FEUILLE du PIC (Programme International du Coeur ou du Citoyen)

TRAITE de POLIQUE ALONSO - Coronavirus COVID-19, Drawdown, Démocratie, Écologie, Environnement et Climat, Crise financière, Décroissance, Inégalités Nord-Sud, Consumérisme, Productivisme, Pacifisme, Djihad, Spiritualité, Non-violence, Charte du consommateur responsable, Végétarisme, Commerce équitable, Ville en transition, Gandhi, Non-violence, Résistance civile.

15 janvier 2011

Une civilisation criminelle

Saintes, le 26 janvier 2010
Madame, Mademoiselle, Monsieur,
Cette lettre s’adresse à toutes et à tous. Chacun de vous, quel que soit son milieu et son éducation, peut la relayer à son voisin, afin que des discussions s’amorcent et débouchent sur une prise de conscience collective. Et que des réseaux de résistance se tissent contre l’infamie et la barbarie organisées. Voici mon propos :
Le bilan de 2009 : L’année 2009 a été encore marquée par des événements qui montrent que le monde est malade et sur une mauvaise voie. Les émeutes de la faim en 2008 (Cameroun, Egypte, Mexique), témoignaient que ce fléau augmentait dans le monde. Mais la « crise financière » a balayé les promesses d’aide faites à la conférence de la FAO de juin 2008 et celles faites par le G8 (les pays les plus riches) en juillet 2009, qui étaient respectivement de 14,6 et de 13,3 milliards d’euros. La date de 2025 pour venir à bout d
e la faim dans le monde n’est même plus avancée. En parallèle, le soutien apporté au secteur financier sans garantie par les Etats (le G20), nous les contribuables, s’élève à 5000 milliards d’euros, alors que les banques en déroute ont spolié les économies réelles en augmentant le chômage et la faim dans le monde. Plus de cent mille personnes vivent toujours dans la rue en France. La dette de notre pays est passée de 1210 à 1450 milliards d’euros de 2007 à 2009 (+20%). Les pays développés, absents du rendez-vous de la FAO en novembre, ont abandonné plus d’un milliard de malnutris. Le président américain, qui a reçu le prix Nobel de la Paix, a envoyé trente mille soldats supplémentaires en Afghanistan pour soi-disant lutter contre le terrorisme international. Les Etats-Unis sont responsables de la « crise financière », mais la suprématie du dollar, qui n’est pas dénoncée, continue à spolier les économies réelles des autres pays, et à freiner la reprise. On ne s’étonnera pas, qu’aucune régulation de la spéculation financière ne soit prévue. La Conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique est un échec, alors que les experts du monde entier sont unanimes sur l’urgence à prendre des mesures. De plus, les deux cartes ci-contre du réchauffement climatique et de la pauvreté dans le monde (en foncé les zones les plus critiques), nous montrent que les pays les plus pauvres sont les plus exposés au réchauffement climatique. La chute des cours des matières premières, due à la « crise financière », diminue les recettes des pays exportateurs les plus pauvres. La situation humanitaire va s’aggraver dans des proportions jamais atteintes. Les pays du Sud réclament à juste titre un dédommagement au Nord pour les préjudices climatiques qu’ils subissent. Ce sont bien les activités humaines du Nord qui en sont responsables3. La première carte ci-contre montre, à première vue, que les pays du Nord subiront, avec le réchauffement, moins de préjudices que ceux du Sud. Ils pourront même aller exploiter le pétrole du Groenland qui fond (Atlaséco 2010). Pourtant, certains pays du Nord situés au niveau des mers disparaîtront sous la montée des océans, en provoquant des migrations humaines sans précédent. Les experts reconnaissent que la raréfaction des matières premières à terme provoquera des guerres entre les Etats. Les émeutes de la faimdégénèreront dans le Sud en guerre civile et pourront gagner le Nord. En ce mois de janvier 2010, un terrible séisme a anéanti Haïti. A ce jour, on parle de 112000 morts, de 150000 disparus, 200000 blessés et plus d’un million de sans-abri. A quoi servent nos satellites d’observation et notre instrumentation scientifique pour ne pas prévenir de telles catastrophes humaines ? Des pays se pressent pour reconstruire, alors qu’il faudrait évacuer cette zone sismique pour mettre à l’abri les populations des futurs séismes. Face à la situation internationale, les couacs français sur l’identité nationale et la vaccination contre la grippe, et j’en passe et des meilleures, apparaissent comme très secondaires. Le ridicule ne tue pas, sauf quand il est à la tête des Etats.
Réchauffement climatique1
Pauvreté dans le monde2
Une civilisation criminelle : La Déclaration des droits de l’homme, les régimes constitutionnels, les démocraties représentatives, les instances internationales comme l’ONU, la Banque mondiale, l’OMS, etc. représentent de nos jours un arsenal institutionnel, qui sert de devanture à un système politique et économique mondial inégalitaire, criminel et suicidaire. La maîtrise de l’énergie et le machinisme ont mis un terme à la traite négrière, qui donnait jadis la force de travail. Mais l’esclavage est maintenu sous d’autres formes, et le pillage des ressources du Sud assure les énormes besoins de l’industrie en énergie et matières premières des pays du Nord et de leurs vassaux comme la Chine. La machine qui aurait pu alléger la peine humaine a été mise au service des mêmes exploiteurs que jadis. L’interdépendance des pays, née de la mondialisation, n’a pas réussi à mutualiser les risques économiques et à endiguer la pauvreté mondiale. Bien au contraire, l’exploitation inégalitaire repose sur la dissociation entre les pays-ressources (minerais, pétrole, bois, etc.) du Sud, les lieux de transformation pour beaucoup en Asie (la Chine est qualifiée « d’atelier du monde », le Brésil et l’Afrique de « fermes du monde »), et les consommateurs du Nord qui en profitent. Les Français ne voudraient pas mourir de faim sur leur territoire pendant que des pays étrangers s’approprient à bas coût leurs ressources pour les gaspiller. Les Français ne voudraient pas que leurs exploiteurs, qui sont par ailleurs les principaux pollueurs, viennent leur faire des leçons sur les émissions de CO2. Ils ne voudraient pas travailler dans les conditions des travailleurs du Sud, qui fabriquent la majeure partie de leurs produits de consommation. Les travailleurs et les consommateurs du Nord, victimes de la désinformation et de la manipulation, collaborent à ce système inégalitaire. C’est cette complicité qui doit cesser pour permettre de repartir sur des nouvelles bases de civilisation, justes et équitables. Les démocraties représentatives ne fonctionnent pas, à cause de la collusion entre les organisations politiques, certains experts scientifiques, et les lobbies marchands, qui ont des intérêts financiers convergents. Mais ce sont bien les électeurs qui vont aux urnes comme si de rien n’était. On jette la pierre à ceux qui accumulent d’immenses richesses, mais on collabore en confiant son argent à des banques qui spéculent, en achetant dans des supermarchés, ceux-là même qui rémunèrent des actionnaires. On a écrit les droits de l’homme, du travail, le principe de précaution, on parle d’écologie, on veut être respecté au travail, mais on achète des produits en provenance de pays asiatiques qui ne respectent pas les droits de l’homme ni la nature. Jusqu’à ces derniers temps, avec l’effondrement du bloc de l’Est, on s’imaginait que la croissance économique infinie, sur une terre aux ressources finies, et à la démographie galopante se poursuivrait indéfiniment pour le plus grand bien de tous. Nous savons en ce début d’année 2010, mieux que jamais, où nous en sommes tous, et connaissons l’incapacité de nos institutions et des Etats à régler les problèmes.

Que faire ? Il ne s’agit plus de « repeindre en vert la machine» en fabriquant des biens respectueux de l’environnement pour remplacer les anciens, en continuant à aggraver le réchauffement et en gaspillant les ressources. Il faut changer de logique, et pas seulement économique ; l’économie n’est qu’un outil entre nos mains. Il faut réviser en profondeur nos notions du bonheur. Quand les deux blocs s’affrontaient durant la Guerre froide, on espérait que l’un des deux pouvait être le bon pour l’humanité. Mais les deux idéologies en conflit évoluaient dans le même paradigme, celui de la violence. Il faut radicalement changer de cap en donnant un grand coup de gouvernail. Nous devons sortir de nos cases idéologiques et politiques, pour raisonner globalement, en agissant localement, en mobilisant toutes nos forces. Nous devons accorder nos actes avec notre idéal social, changer nos gestes quotidiens de citoyens et de consommateurs, sans attendre les prochaines élections ou le prochain sommet international. Nous devons conquérir une civilisation juste, avec un comportement juste, qui incarne les valeurs des Lumières et de la République dont nous sommes si fiers.

Qu’est-ce qui nous empêche d’agir efficacement : Notre culture est en cause. Façonnés par beaucoup de privations dans le passé, les ères glacières, les guerres, nous avons l’habitude d’avoir la crainte de manquer, et nous accumulons, pour les plus chanceux, sans en mesurer les conséquences. Dans le passé les premiers hommes détruisaient comme nous leur environnement, mais ils étaient peu nombreux, et changeaient fréquemment de place ; la nature pouvait se renouveler. De même, les paysans de jadis pratiquaient la jachère pour reposer la terre. Nos outils surpuissants depuis les révolutions industrielles qui se sont succédé à partir du XIXème siècle, ont augmenté la production et la consommation au détriment de la nature et de la qualité de la vie. Nos civilisations « hors sol », prisonnières des villes, arrivent à consommer au Nord jusqu’à 7 fois ce que la terre peut produire. Les outils « du progrès » se retournent contre nous et nous le savons depuis les années 1970, où des experts prévoyaient déjà le réchauffement climatique engendré par les activités humaines. C’est le décalage temporel entre les dégradations de la nature et les catastrophes prévisibles, qui a fait pécher par optimisme les grands médias et les grands partis politiques, qui commencent seulement à parler en 2009 d’écologie et de réchauffement climatique. Les experts scientifiques du monde entier sont aujourd’hui unanimes sur les sombres perspectives de l’avenir de la planète. C’est notre illusion d’un monde matériel infini et d’une nature inépuisable, qui nous conduit à notre perte. Nous sommes victimes d’une gigantesque manipulation de masse, qui nous berce avec le chant des sirènes de la publicité, de la politique politicienne, des nouvelles technologies, de la surconsommation, de l’ostentation matérielle, qui motive la surproduction, la surexploitation des ressources, la spoliation du Sud et l’asphyxie de la terre. La solution du changement profond ne réside pas dans les urnes. Elle réside en premier dans le refus de collaborer à l’échelle individuelle à ce système dégradant, et à élaborer des programmes constructifs nouveaux pour un monde nouveau. J’ai écrit le Guide de la révolution non-violente, que vous consulterez avec profit pour cesser cette collaboration.

Changeons de paradigme : Un paradigme ne se décrète pas par une loi venant d’un Etat, ou d’une organisation politique. Il émane d’une culture humaine qui puise sa source dans des valeurs essentielles et les convictions profondes d’un groupe humain. Ces valeurs nouvelles doivent être humanistes, spirituelles et réalistes. Quand nous avons établi le lien qui existe entre l’information médiatique et les mensonges scientifiques et politiques ; la pauvreté du Sud et l’opulence du Nord ; l’enrichissement d’une minorité et la pauvreté ; la surproduction, la surconsommation et l’épuisement des ressources et le réchauffement climatique ; la collusion des intérêts des politiques et des lobbies ; la corruption et la violence des Etats, nous dévoilons les principales causes du paradigme de la violence, qui nous entraînent tous à notre perte. Les nouveaux savoirs scientifiques et les progrès techniques sont tous mis aux services de l’abêtissement, du matraquage et de l’appauvrissement culturel des masses. L’Education Nationale est tenue en échec par les outils surSaintes, le 4 décembre 2011puissants mal employés (jeux vidéo, télévision, téléphonie, etc.) qui gavent la jeunesse de bêtise. Les producteurs et les détenteurs des savoirs sont rendus incapables d’éduquer dans l’esprit républicain. Pourtant, les exploiteurs ne sont que des boutiquiers qui accaparent les richesses intellectuelles produites, pour servir leurs profits, sans en mesurer les conséquences générales. De la même façon, le consommateur naïf attend les soldes pour faire de prétendues « bonnes affaires » en achetant des produits asiatiques, et en augmentant la pollution (transport, non-respect de l’écologie) et le chômage dans son pays (délocalisations). Il serait regrettable d’abandonner indéfiniment la production intellectuelle à la cupidité, qui dévore les ressources terrestres sans faire des heureux au Nord, et engendre beaucoup de morts et de malheureux dans le Sud, tout en menaçant notre avenir. Le savoir doit être marié avec le bien-être, la culture, l’épanouissement des personnes et non la marchandisation outrancière. Cessons de collaborer. Faisons ensemble que la décennie 2010-2020 mette un terme au paradigme de la violence, de la faim, et des catastrophes annoncées. Halte à la violence institutionnalisée par les profiteurs ! Halte à la barbarie !
Note 1 : Carte du réchauffement climatique p 4-5, Courrier International N° 1000 bis décembre 2009
Note 2 : Carte de la pauvreté dans le monde p 86, revue L’Histoire N°349 janvier 2010
Note 3 : Voir la carte des principaux pays émetteurs de CO2 , p 13 du Bilan Economie 2010, Le Monde

Comment la violence structurelle pille et affame le monde


Saintes, le 4 décembre 2011

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

En 2009 je commençais mon bilan annuel ainsi : « (…) Les émeutes de la faim en 2008 (Cameroun, Egypte, Mexique), témoignaient que ce fléau augmentait dans le monde. Mais la « crise financière » a balayé les promesses d’aide faites à la conférence de la FAO de juin 2008 et celles faites par le G8 (les 20 pays les plus riches) en juillet 2009, qui étaient respectivement de 14,6 et de 13,3 milliards d’euros. La date de 2025 pour venir à bout de la faim dans le monde n’est même plus avancée. En parallèle, le soutien apporté au secteur financier sans garantie par les Etats (le G20), nous les contribuables, s’élève à 5000 milliards d’euros. » A cela s’ajoute aujourd’hui l’échec du sommet sur le réchauffement climatique de Cancun, jusqu’à 5°C de réchauffement climatique est annoncé. Le Protocole de Kyoto de 1997 demandait à 37 Etats industrialisés ou émergeants de réduire ou de limiter leurs émissions de gaz à effet de serre. De plus, en 2010 sont apparues les faillites en chaîne des pays européens frappés de plein fouet par la « crise » : Grèce, Portugal, Espagne, Angleterre, Irlande, etc. La dette de ceux qui font bonne figure comme la France, augmente considérablement.

L’anoso vous informe : Suite aux investigations d'une journaliste du New York Times, Gretchen Morgenson, le sénateur démocrate Carl Levin de l'Etat du Michigan - dans lequel de nombreux Américains ont perdu leur maison – a présidé la sous-commission d'enquête chargée de faire la lumière sur Goldman Sachs. Après trois ans d’enquête menés par la justice américaine, la police fédérale (FBI) et l'autorité boursière américaine la (Securities and Exchange Commission ou SEC), cette dernière déposait le 16 avril 2010 une plainte pour "fraude" à l'encontre de la plus célèbre banque d'affaires au monde, la banque Goldman Sachs. Avec ses 30 000 salariés, aucun guichet classique, cette banque invisible au commun des mortels, qui ne vit que de la spéculation financière a une influence considérable sur l'économie mondiale. Elle est accusée d'avoir cherché à faire des profits sur le dos de milliers de foyers américains en difficulté, ruinés et à la rue.
Barack Obama qui a réformé insuffisamment depuis les marchés financiers américains, ne pouvait rêver meilleure occasion pour contrer le Parti républicain hostile à cette réforme. Au départ Goldman Sachs jugeait l'accusation « dénuée de tout fondement ». Et on pensait que si une transaction intervenait avec l'Etat, Washington pourrait bien convoquer les autres banquiers pour la même raison. Et les autres banques comme Deutsche Bank, qui a précédé Goldman Sachs dans sa mise sur le marché des CDO (collateralized debt obligations) liées à des crédits subprimes en cause, JP Morgan Chase, Morgan Stanley, UBS, etc., risquaient de voir des investisseurs leur demander également des comptes pour leur avoir vendu ces mêmes produits « toxiques ».
Les banques qui étaient accusées de s'être enrichies au détriment de leurs clients se défendaient en dénonçant les pertes qu'elles auraient subies sur le marché des « subprimes ». Pour démontrer sa prétendue bonne foi, Goldman Sachs déclarait qu'elle avait essuyé une perte de 1,2 milliard de dollars sur ses activités liées aux crédits immobiliers en 2007 et 2008. Incroyable mais vrai, Goldman Sachs avait reçu ensuite 10 milliards de dollars d'argent public américain.
Rappelons ce que sont les subprimes d’après un rapport* : « Le déclencheur de la crise 2008 qui retient l’attention, sans en être la cause unique, est sans nul doute la crise dite des subprimes dont les prémices sont perceptibles dès l’été 2006. Ces subprimes ont souvent été consentis par des courtiers - non soumis à la régulation bancaire - qui ont prêté à des particuliers dont les ressources étaient insuffisantes pour assurer les remboursements, en se basant sur une anticipation de hausse de la valeur de ces biens susceptibles alors d’être une garantie suffisante ou permettant de se désendetter par revente du bien. (…). Or, le cycle immobilier a conduit à un renversement de tendance : les signes d’un retournement sont inscrits dans les statistiques des troisième et quatrième trimestres 2005 ; les défauts de paiement apparaissent dans le premier semestre 2006 et des retards d’échéances s’accroissent dans des crédits hypothécaires autres que les subprimes, les prix de l’immobilier se mettant à baisser. Tout au long de l’année 2007, les défauts de paiement vont croissants. »
Début 2007, pour permettre au milliardaire John Paulson* à la tête de Paulson & Co - 45ème fortune mondiale - de spéculer sur l'effondrement de l'immobilier, Goldman Sachs avait créé Abacus 2007 AC-1, qui est un produit financier bourré de subprimes. Abacus est le fruit de la titrisation de créances immobilières (prêts immobiliers) regroupées au sein d'un même portefeuille puis cédées à un fond qui a placé ces titres auprès d'investisseurs. L'allemand IKB, notamment, achète des tranches du CDO et espère des rendements élevés, du fait de l'expansion du marché immobilier de l'époque. En décembre 2007, le directeur financier de Goldman Sachs, David Viniar, ordonne un délestage progressif de ces actifs toxiques suite aux lourdes pertes constatées. Goldman Sachs parie alors à la baisse sur ces titres qu'elle continue à vendre à ses clients pour le long terme. (C’est le Sénat américain qui a mis la main sur des e-mails prouvant ces faits.) Dès lors, son actif net serait tombé à 30 millions d'euros alors qu'il était précédemment estimé à 1,8 milliard de dollars. Ce qui se traduit par 1,77 milliard de dollars de perte pour les acheteurs, et l’équivalent en gain pour ceux qui pariaient sur la baisse des titres comme Paulson & Co qui a fait un milliard de dollars de profit en vendant de l'Abacus à découvert. Les investisseurs lésés comptaient bien poursuivre en justice les banques incriminées, à l'instar de la banque allemande IKB. Celle-ci a perdu 150 millions de dollars et a du, en 2008, être sauvée de la faillite par l'Etat allemand. De nombreuses autres banques d’affaires ont reçu de l’argent public.
L'affaire Goldman Sachs a été réglée à l'amiable mi-juillet 2010. Mais peu de personnes sont au courant. Les médias se sont montrés étrangement discrets sur cette fraude d'envergure internationale, qui est à l’origine de la fameuses « crise », qui n’est rien d’autre qu’un énorme « casse financier », un véritable vol de l’argent public et une spoliation des économies réelles. Goldman Sachs a versé la plus grosse amende jamais payée par une entreprise de Wall Street, soit 550 millions de dollars pour solder la plainte de la SEC, dont 300 millions de dollars versés au Trésor américain et le reste aux investisseurs ruinés. Alors qu’elle a reçu 18 fois d'argent d’aide publique (10 milliards de dollars). Les médias complices ou incompétents continuent d'appeler encore « crise financière » ce que je dénonçais dans mon dernier livre Guide de la révolution non-violente, publié fin 2008, comme étant une « gigantesque escroquerie du XXIème siècle ». La preuve aujourd’hui est faite. Les pays européens et les autres dans le monde paient la facture redoutable laissée par la première banque d'affaires et leurs complices.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrai préciser certaines choses : La nouvelle loi sur les retraites n’est pas une réforme, parce que le mot « réforme » signifie : amélioration apportée dans le domaine moral ou social. Reculer l’âge de la retraite et augmenter les cotisations des travailleuses et des travailleurs est un recul social – nous l’avons tous bien compris – dans la mesure ou se sont celles et ceux qui travaillent le plus dur dans ce pays, qui en font les frais, alors que l’argent gagné en bourse par les spéculateurs - et qui ralentit les investissements dans l’outil de travail - est moins taxé que les revenus gagnés honnêtement par les salariées-s, les seules-s à produire les vraies richesses. De plus, cette soit disant « réforme » table sur l’augmentation de la durée de la longévité humaine, mais au train des contre-réformes actuelles, avec l’augmentation de la pauvreté, la baisse des remboursements des soins médicaux, la destruction des emplois due aux délocalisations d’entreprises et à la spéculation, la maltraitance qui augmente dans les emplois qui nous restent, l’accélération du rythme de vie, les effets désastreux de la pollution et des empoisements, nous pouvons mettre en doute l’idée que la longévité continuera à augmenter, voire à se stabiliser. Elle est en baisse aux Etats-Unis !
L’autre grande duperie entretenue par les médias qui sont les relais d’une intelligentsia affaiblie et corrompue repose sur l’idée qu’en retardant le départ à la retraite des seniors, nous allons résoudre le problème des systèmes de répartition des retraites. Effectivement, dans le contexte très défavorable de l’emploi qui est le notre, et sans mesures protectionnistes pour stopper l’hémorragie des délocalisations vers l’Asie, sans mettre un terme à l’euro fort face au dollar et à la monnaie chinoise, les produits européens sont chers. Ne pas prendre ces mesures en retardant la retraite des seniors revient à vouloir augmenter le nombre des actifs dans les entreprises qui ont des carnets de commandes en baisse constante. Le seul résultat qui nous attend avec la nouvelle loi est le retard de l’accès des jeunes à l’emploi. Le problème de financement va se déplacer d’une caisse à une autre. Les jeunes sont ceux qui ont le plus besoin de ressources pour fonder une famille, élever des enfants, faire la France de demain.
En résumé, les cotisations qui rentrent dans les caisses dépendent principalement du nombre d’actifs. La seule solution est d’augmenter ces actifs, la charge de travail, pas d’augmenter la durée des carrières. Et pour augmenter le nombre des actifs, il faut baisser la spéculation en la taxant plus que le revenu du travail, ce qui encouragera l’investissement dans l’outil de travail, il faut dévaluer l’euro, augmenter la demande, les commandes, la consommation en encourageant l’achat de produits français. Une réévaluation des salaires pour relancer la consommation serait une bonne mesure aussi pour les cotisations.
Venons-en maintenant à un autre sujet : Quel bonheur cela a été de voir depuis le printemps, les Françaises et les Français descendre dans la rue pour défendre la tête haute leurs droits face au gouvernement irresponsable. Nous étions des millions sur tout le territoire et sur le point d’aboutir tellement la révolte grondait et se durcissait. Gouvernement fantoche et patrons profiteurs tremblaient, nous touchions au but.
Comment se fait-il que des leaders syndicaux aient déclaré que nous avions perdu la lutte tout en ayant gagné « la bataille de l’opinion ». C’est ainsi qu’au lieu d’encourager le mouvement populaire jusqu’à l’annulation de la loi scélérate, des chantres de la politique politicienne ont dit qu’ils annuleraient cette loi s’ils arrivaient au pouvoir en 2012. Des tracts électoralistes sont apparus dans les manifestations, certains sur un double format ne parlaient plus de l’objet du mouvement social, et présentaient les futurs candidats à la présidence. Les Françaises et les Français ont été trahies-s par ces élites. A Saintes, après la manifestation du 23 novembre, les syndicats locaux qui se sont exprimés devant la sous-préfecture, ont répété, pour certains, les propos des briseurs de mouvements sociaux. Peu après, des candidates-s à la présidence de 2012 prétendues-s de « gauche » se sont déclarées-s. Pourtant, certains partis de gauche se sont déclarés pour une augmentation de la durée des cotisations pour les retraites. Rappelons que c’est en 1906 que la CGT adopte la « charte d’Amiens » pour supprimer le lien organique entre partis politiques et syndicats, pour mener leurs actions en toute indépendance. Aujourd’hui ce n’est pas seulement la minoration de nos futures retraites que nous vivons, mais également l’enterrement de première classe de la contestation sociale, orchestrée par le politique et certains syndicats complices.
Le gouvernement avait annoncé via les médias que ceux qui ont commencé à travailler avant 18 ans n’étaient pas concernés par la nouvelle loi. J’ai appelé les caisses, et j’ai appris qu’il fallait attendre la parution des décrets d’application de la loi pour en janvier 2011 pour le savoir. Mais que le fait d’avoir travaillé avant 18 ans serait une des conditions du départ anticipé à la retraite mais pas la seule. Le nombre de trimestres cotisés interviendra également, il devrait être, a priori, être supérieur à 40 anuités. Rappelez-nous au mois de janvier pour connaître les décrets. Encore une fois, on nous a menti !
Plus que jamais, le Guide de la révolution non-violente reste le guide du résistant à ce système odieux. Les Françaises et les Français reniées-s par ces prétendues élites doivent les renier à leur tour en quittant les rangs de ces organisations devenues scélérates. Une refonte du syndicalisme serait souhaitable à l’heure où l’intersyndicale a fait quelques preuves avant de sombrer dans une grotesque manipulation. Mon rôle, ici, a été de dénoncer la violence structurelle autant de l’économie que du politique.
A t-on le droit d’informer ? Wikileaks recueille et publie des documents présumés confidentiels qui ont une importance avant tout éthique ou historique. Wikileaks a publié sur le web des vidéos et des documents qui montrent un autre visage des guerres en Irak et en Afghanistan. Mais la publication d’échanges confidentiels entre diplomates a indisposé certains Etats. Une plainte de deux femmes a été déposée contre Julian Assange qu’i les a fréquenté cet été en Suède. Assange est l’Australien de 39 ans qui dirige Wikileaks. Il s'est rendu lui-même à la police britannique, qui l’a emprisonné. Cette plainte serait liée à la divulgation de documents diplomatiques américains. En prison Assange a déclaré à sa mère : "Nous savons maintenant que Visa, Mastercard, Paypal et d'autres sont des instruments de la politique étrangère américaine. » Ces trois banques ont cessé de transférer des dons financiers faits à WikiLeaks. Des cybermilitants ont riposté en bloquant les sites Internet de ces entreprises. Eric Besson, ministre français chargé de l'Economie numérique, a demandé le 3 décembre au Conseil général de l'Industrie, de l'Energie et des Technologies d'indiquer au plus vite les moyens de mettre fin à l'hébergement du site WikiLeaks en France, au motif qu'il violait le secret diplomatique. La décision sera prise prochainement. Andrew Rasiej, co-fondateur du blog techPresident.com déclare : « J'espère que quand tout se sera calmé, le gouvernement (américain) reconnaîtra qu'il doit faire des efforts en matière d'ouverture et de transparence et qu'il ne doit utiliser le secret qu'en de rares occasions". James Lewis, expert en cyber-sécurité remarque que l'avenir pourrait s'assombrir pour WikiLeaks, cerné de toutes parts par des gouvernements aux moyens colossaux. Rappelons que la Société Des Nations avait trois buts fondamentaux, dont celui d’abolir la diplomatie secrète. Une pétition en faveur d’Assange circule sur Internet.
* Notes : Rapport du Conseil Économique, Social et Environnemental, 2009, présenté par Mme Monique Bourven et M. Yves Zehr.
John Paulson, diplômé de Harvard est un milliardaire qui a augmenté sa fortune grâce aux subprimes. Paulson & Co détient des participations dans plusieurs banques américaines et même 2% de Renault. Il a récemment fait parler de lui en accordant 1,5 million d'euros à la nouvelle fondation Carla Bruni-Sarkozy à New-York.
Fabrice Tourre trader français basé à Londres chez Goldman Sachs est un centralien diplômé de Stanford. Selon le Wall Street Journal, Tourre à 30 ans, aurait touché 2 millions de dollars en 2007. En janvier 2007, Tourre écrit à son amie que le marché immobilier « est sur le point de s'effondrer ». Un mois plus tard il rédige un document de 65 pages créant le fond Abacus 2007-AC1 à destination de la clientèle d'investisseurs.
Autres sources : Le Monde.fr ; Echos.fr ; lefigaro.fr ; radio-canada.ca ; lesechos.fr ; agence AFP