères, alors qu’ils existent des sols en jachère, il en va de même pour tous les autres dérivés du pétrole. L’argent aujourd’hui est concentré dans les mains de quelques pays et milliardaires, parce qu’il dépend avant tout des revenus du pétrole. En nous laissant dicter notre mode de consommation nous validons les fortunes, les inégalités, et les risques de guerre, dès lors que les intérêts de quelques milliardaires sont menacés. Nous savons que le terrorisme nous vient principalement de l’Arabie Saoudite, et que les Etats-Unis ont attaqué l’Irak pour son pétrole, afin de tenter de modifier la donne actuelle. Le consommateur occidental est son propre ennemi, parce qu’il se laisse manipulé en pensant que le paysage géopolitique ne dépend pas de lui mais des grands de ce monde. Or il n’y a pas de « grands » ni de « France d’en haut » sans la collaboration active des « petits » qui constituent « la France d’en bas » Ne sous-estimons pas notre responsabilité et surtout notre pouvoir ; ce pouvoir doit revenir entre nos mains par la prise de conscience.
La charte Eddem est l’amorce d’un programme citoyen responsable qui donne les orientations à prendre. Oui, environ 100 mille personnes meurent chaque jour de soif et de faim. Il ne faudrait pas les oublier en pleurant nos propres morts. La barbarie depuis longtemps mine des régions de pays entiers sous développés victimes trop souvent du colonialisme occidental. Ces morts là vous sont rarement montrés à la télévision parce qu’ils sont programmés par le système que nous cautionnons, principal prédateur des richesses de la planète au détriment des populations affamées.
L’attentat de la semaine dernière recelait une stratégie meurtrière redoutable mais aussi une stratégie politique en infléchissant l’opinion et le résultat des élections législatives espagnoles du 14 mars 2004, qui ont provoqué la chute du premier ministre José Maria Aznar, en poste au moment de la guerre d’Irak. Le gouvernement espagnol qui a accusé l’ETA alors que les premières bombes analysées indiquaient la piste islamiste, a retourné l’opinion contre lui. Ainsi, la première mesure annoncée par le nouveau Premier ministre José Louis Rodriguez Zapatéro, est le retrait des 1300 militaires espagnols de l’Irak.
Cette analyse montre la puissance de feu, mais aussi de réflexion des auteurs des attentats, qui tournent en ridicule les démocraties. L’intolérance de la France à l’égard de l’Islam, avec l’affaire du voile, renforce les risques d’attentats ; centrales nucléaires, barrages, citernes de produits chimiques, etc, les cibles ne manquent pas. Seule la sagesse et la tolérance nous sauverons de l’engrenage de la violence.



Le programme du CNR ou “Les jours heureux”
d’après les articles de Michel Soudais du Politis n°792


« Il y a 60 ans, l’ensemble des mouvements de résistance s’entendaient sur un programme à mettre en œuvre sitôt le pays libéré de l’occupant hitlérien. Ce texte audacieux est à l’origine de nombreuses avancées sociales … Le 15 mars 1944, il y a 60 ans, le Conseil national de la Résistance (CNR) adoptait un programme novateur … Ce texte concis dessinait un pacte social inédit sur lequel notre pays a assis, 3 décennies durant, sa reconstruction et sa postérité…. Le CNR a été voulu par le général De Gaulle. Ce dernier avait confié à Jean Moulin, son représentant en France depuis le 1er janvier 1942, la lourde tâche de réunir dans cette instance les nombreux groupes éparpillés de résistants, ayant peu ou pas de lien entre eux … et de leur faire reconnaître la légitimité du chef de la France libre. Cette tâche est accomplie le 27 mai 1943 quand, au prix de grandes précautions le CNR réunit ses 19 membres … au cœur de Paris occupé. .. Moins d’un mois après, Jean Moulin est arrêté … Le général de Gaulle lui-même avait … en novembre 1943 donné le ton : « La France veut que cesse un régime économique dans lequel les grandes sources de la richesse nationale échappaient à la nation, où les activités principales de la production et de la répartition se dérobaient à son contrôle, où la conduite des entreprises excluait la participation des organisations de travailleurs et de techniciens, dont cependant elle dépendait. Il ne faut plus qu’on puisse trouver un homme ni une femme qui ne soient assurés de vivre et de travailler dans des conditions honorables de salaire, d’alimentation, d’habitation, de loisirs, d’hygiène et d’avoir accès au savoir et à la culture. » …. Il réclame aussi .. « L’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie. » Le programme du CNR est à l’origine de nombreuses avancées sociales dans notre pays telles « la sécurité sociale, les retraites généralisées, les grands services publics, les comités d’entreprise, les lois sociales agricoles, le droit à la culture pour tous.. » Ces avancés sociales sont menacées aujourd’hui ou démantelées au nom de la « nécessaire mondialisation », « en un temps où les groupes financiers et industriels assoient de plus en plus leur pouvoir sur la presse, le riche héritage mérite de ne pas sombrer dans l’oubli. » …. « Attac organise plusieurs initiatives pour commémorer le 60ème anniversaire du programme CNR … Un appel a aussi été lancé pour demander aux mouvements, partis, associations, institutions et syndicats …, les enjoignant de « définir ensemble un nouveau « programme de résistance » pour notre siècle. » La charte Eddem qui est en elle-même un vrai programme de résistance contre le nouvel occupant, a été communiquée le 18 février 2004 à Politis, et relancée auprès du journaliste Thierry Brun chef de la rubrique économie et social le 3 mars dernier. J’écrivais : « Je suis heureux de lire dans Politis N°788 p12 les propos suivants : "Vivre comme nous avons vécu jusqu'ici, avec les mêmes schémas de production et de consommation, n'est pas possible explique Jean-Claude Chasteland. Il faut essayer de trouver autre chose, et il n'y a pas de raison que l'on ne trouve pas. Il faut se secouer les méninges, intellectuellement et politiquement." J'ai écrit la charte Eddem ci-jointe, pour répondre à cette question. Vous avez carte blanche pour la publier. »


«La dernière guerre mondiale de 1939-1945 a fait 56 millions de morts ou 2100 morts par jour environ et nous avons dit « plus jamais ça » Or, ces dernières années jusqu’à 100 mille personnes sont mortes de soif ou de faim chaque jour dans le monde, pendant que dans les pays développés certains meurent de surconsommation, de suralimentation, se tuent inutilement en automobile, etc. Les famines ne sont pas une fatalité, vers l’an 2000 chaque humain pouvait disposer sur terre de 1,7 hectares de terre arable et 0,5 hectare d’espace marin de pêche pour se nourrir. En l’an 1993 il aurait fallu jusqu’à 5 planètes terre ou biosphères pour produire les biens et absorber les déchets des 6 milliards d’humains, s’ils avaient adopté le mode de consommation des Américains moyens du Nord. Non seulement notre mode de vie est injuste à l’égard du Sud, mais en plus il n’est pas durable, car au rythme actuel les ressources non renouvelables de la terre y compris les forêts tropicales seront épuisées vers 2050» charte Eddem


« Nous ne sommes pas capables d’abolir le capitalisme »

Ainsi titre la page 18 du Politis n°790 consacrée à un entretien avec Susan George, politologue et vice-présidente d’Attac.
Je suis d’accord pour dire avec S Georges ce qui suit « Le marché en tant que tel, est-il un adversaire ? Je pense que non …. A supposer que l’on veuille démanteler le capitalisme, je veux bien ! Il faut au moins savoir où est son point d’appui pour l’attaquer… » Eddem répond à cette question en demandant au consommateur d’arrêter sa collaboration avec le marché. S Georges propose de remplacer le terme « altermondialiste » par celui de « mouvement pour une justice globale » et de puiser dans « le modèle européen du Welfare state tel qu’il a été imaginé dans les années 1930, puis après la guerre. Elle traduit le terme par un « Etat du bien être » plutôt que par « Etat providence », et propose ce qui suit « Une personne de la Banque mondiale a expliqué qu’il suffirait de 1000 milliards de dollars par an, c’est à dire moins de 3% du PIB mondial, pour réparer les injustices mondiales et résoudre tous les grands problèmes, y compris le réchauffement de la planète … » Ici nous sommes en total désaccord. Nous ne règlerons pas les grands déséquilibres Nord/Sud en réinjectant l’argent sale du Nord vers le Sud, mais en instaurant plus de justice et d’éthique dans le comportement global des pays du Nord. Il ne suffit pas de dire avec l’argent nous allons résoudre tous les problèmes, alors que les injustices émanent de notre propre collaboration avec le système qui les génère. On ne peut pas continuer à vivre dans l’opulence, en prédateurs des richesses du Sud avec notre mode outrancier de consommation qui nourrit le capital, et dire que nous allons résoudre les problèmes engendrés en puisant dans ces richesses volées aux peuples spoliés et affamés par nous. Nous devons regarder le problème de l’intérieur en révisant nos comportements, en baissant notre consommation, en prenant conscience que l’économie de marché se construit avec notre concours, et qu’elle n’est pas une fatalité engendrée par d’autres que nous. Nous vivons dans des démocraties, à nous de bien exercer notre liberté de choix, nos droits de citoyens, en devenant adulte et responsable. Arrêtons de jeter la pierre toujours dans le jardin du voisin capitaliste, libéral ou autre. Ouvrons-nous à la réalité du monde que nous façonnons avec nos gestes quotidiens de consommateur, et cessons de collaborer.

«Les consommateurs du Nord représentent 20% de la population mondiale et consomment plus de 80% des richesses mondiales, or le pouvoir d’achat est un pouvoir de décision et d’action. Voulons nous continuer à servir les intérêts d’une minorité ou nos intérêts communs et ceux de la nature ? L’offre commerciale répond à la demande du consommateur, à lui de réorienter les marchés vers une économie durable et qui respecte l’éthique. Il faut exiger une traçabilité des modes d’obtention des produits de consommation pour connaître leur valeur qualitative intrinsèque et éthique sur un plan écologique et humanitaire ; demandons des produits sains labellisés.» charte Eddem


Sur le chemin du marché :

En me rendant à pied au marché de Melun tous les samedis matin, pour acheter aux petits producteurs et petits commerçants. Je traverse le magnifique parc Debreuil où je croise fréquemment des personnes inconnues, nous nous donnons mutuellement avec plaisir des bonjours et des sourires. Nous faisons même parfois connaissance, quand par exemple un écureuil surgit, tant la nature est une source de réconciliation. Quand je descends le parc des centaines de voitures foncent bruyamment sur la nationale six qui le longe. Pressés, stressés, les automobilistes sont réduits à s’ignorer où parfois à faire connaissance après un accident un constat à la main, quand ce n’est pas pire. La simplicité volontaire nous apporte toujours des bienfaits inattendus, et nous fait découvrir la vraie vie.

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« 8- J’utilise le moyen de locomotion le moins polluant possible, la marche, un vélo, le cheval, etc, les transports en commun ; des véhicules motorisés propres et en réduisant ma vitesse … 10- Je limite ma consommation d’énergie et d’eau. Je choisis le plus possible des énergies renouvelables (solaire, éolienne, éthanol, etc) » charte Eddem


«L’économie « alternative » est dans les mains du consommateur. C’est la demande qui oriente les marchés et l’économie locale et mondiale, il faut acheter intelligemment pour refaçonner le paysage écologique, économique et la situation humanitaire de demain. Par le biais des médias les partisans de la croissance et de l’enrichissement illimité, harcèlent les travailleurs pour toujours plus de productivité, harcèlent les consommateurs pour consommer tout et n’importe quoi en gaspillant. Eddem propose de moins et mieux consommer, de moins travailler pour mieux partager et s’épanouir individuellement et collectivement. L’objectivité de nos besoins doit l’emporter sur la subjectivité publicitaire. Cessons d’être manipulés. » charte Eddem



« Dans les temps futurs notre époque sera qualifiée d’âge barbare, pillant les ressources naturelles et ne respectant pas l’humanité, informés nous prenons le risque d’être assimilés à des fascistes si nous ne bougeons pas par égoïsme. La durabilité, l’éthique, l’équité, dans le monde, demandent dès aujourd’hui qu’une contre culture gagne les pays du Nord, qui servent souvent d’exemple au pays en voie de développement. La décroissance progressive et nécessaire dans les pays du Nord, sera compensée par une croissance engendrée par l’aide au développement ou à l’autosuffisance des pays pauvres, où plus de quatre milliards d’enfants, de femmes et d’hommes attendent les vrais bienfaits de la civilisation. » charte Eddem


Elections régionales et vote quotidien du consommateur :

J’ai appris sur France culture, que les 22 régions françaises maîtrisent 10% seulement de leurs dépenses, pour 60% chez nos voisins allemands, italiens et espagnols, alors que la décentralisation en France a commencé depuis 22 ans. N’oubliez pas que le vote le plus important est celui que l’on fait dans notre manière de consommer, de réduire notre consommation, de nous déplacer, d’exister en général. Alors bon vote ses deux dimanches et pour tous les autres jours de l’année aussi.

Aphorismes - le satyagraha de Ganhi - L'Inde - N°4 (Eddem)

Aphorismes pour l’Eddem d’inspiration gandhienne :

- La beauté en soi apparaît avec la beauté du monde
– Dans la beauté du monde réside notre bonheur
- La beauté du monde est plus jouissive que tous les abus
– L’abus est le langage des ignorants
– Celui qui accepte de se faire abuser, finit par abuser à son tour
– Philosophie, religion, politique, progrès, rien ne justifie l’abus
– La beauté du monde efface l’envie d’abuser de tout
– La beauté du monde nous affranchit de la possession
– Toute la beauté du monde nous est offerte naturellement
– La grandeur de l’humain est dans la beauté du monde
– Celui qui connaît la beauté du monde le respecte
– On voit l’inconscience quand on découvre la conscience de soi
– A l’abus il faut opposer la réserve et la modération
– La non-violence est le langage des forts et des justes
– La violence est le langage des faibles et des lâches
– Le seul remède à la violence est la non-violence
– Les abus et la violence viennent de la peur et de l’inconscience
– Le savant qui abuse monte sur les épaules de l’ignorance
– La science sans la conscience de soi est inconscience
– Il faut écouter la justice en soi pour ne pas se faire abuser
– Ne pas se donner même en partie à une cause injuste
– Seule une cause noble donne un sens noble à notre vie
– Il faut se donner à la justice pour embrasser la grandeur
– La noblesse du cœur et d’esprit dépasse les besoins du ventre
– Les besoins du ventre ne justifient aucun abus
– Ne pas servir son ventre avant la justice pour tous
– Celui qui mange sans jamais connaître la faim abuse
– Celui qui travaille pour une cause injuste va à sa perte
– Les capables ne doivent pas servir une cause injuste
– Les capables au service des incapables s’abusent eux-mêmes
– Le savoir qui sert la violence et l’abus devient ignorance
– Nous avons tous un droit naturel à la terre
– On ne contente pas ses besoins en abusant
– L’abus appelle l’abus et toujours plus de violence
– On ne se libère pas de sa pauvreté en faisant fortune
– Celui qui possède la terre sans la faire fructifier abuse
– On écarte la violence en pratiquant la non-violence
– Celui qui est élu par sa fortune nous conduit à la misère
– Les élus par abus abuseront
- Le droit qui confisque la terre à ceux qui ont faim est illégitime
– On est pauvre devant plus riche et riche devant plus pauvre, personne n’est dispensé de donner
– La fortune est le produit des abus commis envers les démunis
– Trop de travail est trop d’abus, et satisfait toujours des abus
– Un abus en cache toujours un autre
– Ne pas nourrir le monstre pour qu’il nous avale
– On ne naît pas pauvre mais dans un magnifique jardin
– Contenir la peur et affronter l’oppresseur avec la non-violence
– Fabriquer l’arme s’est consentir à tuer
– Fabriquer son maître s’est consentir à sa pauvreté.


Le mouvement Satyagraha de Mahatma Gandhi :
d’après l’article de l’universitaire indienne Kamla Chowdhry, paru dans le n°64 de Terre du ciel de juillet-août 2003 :

« Le 11 septembre 1906, à Johanesburg, Gandhi lança son Satyagraha contre le gouvernement du Natal, qui essayait de faire passer un décret privant les indiens du pays du droit de vote ... » Gandhi déclara « Je n’avais pas de compagnon. Nous étions 2000 hommes, femmes et enfants contre une nation entière capable de nous anéantir…. Satyagraha .. c’est une recherche sans répit de la Vérité .. Satyagraha peut-être décrit comme un substitut efficace de la violence » « œil pour œil, cela finira par rendre le monde entier aveugle … La joie ne vient pas en infligeant de la douleur aux autres, mais en acceptant soi-même volontairement la douleur … La vraie souffrance, en revanche, qui est fondée sur le courage, fait fondre même le cœur le plus endurci. Tel est le pouvoir de la souffrance, et c’est en cela que réside la clé du Satyagraha» … La non-violence, expliqua-t-il, est la plus grande force à la disposition de l’humanité. Satyagraha, dit Kamla Chowdhry, nous enseigne que la solution aux attentats du 11 septembre 2001 n’était pas les armes, mais la réconciliation. Ajoutons maintenant, encore moins une loi en France contre les signes religieux ostensibles, qui marginalise l’Islam.


Aperçu de l’Inde selon différents articles de presse :

D’après l’article de Christophe Jaffrelot paru p24 du Monde Diplomatique janvier 2004 :
Le modèle de développement mis en place par Nehru dans le cours des années cinquante, mettait l’Inde à l’abri de la concurrence internationale. La part des exportations indiennes est passée de 1,9% en 1950 à 0,6% en 1973. Rajiv Gandhi Tente une ouverture dans les années 1980 pour relancer les exportations, et finit par avoir recours à l’emprunt pour financer la modernisation. En 1991 la dette extérieure l’oblige à accepter un prêt du FMI en échange de la libération de l’économie. Si des multinationales voient en l’Inde un « pays atelier », les investissements étrangers sont 10 fois inférieurs à ceux présents en Chine. Le taux de ses exportations a augmenté de 30% en 2002, et depuis 1996, l’Inde après la Chine possède le plus fort taux de croissance, mais son commerce ne représente que 1% du commerce mondial. Si la classe politique reste à l’heure du libéralisme, elle reste prudente. L’échec de Cancun illustre son souhait de contenir la globalisation avec d’autres pays du Sud. Cependant les effets pervers de la globalisation libérale commence à accroître les inégalités sociales et géographiques.

D’après l’article de Mila Kahlon paru p24 du Monde Diplomatique janvier 2004 :

Bombay compte entre 12 et 16 millions d’habitants dont la moitié vivent dans des bidonvilles. Des milliers de déshérités arrivent chaque jour à Bombay pour caresser le rêve américain. Pourtant Bombay est « démesurée, étouffante, bondée, polluée, suffocante, encombrée, congestionnée par la circulation, et dégage des visions et les odeurs les plus effroyables de la pauvreté et de la maladie » La mafia harcèle les riches (1%), y vivre est un combat de tous les instants. Toutes les autres villes y compris la capitale New Delhi font provinciales à côté de Bombay où afflux les ruraux miséreux. « 90% des transactions commerciales de l’Inde » se font à Bombay, et son port « assure 40% du commerce maritime indien » Le prix de l’immobilier « dépassent ceux de New York et de Tokyo » et « Bombay possède la plus grande industrie cinématographique du monde » On paie une bouteille de Champagne 3 fois un salaire moyen, mais il n’y a pas d’eau potable. Les cliniques et les clubs sont plus nombreux que les ONG. A Bombay, 600 mille personnes s’entassent dans un bidonville de 1,5 km2. A Bombay, cohabitent dans la tolérance toutes les religions et les nationalités. En revanche le parti extrémiste hindou Shiv Sena attise la haine par des émeutes et des attentats, et a rebaptisé Bombay (nom donné par les portugais) en Mumbai (nom de la déesse protectrice de la ville), une manière de dire au étrangers qu’ils n’ont rien à y faire.

D’après Politis n°785 p10 à 13 selon les articles des Patrick Piro ET de Thierry Brun :

Le 1er Forum Social Mondial (FSM) de Porto Alegre comptait en 2001, 20 mille participants, Il y en avait 130 mille à Bombay pour sa 4ème édition, qui s’est tenue du 16 au 21 janvier 2004. Le FSM qui est l’œuvre d’acteurs brésiliens et français, est né en opposition au Forum économique mondial de Davos en Suisse dont la 33ème édition c’est achevée le 25 janvier dernier. Le FSM a pris une dimension mondiale pour sa 1ère édition asiatique. Mais « L’intolérance religieuse est puissamment à l’œuvre en Inde, surtout depuis l’accession au pouvoir de … la droite nationaliste et hindouiste » (c’est un de ses membres qui a assassiné Mahatma Gandhi) … Au FSM « .. Il existe plusieurs mouvements aux visées nationalistes et racistes … Il existe un lien organique et traditionnel très fort entre les mouvements sociaux et les partis politiques … On dénombre 3 principaux partis communistes … le CPIM (marxiste, indépendant) … a fortement investi le comité d’organisation du FSM (qui rejette la participation des partis en tant que tels) par le biais d’organisations diverses ou de personnalités .. Ils existent cependant de nombreux mouvements indépendants des partis appelés « mouvements populaires » .. ces mouvements, qui se réfèrent souvent aux valeurs gandhiennes (le village et son autosuffisance plutôt que l’Etat, le rejet de l’affrontement de classe et de castes, la non-violence, etc) .. avaient été partiellement exclus par les organisations de masse lors du premier « Forum social asiatique », tenu dans la ville indienne de Hyderabad, début janvier 2003. Les ONG ... passent aux yeux de nombreux mouvements indiens, très soucieux d’indépendance nationale, pour être en partie financées par des agences internationales .. et l’impérialisme étranger… C.D. Mahadevaiah, un paysan annonce « Je cultive le coton. J’ai vécu l’échec des semences transgéniques .. Le coton Bt de Monsanto, aux rendements prétendument meilleur, nécessite l’achat d’intrants chimiques très chers. J’ai tout arrêté » .. Devider Sharma un agronome à la tête du Forum dit « en 1987, nous avons eu vent, dans l’Etat d’Andhra Pradesh, du premier cas de suicides qui allait toucher 37 paysans pendant l’été » .. Depuis environ 16 mille petits producteurs se sont donnés la mort .. « Presque tous avaient choisi les cultures d’importation, notamment le coton » .. pratique de production sous contrat, encouragée par un gouvernement entièrement acquis à un modèle de développement occidental .. pour la production de variétés à haut rendement nécessitant des intrants ... 5 ans plus tard les sols sont épuisés .. Le paysan, accablé, se retourne avec une terre improductive. Dans un pays qui compte 60% de paysans (dont 85% disposent de moins de 1,5 hec cultivable) 400 millions de ruraux pourraient migrer vers les villes d’ici 2010, calculait en 1995 la Banque mondiale. Dans l’Etat du Tamil Nadu, note le Centre de recherche et de ressources sur les tribus (8% de la population), le gouvernement a loué à de grandes entreprises 210 mille hec de forêt .. vitales pour les groupes tribaux qui y chassent. L’Inde fière d’être parvenue à l’autosuffisance alimentaire, est même aujourd’hui surproductrice d’environ 50 millions de tonnes de nourriture .. alors que 320 millions d’indiens souffrent de la faim » s’exclame Devinder Sharma. « L’Inde possédait encore, il y a moins de 30 ans, le plus important système de redistribution alimentaire au monde, .. Ce réseau a été démantelé. L’alimentation est une source intarissable de profit, les marchés l’ont bien compris … pour les multinationales occidentales, l’Inde est un nouvel eldorado » … « L’Inde avec un milliard d’habitants, à de plus la particularité d’accommoder son nationalisme hindou à un libéralisme à tous crins … En France, Paul Hermelin, président de Cap Gemini Ernst et Young … affirme que « les sociétés de service et d’ingénierie en informatique connaîtront un scénario de délocalisation comparable à celui des entreprises textiles … le salaire d’un informaticien indien est entre 2 à 4 fois moins élevé que celui de son collègue européen ou américain … La croissance vertigineuse (plus de 8% annoncé pour 2004) contraste avec la réalité de ce pays resté pauvre, où la mortalité demeure élevée … Soutenu par les Etats-unis et l’Union Européenne, le capitalisme indien se développe sans filet social, au profit d’une toute petite minorité … avec la fin de la guerre froide et le 11 septembre … Parce que ses vieux ennemis, le Pakistan et la Chine inquiètent, l’Inde apparaît, aux yeux des Etats-Unis et des pays asiatiques, comme un pôle privilégié. New Delhi saute sur l’occasion … qu’il est loin le temps du « non-alignement » des années 1950 et de Nehru ! D’après Politis n°788 p10 et 11 selon l’article de Dante Sanjurjo : « La multiplication par 4 de la population mondiale en quelques générations … laissait présager une croissance hors contrôle »… Or, selon un dossier des Nations unies sur la démographie, il n’en sera rien « la population mondiale devrait être de 8,9 milliards en 2050 dont 1,462 milliards de Chinois et 1,572 milliards d’Indiens» Selon Jean-Claude Chasteland, directeur de recherche à l’Ined (Institut national des études démographiques) « L’explosion démographique est terminée » … De fortes migrations auront lieu au 21ème siècle du Sud vers le Nord, mais aussi, à l’intérieur d’un même pays … notamment vers les villes … Dans les 30 prochaines années, la quasi-totalité de la croissance démographique se produira dans les villes, soit une augmentation de près de 2 milliards d’individus ! … « Vivre comme nous avons vécu jusqu'ici, avec les mêmes schémas de production et de consommation, n'est pas possible explique Jean-Claude Chasteland. Il faut essayer de trouver autre chose, et il n'y a pas de raison que l'on ne trouve pas. Il faut se secouer les méninges, intellectuellement et politiquement. » »

«Le concept Eddem repose sur des évidences oubliées ou méconnues. La liberté, l’égalité et la fraternité n’ont pas de frontières. La durabilité ou la survie de la nature dont l’humanité fait partie dépasse les clivages de classes, de générations, politiques, religieux, philosophiques et intellectuels. La prise de conscience passe par l’information objective sur la situation écologique et humanitaire au Sud comme au Nord. Il s’agit de sortir de l’illusion collective dans laquelle on nous berce pour agir. Peut-on agir ? Oui, et à plusieurs niveaux. Les consommateurs du Nord représentent 20% de la population mondiale et consomment plus de 80% des richesses mondiales, or le pouvoir d’achat est un pouvoir de décision et d’action. Voulons nous continuer à servir les intérêts d’une minorité ou nos intérêts communs et ceux de la nature ? L’offre commerciale répond à la demande du consommateur, à lui de réorienter les marchés vers une économie durable et qui respecte l’éthique. Il faut exiger une traçabilité des modes d’obtention des produits de consommation pour connaître leur valeur qualitative intrinsèque et éthique sur un plan écologique et humanitaire ; demandons des produits sains labellisés.» charte Eddem


Conclusion :

L’Inde a gagné l’autosuffisance dans les années qui ont précédé et suivi la décolonisation anglaise sous Nehru et avec la politique conseillée par Mahatma Gandhi (1869-1948), puis a basculé dans plus de pauvreté avec son ouverture au capitalisme sauvage sur les conseils du FMI. Il adviendra la même chose pour les autres pays du Sud qui suivent cet exemple. Une des causes possibles de l’effondrement de l’Occident, en dehors du manque des matières premières, et des denrées de première nécessité comme l’eau potable, prévisible dans moins d’un demi-siècle au rythme de la croissance actuelle, est la délocalisation du travail vers les pays pauvres (Chine, Inde, Amérique latine, etc), doublée de l’immigration du Sud vers le Nord. Effectivement, le capitalisme et les grandes multinationales adeptes du néo-féodalisme passent les frontières pour s’affranchir des droits de l’Homme et des protections sociales. Toutes les luttes seront à reprendre à zéro si les défenseurs des droits de l’Homme et des acquis sociaux ne se mobilisent pas à l’échelle internationale. L’afflux de l’immigration vers les pays riches, de toute la pauvreté du Sud qui cherche à survivre, pendant que la main d’œuvre du Nord est délocalisée

Questions - L'homéopathie - N°3 (Eddem)

Réponses à des questions sur la charte Eddem

Martine : Doit-on empêcher les pays du sud d'accéder à notre mode de vie, qui les fait tant rêver ? Si oui, comment ? Et comment traiter les problèmes des flux migratoires Sud/Nord qui en résultent ? Eddem : J'ai écris "Notes pour un Gouvernement minimum international" après avoir lu Thoreau, pour répondre au problème du choix de société après la réussite de la phase A d'Eddem ; le matérialisme n'étant pas synonyme de bonheur, j’envisage une quantité de communautés qui vivent selon des modes différents et au sein desquelles on peut circuler et faire des expériences de vie. Mais actuellement : Si les peuples du Sud n'étaient pas spoliés, affamés par ceux du Nord, ils auraient de quoi vivre sur place, chez eux ; bien que les réussites existent au Sud. 20% de la population du globe au Nord s'accapare plus de 80% des richesses mondiales. L’illusion que le matérialisme fait le bonheur de l’humanité entraîne les 80% restant dans le Sud à vouloir posséder autant que les 20%, pareil pour les ouvriers qui veulent pour la plupart gagner autant que les patrons. Mais l'arithmétique montre l'inadéquation du problème ; surtout si l’on prend en compte que dans 50 ans les stocks des richesses naturelles seront épuisés. Le bonheur des sociétés ne se pose pas en terme de niveau de vie, commençons d’abord par aider le Sud à être globalement autosuffisant sur le plan sanitaire et alimentaire. Pour la liberté des flux migratoires ? Je réponds oui, à condition qu’ils se fassent dans les deux sens entre des sociétés humainement viables et durables.

Martine et Christiane : N’y a t-il pas dans la démarche Eddem un caractère messianique ? Eddem : Non. Je respecte les croyants alors que les religions sont parfois contestables par leur intolérance et leur aveuglement. Un philosophe chrétien sera tenté de dire que la fin de la civilisation occidentale que l’on peut extrapoler de la charte Eddem est en accord avec l’apocalypse et que les prophéties se réaliseront comme la Bible le prédit. Je pense au contraire que ces écrits et notre éducation religieuse nous ont conditionné et que nous répétons inconsciemment les schémas bibliques au point de les faire se réaliser. L’humanité raisonne avec un nombre fini d’archétypes et de représentations du monde. La pensée unique occidentale par opposition à la pensée plurielle première (primitive), va de concert avec le monothéisme chrétien (dieu unique) et les écrits bibliques qui passent du temps cyclique au temps linéaire en projetant la fin des temps qu’elle nous prépare grâce à la domination des sciences et du profit et non de la raison. Si l’Occident ne devient pas plus raisonnable et gagne le Sud à la consommation débridée, dans quelques décennies les matières premières viendront à manquer, les prix augmenteront de plus en plus, des émeutes éclateront dans les grandes villes où la grande misère augmentera et notre civilisation sombrera dans sa violence.

«1 . La liberté l’égalité la fraternité et la durabilité n’ont pas de frontières et doivent être appliquées sur toute la terre, telle est ma devise, tel est mon combat»
charte Eddem


Propos de Gandhi

« La commission de l’hygiène du Bengale note dans son rapport officiel que le régime alimentaire dans certaines cantons est tel, qu’un rat n’y résisterait pas plus de cinq semaines. Voilà le lot de ceux qui fournissent le pain de tout le monde, je dis bien dont la farine, sous forme de biscuit anglais, est croquée dans le monde entier … J’en ai vu … ne bougeant plus que des yeux et disant à ceux qui s’approchaient pour faire la distribution « donnez à d’autres, nous n’avons plus la force de manger. » »(1) Réfléchissons sur notre rôle vis à vis du Sud dans nos sociétés occidentales où la règle est celles de tous les abus et de tous les excès envers la nature et l’humanité. (1) Vinôbâ de L. Del Vasto p28 chez Denoël en collection poche


Rencontre avec l’Europe des consciences (EdC)

Le vendredi 28 novembre nous avons reçu un membre de l’EdC, dans une réunion Eddem et à qui j’ai exposé la charte Eddem et donné un exemplaire pour que leur groupe l’examine. Le vendredi suivant 5 décembre à l’espace Saint Jean de Melun 4 membres de l’EdC du groupe local, qui compte 80 adhérents, faisait une présentation de l’EdC. Je portais un grand intérêt à cette manifestation. Effectivement, depuis que j’ai découvert la charte de l’EdC au mois d’août 2003 dans un cercle des écolieux à Paris, j’ai trouvé inutile de faire une association supplémentaire du fait que son contenu ressemblait beaucoup à celui de la charte Eddem que je venais d’écrire. La présentation a été très sommaire au regard du contenu de la charte qui n’a pas été lu. Après la présentation j’ai demandé à la salle « Qu’avez-vous changez dans votre mode de vie depuis que vous avez adhéré à l’EdC ? » L’une a répondu j’ai ouvert un compte à la Nef, une autre « avant j’étais seul. » et une troisième dans la salle dira plus tard qu’elle est la première à avoir fait du tri sélectif dans son quartier. J’ai dit « L’heure est grave cent mille personnes meurent de faim chaque jour et les ressources naturelles seront épuisées dans cinquante ans » Une adhérente de l’EdC devant moi s’est retournée pour me dire « on le sait ! » et un présentateur « On ne peut pas savoir ce que sera l’humanité dans cinquante ans » J’ai voulu relire un alinéa présent dans le document de présentation de l’EdC que l’on m’avait remis à l’entrée ; le même que celui que Martine avait ramené du forum Terre du ciel et dans lequel j’étais heureux de voir citer Gandhi. Mais la citation avait disparu du document jumeau qui était entre mes mains. J’ai donc répété qu’elle disait qu’il fallait incarner les changements que l’on voulait voir dans le monde. On m’a répondu que pour agir, il y avait d’autres associations. Comment auraient réagi L’abbé Pierre et Pierre Rabhi à de tels propos s’ils avaient été dans la salle ? Alors qu’ils sont l’un président d’honneur l’autre l’un des signataires de la charte de l’EdC. Deux hommes qui ont fait de leurs vies des exemples en mettant leur pensée en acte. Comme le dit précisément la fameuse citation de Gandhi « Nous devons être le changement que l’on veut voir dans le monde » L’EdC veut créer des synergies avec les autres associations qui agissent mais ne se réserve aucune autre action que de se réunir une fois par mois. L’EdC qui existe depuis 3 ans compte 3700 adhérents ; le profil de l’adhérent est un senior bourgeois qui se définit comme un créatif culturel. A la fin j’ai distribué des chartes Eddem. Le bulletin du mois de janvier du cercle de partage de Melun annonce « La charte Eddem nous interroge. Elle reprend des thèmes de la charte EdC, mais en s’exprimant dans le concret. Nous vous communiquons cette charte (ci-jointe), et nous reparlerons en groupe de l’opportunité de consacrer une soirée à une présentation détaillée. » Dans la liste des contributions individuelles du même bulletin apparaît les trois propositions suivantes :
1) prépare une proposition de méditation sur le thème de la Terre-Mère
2) organisation d’un groupement d’achats de produits d’entretien bio
3) le retour des Maîtres de Sagesse dans le monde … La deuxième proposition émane de la personne à qui j’ai lu la charte le 28 novembre. A suivre.


Le voile n'est pas tombé

Il est difficile de prendre position sur un signe religieux quand on n'appartient pas à la communauté religieuse en question. En théorie le débat du voile islamique intéresse les institutions religieuses et non les politiciens. Mais après les attentats du 11 septembre une certaine diabolisation de l'Islam est montée dans les pays chrétiens, nous n'avons pas été à Bagdad, mais il nous restait "Le voile" pour jouer les grands inquisiteurs. Dans les pays musulmans les étrangers doivent respecter les coutumes religieuses en vigueur, parce qu'une partie de la charia (Loi musulmane qui comprend les prescriptions relatives aux actions humaines) est souvent intégrée aux lois du pays. J'aimerais que la France, pays des droits de l'Homme, montre l'exemple de la tolérance et non de la répression. On n'attaque pas les règles d'un pouvoir spirituel avec des lois à caractères temporelles. Et si tel est le cas je souhaiterais que l'état légifère sur l'interdiction de porter les signes ostensibles ou ostentatoires des marques de vêtement et autres qui sont une atteinte à la liberté des enfants et du consommateur. Mais qui va dénoncer la religion de l'AVOIR dictée par le capitalisme aveugle ?


Présentation de la médecine homéopathique (1)

Le terme homéopathie a été inventé par le fondateur de l’homéopathie Samuel Hahnemann (1755-1843) Il est composé des termes grecs « omois » (semblable) et « pathos » (maladie) Hahnemann invente aussi le terme allopathie du grec « alloion » (différent) pour la distinguer du courant médical toujours dominant à cause d’un manque d’information des malades et des pressions des sociétés pharmaceutiques. Hahnemann étudie Hippocrate (~460~377) qui écrivait « La fièvre est supprimée par ce qui la produit et produite par ce qui la supprime » et Aton von Stoërck (1731-1803) médecin viennois son principal inspirateur « Du moment où la stramoine … cause la folie … n’est-il pas permis d’expérimenter … si encore elle ne ferait pas, par un mouvement contraire, disparaître les convulsions chez ceux qui en éprouvent ? ». Michel Conan propose en 1990 la définition suivante « L’homéopathie est une méthode thérapeutique basée sur le trépied conceptuel d’Hahnemann : similitude, globalité, infinitésimalité. Administration à des doses très faibles ou infinitésimales de substances susceptibles de provoquer, à des concentrations différentes chez l’homme en bonne santé (pathogénésie), des manifestations semblables aux symptômes présentés par le malade. L’application correcte de la méthode implique, après diagnostic, la comparaison par le médecin de l’ensemble des symptômes de l’affection et des réactions individuelles du patient avec la pathogénésie des médicaments utilisables. »

Concept de l’homéopathie
1- La similitude « Toute substance susceptible de déterminer chez l’homme sain certaines manifestations est susceptible, chez l’homme malade, de faire disparaître des manifestations analogues » Hahnemann.
2- La pathogénésie consiste à expérimenter l’action des produits homéopathiques en développant une pathologie chez un sujet sain et comprend : Le protocole qui fixe le mode de sélection du lot de sujets sains pour l’administration des substances. Puis le dépouillement des données qui fournit les résultats d’expérience des symptômes objectifs et subjectifs apparus. La toxicologie des substances est établie à l’aide d’un animal de laboratoire ou d’informations humaines (accidents, maladies professionnelles, etc) La renommée provient des connaissances antérieures « Par exemple l’Arnica montana est réputée pour son action sur les traumatismes fermés, il est parfois dénommée sous l’appellation populaire de « médicament des bosses » »
3- La dilution infinitésimale Le produit actif qui constitue le médicament est dilué dans un solvant, cette dilution va de 1/100 (1CH ou une dose de produit actif pour 99 doses de solvant) à 1/1060 (30CH) Les dilutions se décomposent en trois classes : les dilutions basses jusqu’à 5CH(1/1010), les dilutions moyennes de 7CH à 9CH et Les dilutions hautes de 12CH à 30CH. L’efficacité de l’infinitésimalité n’est pas démontrée par la théorie mais uniquement par la pathogénésie et la pratique. « Ce n’est pas en vertu d’une opinion préconçue ni par amour de la singularité que je me suis décidé en faveur d’aussi faibles doses…. J’y suis arrivé après des expériences et des observations souvent renouvelées, et celles-ci m’ont démontré que de plus grandes quantités de médicament, même dans les cas où elles font du bien, agissent avec plus d’intensité qu’il n’est nécessaire pour obtenir la guérison. Aussi les ai-je diminuées, et comme j’observais toujours les mêmes effets, bien qu’à un degré moindre, je suis descendu jusqu’aux doses les plus minimes, qui me paraissent bien suffisantes pour exercer une action salutaire, sans agir avec une violence capable de retarder la guérison. » Hahnemann.
4- La globalité Les pathogénésies prennent en compte les symptômes objectifs et subjectifs du sujet qui reflètent sa globalité réactionnelle et composent la sémiologie homéopathique. Effectivement l’homéopathe interroge longuement le patient pour connaître ses symptômes et ses réactions psychiques afin d’établir le diagnostique. Un malade qui souffre d’ulcère à l’estomac aura un traitement homéopathique de base différent s’il souffre aussi de troubles nerveux ; alors que l’allopathie traite ces deux maladies avec deux médicaments respectifs. « Il n’y a pas des maladies, mais des malades : aucun malade ne ressemble totalement à un autre » Hahnemann .

Les médicaments homéopathiques
La loi germinal de l’an XI (avril 1803) légalise l’usage des médicaments homéopathiques en France et 1163 d’entre eux sont actuellement remboursés par la sécurité sociale à 65%. Un projet de loi du gouvernement va réduire en 2004 à 35% cette prise en charge alors qu’elle ne représente que 0,8% des remboursements de santé et que 40% des français ont recours à l’homéopathie ; les médicaments homéopathiques sont effectivement très peu onéreux (voir la pétition disponible chez les pharmaciens) En 2002 je perdais 0,7€ sur une consultation et rien sur les médicaments, après remboursement de ma mutuelle.
Le médicament homéopathique applique le principe de l’infinitésimalité puis de la similitude observée à travers la pathogénésie. Il est obtenu par la méthode des dilutions successives hahnemaniennes. Les matières premières sont de nature végétale, animale et minérale, et de principes biologiques et autres. Le végétarien puriste questionnera sur la nature des médicaments pour éviter les souches animales.

La pratique médicale
L’homéopathie ne peut être pratiquée que par un médecin généraliste ou un spécialiste ; un homéopathe a fait 3 années de spécialisation après son diplôme de médecine générale. Le syndicat national des médecins homéopathes francais créé en 1932 a proclamé en 1989 la charte du médecin homéopathe. Il est associé au syndicat national de la pharmacie homéopathique, qui a rédigé en 1995, un livre blanc, dont les premières mesures sont « 1- Développer la place de l’homéopathie dans la politique nationale de santé. 2- Maintenir l’égalité des français devant les soins médicaux et leur libre choix thérapeutique. » L’homéopathie peut être qualifiée de médecine totale. Elle s’adresse autant aux enfants, aux adultes, qu’aux personnes âgées. Elles traitent certains troubles mentaux et les maladies nerveuses. Elle est utilisée dans les soins vétérinaires.

Conclusion
Son efficacité, sa globalité, son faible coût, son respect de l’environnement avec l’infinitésimalité des doses, ses absences d’effets secondaires, font de l’homéopathie une médecine préférable à l’allopathie.

«7 . Je me soigne d’abord avec les médecines naturelles et l’homéopathie qui respectent notre corps et l’environnement et en dernier recours par l’allopathie» charte Eddem

«Pourquoi l’homéopathie ? L’homéopathie est une médecine qui consiste à soigner par les semblables, avec des doses infinitésimales de produits, d’où l’innocuité des traitements qui respectent les fonctions du corps. Les résultats de l’homéopathie contre l’épidémie de choléra au 19ème siècle et la création d’hôpitaux homéopathiques font que l’efficacité de l’homéopathie n’est plus à prouver. Un médecin homéopathe a fait trois années de spécialisation après son diplôme de médecine générale . » charte Eddem

(1) extrait en grande partie de L’homéopathie d’Alain Sarembaud, éd. PUF 1999, chargé de cours à la faculté de médecine de Paris-Nord, Secrétaire de la Fédération nationale des sociétés médicales homéopathiques de France.

Questions - J.Bové et P.Rabhi - végétarisme - N°2 (Eddem)

Réponses à des questions sur la charte Eddem (devenue PIC en 2006)

Pierre : Le concept de « liberté » peut-il être avancé par ceux qui ne veulent pas limiter leur consommation ?
Eddem : Il s'agit de laisser à nos enfants un monde écologiquement durable et respectueux de l'humanité entière. Notre liberté n'est qu'une illusion, car le mode de consommation traditionnel des pays du Nord les condamne à disparaître ou à changer brutalement dès que la nature reprendra ses droits. Nous devons réformer notre mode de pensée et cette réforme fait appel à des composantes psychologiques et à un nouveau comportement social.

Pierre : Que vient faire l’épanouissement intérieur dans la charte ?
Eddem : Notre monde est en proie à une "religion de l'avoir" qui sera éphémère à cause de l'épuisement des richesses naturelles dans une cinquantaine d'années. L'alternative réside dans les valeurs du coeur et l'éveil spirituel au contact de la nature. En faisant l’essai d’une vie plus simple et naturelle nos concitoyens verront qu’ils y regagneront sur le plan de la paix et du bonheur intérieur, c’est le système des vases communicants.

Pierre : Qu’est cette « économie alternative » évoquée en début de charte ?
Eddem : Cette expression est nouvelle. Les alter-mondialistes (société civile) contestent la globalisation qui fait du monde une salle de marché boursier en bafouant la nature et l'humain et surtout le Sud pillé et affamé. Le véritable contre-pouvoir réside dans notre mode de consommer. « L’économie alternative » résulte d'un mode d'achat orienté sur les produits respectueux de l'écologie et de l'éthique humanitaire. Elle fait de nous un citoyen-consommateur-responsable susceptible de refaçonner le paysage écologique et la situation humanitaire sans aucune agitation de rue et "gesticulation" politique. A cette fin nous devons connaître la qualité (écologique, éthique) des produits que nous achetons. La traçabilité évoquée plus loin nous permet de mieux utiliser notre pouvoir d’achat. Nous devons cependant toujours privilégier la consommation des produits locaux, du fait que le transport pollue.

Pierre : Que signifie «Je n’utilise pas la violence… par omission» au 4ème point ?
Eddem : Le consommateur du Nord qui achète des produits qui résultent du pillage des ressources du Sud, de l'exploitation outrancière des enfants et des femmes et des hommes du Sud , pratique une violence par omission car il néglige et cautionne ces tristes réalités. Idem pour les produits issus de la culture intensive qui épuise les terres arables. Dans les rapports humains de tous les jours la violence par omission se rencontre aussi par exemple, quand on peut venir en aide à une personne et qu'on s'y refuse par égoÏsme.

Pierre : La non-violence peut-elle répondre à une défense contre un envahisseur armé, comme les pays Européens l’ont vécu durant la seconde guerre mondiale ?
Eddem : En théorie oui, aucun envahisseur ne peut soumettre un peuple qui refuse en bloc toute collaboration avec l’ennemi. Mais en pratique une telle stratégie est difficilement envisageable. Dans un premier temps nous devons refuser de travailler pour l’armement qui tôt ou tard se retournera contre nous ; idem pour les jouets, les jeux et les livres qui éduquent à la guerre. La société civile doit faire pression sur les états qui ont des armés pour qu’ils confient leur défense nationale à l’ONU. Vingt sept pays n’ont pas d’armée (APRED) tel le Costa Rica qui a résisté à deux invasions et vingt cinq d’entre eux ont rejoint l’ONU. On ne peut pas vouloir une paix universelle et continuer à entretenir des armées nationales, fabriquer et vendre des armes qui répandent la terreur, la misère, la faim et la mort. Nous devrions organiser des jeux Olympiques tous les ans pour assouvir la compétitivité des humains et des nations, avant que cette fausse valeur disparaisse. Voir le site de l’APRED : www.demilitarisation.org


Pierre : Le concept de « commerce équitable » plusieurs fois évoqué n’est pas défini. Est-ce la traçabilité qui y contribue ?
Eddem : Les produits du commerce équitable émanent d’une économie solidaire entre le Nord et le Sud qui aide les petits producteurs du Sud. La labellisation par exemple « Max Havelaar » du café équitable ou « AB » des aliments biologiques permet au citoyen de mieux savoir ce qu’il achète et cautionne avec son argent. Grâce à la traçabilité, le pouvoir d’achat devient un pouvoir de choix politique.

Pierre : Le végétarisme me semble utopique. Qu’allons nous faire des animaux qui produisent le lait et des métiers qui travaillent dans la filière de la viande. N’est-il pas plus sage de garder le régime omnivore de nos ancêtres ?
Eddem : Nous pouvons faire des lieux de retraite pour les animaux, comme nous le faisons pour les humains. Les mesures humanitaires me choquent moins que les abattoirs. La fin de l’ère des supermarchés et des modèles conçus sur le principe de l’usine ; la priorité aux petits commerce, à l’artisanat et aux petites exploitations agricoles biologiques, etc, créeront des emplois. Nous devons réhabiliter la civilisation de la main et du bel ouvrage. Voir l’article sur le végétarisme pour la suite.

Pierre : A vrai dire, je crois que ces pratiques ne feront pas de mal, mais ne peuvent réussir que si une action politique permet de corriger des dérives et même d’imposer, dans les pays qui sont dotés d’un gouvernement « responsable », certaines de ces actions.
Eddem : Comme le pouvoir politique est assujetti au pouvoir économique, Eddem propose une stratégie non-violente pour infléchir ce pouvoir avec ses propres armes, tout en redonnant sa dignité au consommateur qui ne veut pas cautionner un monde "barbare" et sans avenir. Il n’y aura plus rien à imposer dès l’or que les médias feront un vrai travail d’information.

Pierre : Je crois tout de même qu’un militant d’Eddem ne peut pas ignorer la nécessité d’un relais politique.
Edem : Seule la politique en actes des citoyens-responsables portera des fruits. Eddem mise sur une révolution qui part de l'intérieur du cœur de chaque citoyen, suivie d’un mode de consommation responsable. Ensuite la nouvelle demande des consommateurs infléchira l’économie et sera répercutée dans l'opinion politique. Rappelons que Pierre Rabhi candidat à la dernière élection présidentielle incarnait des valeurs assez proches du concept Eddem. Cependant s’il avait obtenu les cinq cents signatures et qu’il avait été élu président de la République, il n’aurait pas pu mener sa politique sans se heurter au pouvoir économique dominant et aux réflexes des consommateurs qui le cautionnent même involontairement. Eddem veut faire un travail de fond sur les consciences pour modifier les comportements des consommateurs et aboutir à une société plus digne. Miser sur le politique sans avoir guéri les consommateurs du consumérisme ou des achats compulsifs, revient à mettre la charrue avant les bœufs. Aujourd’hui les citoyens en veulent toujours plus car ils sont conditionnés par une culture boulimique qui laisse entendre que la nature est inépuisable et que nous n’avons aucune responsabilité sur les désastres humanitaires du Sud où cent mille personnes meurent de soif et de faim chaque jour. Nous devons mieux informer nos concitoyens sur la vraie situation du monde pour les conscientiser, c’est la tâche que c’est fixée Eddem en dehors de toutes considérations politiques.

Deux expressions différentes d’un même combat

Le syndicaliste José Bové est célèbre pour ses opérations musclées contre “ la mal bouffe ” et les OGM ponctuées par ses allers et retours en prison. Il est devenu le symbole de la contestation de la société civile choyé par les médias friands de sensationnel propre à faire de l’audience. On voit dans Politis n°775 de novembre 2003 José Bové en photo au rassemblement du 10 août dernier des alter-mondialistes dans le Larzac avec pour titre “ Une nouvelle démocratie, mais que proposent-ils ?…” Il est clair que les politiciens lorgnent sur les mouvements alter-mondialistes qui n'ont pas besoin d'eux pour dénoncer les excès de la mondialisation et de la commercialisation de la vie encore envisagée avec les brevets sur les OGM. Dans le même numéro de Politis on trouve à la page 25 un article très discret sur Pierre Rabhi dans lequel le journal omet de préciser son engagement politique. Pierre Rabhi est un immigré du sud de l’Algérie arrivé en France en 1958 et qui a vite fuit sa triste condition d’OS d’usine, en achetant une ferme en Ardèche où il est devenu un expert international en agrobiologie et un spécialiste contre la désertification auprès de l’ONU. Plébiscité par les écologistes indépendants pour sa politique en acte qui comporte la création de plusieurs associations ; il a été désigné pour représenter le mouvement de “ L’insurrection des consciences ” à la dernière élection présidentielle 2002, alors qu’il n’avait jamais fait de politique autrement qu’en soignant la terre et en enseignant son savoir. Agrobiologiste, Pierre Rabhi pratique depuis toujours la non-violence à l’égard de ses semblables et de la terre, un combat également digne d’intérêt, sur lequel Pierre Rabhi a écrit plusieurs livres.
Lire les articles parus sur Pierre Rabhi dans Télérama n°2809 du 12 novembre 2003 et la revue Terre du ciel n°64 de juillet/août 2003


Le végétarisme

Avant propos
Le végétarisme n’est pas une doctrine en soi mais une simple recommandation. Car si l’on veut respecter l’état naturel de la terre et vivre de la seule production locale, le végétarisme n’est pas applicable partout. Les premiers mouvements végétariens sont apparus en France dans les milieux anarchistes à la fin du 19ème siècle.
Pourquoi serions-nous devenus omnivores ?
Nos ancêtres étaient probablement frugivores ou végétariens comme en témoigne notre anatomie (voir plus loin) L’histoire des climats et les habitudes alimentaires qui en découlent, peuvent apporter une explication sur la modification du régime des humains. Regardez les Inuits par exemple, ils ne pouvaient être qu’omnivores et plus particulièrement carnivores. Depuis trois millions d’années l’humanité a traversé une succession d’ères glacières et tempérées qui l’ont amenée à changer son régime alimentaire et à consommer de la chair animale pour survivre. Nous avons de mauvais préjugés en pensant que ce que faisaient les anciens était bon, alors qu’en plus de l’urgente nécessité de survivre évoquée, beaucoup de traditions découlent (ou ont intégré) des croyances ; nous avons trop souvent renié les cultes en gardant les traditions irrationnelles qui s’y rattachaient.

Définition
Un végétarien s’abstient de consommer de la viande.
Un lacto-ovo-végétarien est un végétarien qui accepte les œufs et les produits laitiers.
Un lacto-végétarien est un végétarien qui accepte les produits laitiers mais pas les œufs.
Un végétalien consomme seulement des végétaux. Ce régime nécessite une surveillance médicale pour l’adulte et est à proscrire aux enfants et aux adolescents.
Un végétarien avec viandes blanches (volaille ou poisson) permet de passer progressivement d’un régime omnivore au végétarisme.

Les raisons de devenir végétarien
1) Sur un plan physiologique l’homme a une longueur d’intestin de 10 fois la longueur de son corps comme les singes frugivores ; pour 25 fois chez les herbivores et 5 fois chez les carnivores. Ainsi la viande développe chez l’homme plus de toxines et de purines avant de passer dans le sang.
2) Les végétariens sont en meilleure santé à tous les âges de la vie, et contribuent à la baisse de la facture de santé publique. Les statistiques montrent une réduction de la mortalité générale et précoce, une réduction des cancers, des maladies cardio-vasculaires, de l’obésité, de l’hypertension, du diabète, des calculs biliaires, de l’ostéoporose, etc.
3) Le respect du règne animal maltraité dans les élevages industriels, le transport et les abattoirs.
4) Le respect de l’environnement du fait qu’il faut beaucoup plus de calories pour obtenir une protéine animale que végétale. Le végétarisme limite donc les effets de la culture intensive. Une moindre consommation de médicaments (point 2) est bonne aussi pour l’environnement.
5) L’alimentation végétarienne coûte moins chère et permet d’acheter des produits alimentaires biologiques et d’encourager l’agrobiologique qui respecte l’environnement.
6) Le végétarisme appliqué à grande échelle permettra une meilleure répartition des calories alimentaires à la surface de la planète.
7) Le végétarisme apporte des bienfaits et favorise l’épanouissement intérieur et la spiritualité. Il est appliqué dans beaucoup de monastères en France.

Le régime lacto-végétarien pour l’adulte
3 à 4 portions* de céréales pour l’énergie, les fibres, les vitamines du groupe B, du calcium et du fer.
2 à 3 portions de légumineuses, fruits secs et graines (sésame, tournesol, courge, pavot, etc), apportant des protéines, de l’énergie, du calcium, des fibres, du fer et du zinc.
4 à 5 portions de légumes et de fruits incluant :
- des légumes à feuilles sombres, pour la vitamine B9, le calcium et le fer,
• des légumes jaunes ou rouges, pour le béta-carotène,
• des fruits frais pour la vitamine C,
• des fruits séchés, pour les fibres et le fer.
2 à 3 portions de produits laitiers ou à base de soja, apportant des protéines, de l’énergie, du calcium et d’autres produits minéraux, la vitamine B12 et D.
Une petite quantité de matière grasse végétale ou animale, fournissant de l’énergie, les acides gras essentiels, de la vitamine E (dans les huiles végétales) et des vitamines A et D (margarine ou beurre) Compléments éventuels : germes de blé, levure de bière.
Choisir des aliments variés, frais, entiers, les moins raffinés et les moins traités chimiquement possibles, de préférence biologiques et pauvres en matière grasse. L’exposition au soleil est bonne pour la vitamine D. Les algues sont riches en fer, cet élément est à surveiller car le fer végétal est moins bien assimilé que le fer animal ; la vitamine C aide l’assimilation du fer, alors que le thé contrarie son assimilation. Il faut manger à sa faim en restant à l’écoute de la nature, des besoins de son corps et de sa conscience.
Cet article est en partie inspiré des premiers cahiers de l’Alliance Végétarienne :
e-mail : contact@allianceveg.org


*une portion= 1 tasse=240ml pour les liquides (lait, yaourt) et les légumes, une portion= 45gr pour les fromages, une portion=1 fruit (banane, pomme, etc)

18 mars 2006

L'information - commerce équitable - (Eddem) 11/2003

Un nouvel observatoire de l’information :

Dans le Monde diplomatique d'octobre 2003 Ignacio Ramonet titre « Le cinquième pouvoir » et dit en substance cela : « La presse et les médias ont été, pendant de longues décennies, dans le cadre de la démocratie, un recours des citoyens. La fonction ombudsmen ou médiateurs, qui fut utile dans les années 1980 et 1990, est actuellement mercantilisée ... instrumentalisée par les entreprises ... en effet les trois pouvoirs traditionnels, législatif, exécutif et judiciaire peuvent faiblir se méprendre » Le rôle des journalistes est de corriger ces dérives et parfois au prix « d'attentats, de disparitions, d'assassinats, comme on le constate encore en Colombie, au Guatémala, en Turquie... C'est pour cette raison que l'on a longtemps parlé du « quatrième pouvoir » » pour le monde de l'information « ... Depuis une quinzaine d'années, à mesure que s'accélérait la mondialisation libérale*, ce « quatrième pouvoir » a été vidé de son sens le pouvoir est désormais détenu par un faisceau de groupes économiques planétaires ... dont le poids dans les affaires du monde apparaît parfois plus important que celui des gouvernements et des Etats. Ce sont eux les « nouveaux maîtres du monde » qui se rassemblent chaque année à Davos... Les moyens de communication de masse (stations de radio, presse écrite, télévision, Internet) se regroupent de plus en plus au sein d'architectures foisonnantes pour constituer des groupes médiatiques à vocation mondiale » alors que « ces trois sphères étaient naguère autonomes... La question civique qui nous est donc désormais posée est celle-ci : comment réagir ? ... Il faut tout simplement créer un « cinquième pouvoir »... dont la fonction serait de dénoncer le super pouvoir des médias ... Médias de masse et mondialisation libérale, sont intimement liés...au Vénézuéla ... les principaux groupes de presse... ont déclenché une véritable guerre médiatique contre la légitimité du président Hugo Chávez ... respectueux du cadre démocratique, les médias, aux mains d'une poignée de privilégiés ... tentent d'intoxiquer l'esprit des gens » et « de s'emparer du pouvoir politique (comme est parvenu à le faire démocratiquement en Italie, M Silvio Berlusconi, patron du principal groupe de communication transalpin) C'est la réplique exacte de ce qu'avait fait, de 1970 à 1973, le quotidien El Mercurio au Chili contre le gouvernement démocratique du président Salvator Allende, jusqu'à pousser les militaires au coup d'état. » Ces faits « pourraient se reproduire demain en équateur, au Brésil ou en Argentine... L'information ... se trouve ... empoisonnée ... par les ... manipulations. Il se produit dans ce domaine ce qui s'est passé avec l’alimentation....» Ainsi les produits alimentaires sont « empoisonnés par les pesticides... qui entraînent des cancers et toutes sortes de problèmes de santé. Bref, avant on pouvait mourir de faim**, maintenant on peut mourir pour avoir mangé des aliments contaminés... Il faut décontaminer l'information.... C'est pourquoi nous avons proposé la création de l'Observatoire international des médias (en anglais : Média Watch Global) .. expression du mouvement social planétaire rassemblé à Porto Alegre (Brésil) ». Au bas de la même page le Monde diplomatique indique la création à Paris le 24 septembre dernier de l'Observatoire français des médias. Eddem pense que pour qu'une démocratie fonctionne bien, il faudrait que les partis politiques, les courants d’opinions disposent chacun de leurs outils d'information à part égale (presse, radio, télévision), afin que les gouvernants et leurs opposants restent sur un plan d'égalité. Va t’on résoudre le problème de la désinformation ou de l'intoxication médiatique, en créant un observatoire mondial de l'information planétaire ? Les superstructures tombent souvent dans le piège de la corruption et des appétits de pouvoir quelles dénoncent. Plutôt que de parler d'un « cinquième pouvoir » pourquoi ne pas parler de la réhabilitation du « quatrième pouvoir » Sur les cinq pouvoirs énoncés deux appartiendraient à la seule information ? Les quatre pouvoirs sont aujourd’hui sous la coupe du pouvoir économique, il s’agit de donner à l’argent un rôle de facilitateur et non pas de fin en soit comme la globalisation le fait avec la complaisance des consommateurs. Un moyen efficace pour combattre la marchandisation outrancière et faire tomber le grand capitalisme est l’insurrection du consommateur qui oppose une arme économique sage à l’économie débridée.
*Eddem rappel que le libéralisme est une doctrine politique qui défend la liberté des consciences (Robert) et est l'opposé du despotisme qui accapare tous les pouvoirs. En vérité la globalisation planétaire qui est un despotisme économique capitaliste, n'est pas libérale ou un libéralisme en trompe l'oeil.
**Eddem rappelle que 100 mille personnes meurent de faim chaque jour dan le monde


Le deuxième Forum Social Européen (FSE)
Du 12 au 15 novembre se tient dans la banlieue parisienne le 2ème Forum social européen (FSE) où vont se manifester tous les courants alter mondialistes dans le même esprit que le forum mondial de Porto Alegre. Le FSE est financé par les 4 villes qui l’organisent et la mairie de Paris. Mais les parties politiques de gauche n’ont pas encore récupéré ce mouvement qui n’a pas de programme.
Eddem pourrait être une des rares feuilles de route pour combattre les effets pervers de la mondialisation.


OGM la terre deviendra-t-elle un champ lunaire ?
Claudie Haigneré ancienne spationaute, aujourd’hui ministre de la recherche, dans une interview au Figaro fin octobre, vole au secours des OGM, alors qu’elle dit que 70% des français s’y opposent. Lu dans Politis n°774.

La mondialisation et l’opinion
Selon une enquête Politis-CSA publiée dans Politis n°774 de novembre, 72% de nos concitoyens sont inquiets de « la mondialisation telle qu’elle se passe en ce moment » et 11% des personnes se déclarent enthousiastes ou confiantes.


Les produits du commerce dit « équitable » le sont-ils ?

La revue Silence dans son numéro de novembre dénonce les faiblesses du commerce équitable qui alimentent de nombreux débats. Alors faut-il acheter des produits du commerce équitable ? Eddem répond oui, dès lors que les produits d’importation ne concurrencent pas les produits locaux du Nord et ne sont pas produits au détriment des cultures vivrières pour nourrir les populations du Sud. Espérons que les ONG et les associations veillent à éviter les effets indésirables de certaines importations du Sud vers le Nord en sachant privilégier le développement des économies locales. La dénonciation de l’usage par Mc Donald du café labellisé Max Havelaar, peut s’étendre à toutes les chaînes de la grande distribution. Essayons d’être positif en admettant le coup de pouce qu’une telle mesure apporte aux petits producteurs de café du Sud. N’y a-t-il pas d’autres chats à fouetter ?

Eddem a tenté de mieux illustrer avec cinq graphes où va l’argent du consommateur, selon une source Max Havelaar de 2001 donnée dans Le guide du consommateur responsable éd. Marabout 2002 de Milène Leroy. L’analyse proposée décompose et compare les prix du paquet de café traditionnel et ceux du café du commerce équitable. Nous avons un coût minimum et maximum pour les « importation-torréfaction-distribution » (ITD) qui absorbe le plus gros du prix, d’où les quatre camemberts en pourcentage. Il n’y a pas d’intermédiaire donné pour le commerce équitable qui par contre affiche un coût pour son label et pour la coopérative. Le producteur et la coopérative reçoivent ensemble pour un paquet de café 0,78€ (5,1F) en commerce équitable, soit 4,25 fois plus que dans le commerce traditionnel qui donne 0,18€ (1,2F) seulement au producteur. 20% à 30% du prix du paquet de café est versé aux petits producteurs du Sud dans le cadre du commerce équitable. En plus de l’aide apporté aux petits producteurs du sud le commerce équitable fait vivre une association.


« L’information objective sur la résultante de nos comportements quotidiens permet de nous éveiller, nous les consommateurs, à notre part de responsabilité sur les fléaux humanitaires et les risques écologiques engendrés »
charte Eddem

« La traçabilité des produits de consommation est indispensable pour faire les choix qualitatifs qui soutiennent l’éthique, la qualité et la durabilité de la vie » charte Eddem

FIBRIS propose des vêtements pour tous les âges, dont les bébés, tissés avec des fibres cultivées biologiquement et dans des conditions humainement acceptables.
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Magasin Fibris ouvert du mardi au samedi, de 10h à 19h 40 bd St Marcel Paris 5ème
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Les bonnes adresses du commerce équitable à Melun : Artisans du Monde 28 bd Victor Hugo
CCFD 16 rue Paul Valéry

«13. J’achète tant que possible des produits qui respectent l’environnement, l’éthique humanitaire et l’équité (vêtements, chaussures, etc) et des produits locaux aux artisans, aux maraîchers, dans les boutiques à taille humaine, etc. »
« 14. J’achète tant que possible des produits du commerce équitable pour les importations. »
charte Eddem

« L’économie « alternative » est dans les mains du consommateur. C’est la demande qui oriente les marchés et l’économie… » charte Eddem

Gandhi et l'autonomie - Auroville N°8 mars 2006

La force de l’autonomie ou Swaraj d’après Gandhi

La collaboration, l’abaissement à un système oppressant, imposé par une minorité, sont souvent à l’origine du malheur des populations, qui perdent ainsi leur autonomie de penser et d’être. Le simple fait de reconquérir son autonomie par la non-violence ou ahimsa, peut entraîner la chute du système qui nous oppresse. Voilà comment Gandhi a gagné l’indépendance de l’Inde face à l’empire britannique, et comment les sociétés modernes, aliénées par le profit, doivent renaître grâce à une non-collaboration avec le système aveugle qui les gouverne.
L’article écrit par Guillaume Gamblin pages 36 et 37, dans Silence de mars 2006, rappelle un dialogue clé sur ce sujet.
« C’est en 1908 que Gandhi (1869-1948) publie ce dialogue … Il y traite de l’autonomie de l’Inde, le « swaraj » .. Pour Gandhi, l’autonomie (swaraj) ne correspond pas au retrait pur et simple des britanniques du territoire indien … Gandhi réplique que c’est en effet le système mis en place qui est injuste : l’ennemi est dans le système de domination auquel ils (les Indiens) participent, discerner et laisser ouvertes des possibilités d’évolution de leur part (les Anglais), ainsi que reconnaître la transcendance et la liberté de la personne adverse par rapport à ce qu’elle est en train d’accomplir est le fondement de toute non-violence active. » Il ne suffit pas de chasser les Anglais. Gandhi dit « « Si l’Inde copie la Grande-Bretagne, je suis intimement convaincu qu’elle sera détruite » … car elle sera aliénée en profondeur tout en se libérant en superficie. L’autonomie est avant tout culturelle et spirituelle. « Vous voulez la loi anglaise, sans les Anglais, accuse-t-il, ce n’est pas le swaraj que je veux » En adoptant les règles de l’adversaire, on a déjà perdu… La civilisation est vue comme une illusion qui nous « hypnotise » à tel point que « la superstition religieuse est inoffensive comparée à celle de la civilisation moderne » C’est pourquoi pour lui il faut « cesser de condamner les Anglais. Ils méritent plutôt la sympathie » et la compassion, en ce qu’ils sont affligés de cette maladie débilitante qu’est la civilisation… « je pense que l’Inde se fait aplatir non par le talon britannique, mais par celui de la civilisation moderne ». D’une part, « c’est la mécanisation qui a appauvri l’Inde », qui transforme les travailleurs des usines en « esclaves » et va faire de l’Inde « un pays malheureux ». Ce n’est pas en « reproduisant Manchester en Inde » que les Indiens s’émanciperont de la domination britannique. … Il serait insensé .. , d’affirmer qu’un Rockefeller indien serait meilleur qu’un Rokeffeler américain»…La raison profonde pour laquelle il est inutile de batailler pour reprendre l’Inde aux Anglais, c’est que « les Anglais n’ont pas pris l’Inde, nous leur avons donné … Ils ne sont pas en Inde à cause de leur force mais parce que nous les gardons». Une fois mise à jour la vraie nature de la domination, qui est celle de la servitude volontaire, les moyens de la libération viennent en conséquence…. Les Britanniques sont d’abord arrivés en Inde par le commerce. Et alors « qui a acheté leurs biens ? ». L’histoire témoigne que ce sont les Indiens… Ainsi selon Gandhi, « il est plus juste de dire que nous avons donné l’Inde aux Anglais, que de dire que nous l’avons perdue »…. La vraie autonomie ne consiste pas dans le départ physique des Britanniques, mais dans la capacité qu’aura le peuple indien à se gouverner. Gandhi associe ici autonomie politique et capacité personnelle d’autonomie morale : « si nous devenons libres, l’Inde est libre. Et dans cette pensée vous avez une définition du swaraj. Il y a swaraj quand nous apprenons à nous donner notre loi ». C’est pour cela que l’autonomie est là, « dans la paume de nos mains ». et non au bout du fusil. Il appelle à une autonomie qui ne soit pas un rêve futur, mais qui se réalise dans une autonomisation des pratiques, dès maintenant. « Un tel swaraj doit être expérimenté par chacun, pour lui-même. Un homme qui se noie n’en sauvera jamais un autre. Esclaves nous-mêmes, ce serait prétentieux de penser libérer les autres»…. Face à la coopération volontaire avec la domination anglaise, Gandhi en appelle à la non-coopération….. » Quand nous n’aimons pas certaines lois, nous ne brisons pas la tête des législateurs mais (…) nous ne nous soumettons pas aux lois ». En effet, « il est contraire à notre humanité d’obéir à des lois qui répugnent à notre conscience »…. L’utilisation de moyens d’action non-violents est également une exigence de cohérence : « les moyens peuvent être comparés à une graine, les fins à un arbre ; et il y a la même relation inviolable entre les moyens et la fin qu’entre la graine et l’arbre » …. Pour cela, « la résistance passive (…) est supérieure à la force par les armes ».» (fin de citation).



Voici certaines valeurs de gandhi , qui sont pour moi essentielles

1) L’ahimsa ou non-violence, qui n’est pas de la passivité, mais un refus de collaboration à la violence sous toutes ses formes. La pratique de la non-violence demande plus de sang froid et de maîtrise de soi, que la pratique de la violence.
2) L’advaita, genre de sympathie universelle, qui fait que quand un homme se purifie l’humanité entière en profite. Mais quand un homme fait un acte répréhensible, l’humanité entière régresse. Pour prendre un exemple, disons que notre violence comme notre non-violence sont contagieuses pour nos proches.
3) Le swaraj dont il est question dans l’article ci-dessus est l’autonomie individuelle ou collective. L’autonomie matérielle renforce notre autonomie de penser et d’action, elle dépend de l’indépendance de nos outils ou de nos modes de production. La simplicité sous toutes ses formes augmente l’autonomie.
4) Le bramacharia ou chasteté fait de l’humain un saint, un clairvoyant, et apporte la délivrance totale des sens. Je l’ai pratiquée trois ans et je recommande cette expérience.
5) La pratique de la prière (prière laïque en ce qui me concerne car je suis agnostique, couplée au atha yoga et aux techniques de respiration yogique). Cette pratique quotidienne aide considérablement à la réalisation des quatre premiers points. Gandhi pratiquait et utilisait personnellement et avec succès, le
jeûne comme arme de combat contre ses ennemis politiques.
Je regrette que les altermondialistes en général, et certains groupes politiques rejettent la dimension spirituelle de l’homme. La spiritualité est très importante pour vaincre ses envies, transcender la matière et atteindre la simplicité et la force utile pour mener les plus durs combats non-violents, afin de vaincre la barbarie des sociétés occidentales et empêcher celles du Sud qui les imitent de sombrer dans le consumérisme.

Rappelons les 11 voeux que devait prononcer un disciple de Gandhi : la non-violence, la véracité, l’honnêteté, la chasteté, la pauvreté, le travail corporel, la sobriété, l’intrépidité, le respect de toute religion, l’indépendance matérielle (ou en matière de pécune), le refus de distinguer les castes.
Il faut, avant tout, d’atteindre l’autonomie intérieure pour arriver à l’ahimsa ou non-violence absolue envers les êtres et les choses. Celui qui répond à une attaque personnelle par la violence, ne fait en vérité que de saisir une occasion pour projeter son propre mal être et la violence contenue en lui. Pour cette raison nous devons commencer par nous libérer nous même, nous purifier intérieurement par la méditation et la prière.
Je pense qu’il existe une entropie spirituelle des civilisations, au faire et à mesure qu’elles s’élèvent matériellement, leur potentiel spirituel fond comme neige au soleil. J’ai été étonné du sourire des gens pauvres en Inde et de la tristesse des français, quand je suis revenu en France. La reconquête spirituelle de l’homme est un des points clés de sa transformation et par ricochet de celle des sociétés gouvernées par l’avoir.


Auroville, cité universelle démarrée en 1968 en Inde

La revue Silence, de février 2006, présente un article sur Auroville, intitulé, Une utopie en marche. J’ai passé en septembre 2005, une semaine à Repos, à Auroville, en tant que touriste en quête d’informations sur le concept d‘Auroville. Mais j ‘ai reçu des informations trop partielles pour écrire un article sur le sujet. Le témoignage de Catherine Mercier est intéressant, en voici des extraits.

P43 « Il devrait y avoir quelque part sur Terre un lieu dont aucune nation n’aurait le droit de dire : « Il est à moi » ; où tout homme de bonne volonté ayant une inspiration sincère pourrait vivre librement comme un citoyen du monde, et n’obéir qu’à une seule autorité, celle de la suprême vérité ; un lieu de paix, de concorde, d’harmonie, où tout les instincts guerriers de l’homme, seraient utilisés exclusivement pour vaincre les causes de ses souffrances et de ses misères, pour surmonter ses faiblesses et ses souffrances, pour triompher de ses limitations et de ses incapacités ; un lieu où les besoins de l’esprit et le souci du progrès primerait la satisfaction des désirs et des passions, la recherche des plaisirs et de la jouissance matérielle » Ainsi écrivait la fondatrice d’Auroville « la Mère » dans un texte d’appel en 1954.
Concrètement, Auroville est une cité rurale créée en 1968 à 10km de Pondichéry, au sud de l’Inde, au bord du golf du Bengale. …
Aujourd’hui, c’est un territoire de 20 km2 habité par 1800 Aurovilliens répartis en 80 hameaux disséminés dans une jeune forêt de 30 ans portant des noms évocateurs comme Espoir, Invocation, Grâce, Transformation… La moitié des habitants sont Indiens, les autres représentant une quarantaine de nationalité différentes. … C’est d’avantage, comme l’avait défini sa fondatrice, « le laboratoire de l’unité humaine », une ville-laboratoire, une fourmilière, un bouillonnement permanent d’initiatives, de projets ... sans qu’on en connaisse bien souvent l’existence... dans un état qui rêve secrètement de se l’approprier...."

Une véritable économie miniature
(p44) « Dans cet endroit, l’argent ne serait plus le souverain seigneur ; la valeur individuelle aurait une importance très supérieure à celles des richesses matérielles et de la position sociale. Le travail n’y serait pas le moyen d’y gagner sa vie, mais le moyen de s’exprimer et de développer ses capacités et ses possibilités tout en rendant service à l’ensemble du groupe qui, de son côté, pourvoirait aux besoins de l’existence et au cadre d’action de chacun » (la Mère). Schématiquement, Auroville fonctionne comme un kibboutz. Ses habitants travaillent en moyenne 5h par jour et reçoivent en échange une « maintenance » très modique destinée à acheter les produits de première nécessité. Logement, électricité, santé, éducation, sport et culture sont pratiquement gratuits. Cependant la maintenance n’est pas suffisante pour prendre l’avion … financer les études supérieures des enfants … Les Aurovilliens qui ont vendu un bien à l’étranger avant d’arriver ou ceux qui font tourner une entreprise qui exporte ont un niveau de vie plus élevé … ce qui crée une disparité allant à l’encontre des objectifs premiers de cette Cité …. "

Une école originale pour les enfants
« Auroville sera le lieu d’une éducation perpétuelle, du progrès constant et d’une jeunesse qui ne vieillit point » (la Mère). Il y a plusieurs école (dans lesquelles j’ai exercé…), un jardin d’enfant et même une crèche. Avec un parti pris original : pas de notes, pas de diplômes, pas de « passage à la classe supérieure » ! on met en pratique les théories éclairées du philosophe/politicien/poète Sri Aurobindo (…) co-fondateur de la Cité. « Le premier principe d’un véritable enseignement est que rien ne peut être enseigné. Le professeur n’est ni un instructeur ni un maître d’école, c’est un guide. Son travail est de suggérer et non d’imposer (…) » … D’un point de vue strictement scolaire, … , les enfants sont facilement en retard d’un ou deux ans par rapport à nous … Mais, très jeunes ils parlent au moins trois langues couramment, sont vifs, dégourdis, sûrs d’eux, créatifs et sportifs. Par contre, … (p45) Les universités indiennes sont interdites aux étrangers et les universités européennes exigent le baccalauréat …"

Une terre qui revit
"Les premiers hippies qui se sont installés il y a 35 ans sur ces terres désertiques, … on passé de nombreuses années à se battre contre le climat, … Avec ses deux millions d’arbres, Auroville est devenue le poumon de la région….
Un fonctionnement écologique : « Auroville veut être le pont entre le passé et l’avenir. Profitant de toutes les découvertes extérieures et intérieures, elle veut hardiment s'élancer vers les réalisations futures »(Charte d’Auroville). Aucune ferme n’utilise de pesticides ou d’insecticides, sinon, ceux, naturels que connaît la tradition indienne ancestrale (huile de neem…). On a recours au compost à grande échelle et à la permaculture…. Les énergies renouvelables sont encouragées : panneaux photovoltaïques … éoliennes qui pompent l’eau des puits cohabitent avec l’électricité d’une petite centrale thermique indienne…. Les fours solaires commencent à être utilisés, mais les Indiens des villages…utilisent quasi automatiquement la « traditionnelle » bouteille de gaz. La gestion des déchets est par contre plus réfléchie. Pas de suremballage à l’unique épicerie d’Auroville … Le fer et le plastique sont ramassés dans des sacs distincts …"(p46)

Pas d’armée, pas de police dans la cité
"Des instances régulatrices (réunions, négociations …) tentent de résoudre les conflits. …il s’est créé une différence de richesse entre les habitants du lieu et les villageois des alentours. Depuis deux-trois ans, se sont multipliés les cambriolages et les vols à l’arraché … Suite au viol d’une étudiante américaine, les femmes non accompagnées ne sortent plus après 18 heures. … un fermier d’une zone isolée (qui comptait parmi mes amis) a été agressé puis égorgé quelques mois plus tard après qu’il ait porté plainte. L’affaire a donc été prise en main par la police locale, c’est à dire la police indienne. Pas de nouvelle pendant quelques semaines, puis un jour, un entrefilet dans l’édition régionale de l’Hindu révélant la mort d’un des brigands « des suites de ses blessures » à l’hopital… "

La spiritualité comme moteur essentiel
« Auroville sera le lieu de recherches matérielles et spirituelles pour donner un corps vivant à une unité humaine concrète » (charte d’Auroville ) Toutes les religions sont représentées ici, influencées cependant par l’indouisme et le bouddhisme. Ainsi, tout le monde appelle Dieu par le même mot : le Divin. Il s’incarne à travers la nature et chacun essaie de s’en rapprocher en tentant de devenir plus « conscient », notamment à travers la pratique assidue du yoga et de la méditation. Un lieu (le Matrimandir) est dédié à cet exercice, c’est un magnifique petit parc où trône un improbable monument sphérique recouvert de disque d’or… Il symbolise Auroville comme la tour Eiffel symbolise Paris …"

Comment devient-on Aurovillien ?
"il y a trois catégories d’habitants : le bienheureux aurovillien (qui garde cependant sa nationalité d’origine), le nouvel arrivant et le visiteur. Ce dernier est regardé de haut car c’est une sorte de touriste qui vient dépenser ses devises … Le nouvel arrivant est entré officiellement dans la période difficile de mise à l’épreuve où il doit faire son trou (s’intégrer à la vie sociale et trouver un travail utile à la communauté). Ensuite, si tout va bien, il sera intronisé citoyen avec tous les avantages sociaux qui s’y rattachent et bénéficiera du plus grand respect de ses pairs… Vue par certains comme un paradis tropical à moindre coût, Auroville a cherché à évincer les simples réfugiés économiques … Ainsi, le nouvel arrivant a deux ans pour a deux ans pour montrer qu’il respecte les valeurs du lieu, s’entend avec la majorité, sait utiliser ses dix doigts, n’est pas un dangereux psychopathe … Il ne reçoit pas encore de maintenance et doit financer entièrement son séjour. Ces paramètres on tendance à exclure les jeunes (…), les artistes (…), les femmes seules enceintes ou encombrée d’un bébé (…) … Résultat on accueille désormais à bras ouverts le nanti qui a vendu son restaurant avant de venir. Il promet de ne pas demander de maintenance (…). (p47) Il achète une maison, engage une servante, ne travaille pas le matin, fait la sieste l’après-midi .. Et, sûr de son bon droit, se contrefiche bien souvent des objectifs premiers d’Auroville. "

Une démocratie à revoir
"La mère envisageait qu’Auroville soit dirigée par un esprit « éclairé » choisi parmi les habitants, mais faute d’avoir déniché cet « Homme supérieur », on a fait autrement … Dans la loi indienne, Auroville a le statut de fondation, formée de trois corps administratifs : le conseil d’administration (nommé par le gouvernement indien pour que les lois du pays soient respectées), le Working Comittee (sorte de conseil municipal élu de sept personnes pour trois ans) et l’Assemblée des résidents (composée des Aurovilliens majeurs). S’y ajoute un certain nombre de groupes de travail qui, en général, ne parviennent pas à parler d’une voix commune. Comme l’admet le journal de la cité lui-même, « …. A l’heure actuelle il n’existe pas encore de procédure acceptée par tout le monde pour prendre des décisions communes ». Censées incarner la démocratie directe, les réunions publiques mensuelles souffrent d’une désaffection grandissante … : quelques personnes du Working Comittee siégeant devant l’assemblée réunie en arc de cercle font un discours au micro et égrènent les thèmes de l’ordre du jour qu’elles ont déterminés, passent le micro elles-mêmes à ceux qui demandent la parole, écoutent l’intervention balbutiante ou agacée et passent au point suivant. Souvent, les intervenants ainsi congédiés se fâchent et quittent l’assemblée en fulminant… (…) Après la réunion, on apprend dans le journal les décisions qui ont été prises. Par qui ? On ne sait pas. … L’expérience aurovillienne me fait penser à la Révolution cubaine, qui voulait un monde plus juste mais qui s’est trouvé court-circuitée de l’extérieur, s’est recroquevillée sur elle-même et s’est finalement radicalisée au point de ne plus savoir qui elle est. Et pourtant, ici, il y a tant d’êtres humains exceptionnels, d’énergie, d’imagination, d’amour…."(fin de citation).