FEUILLE du PIC (Programme International du Coeur ou du Citoyen)

TRAITE de POLIQUE ALONSO - Coronavirus COVID-19, Drawdown, Démocratie, Écologie, Environnement et Climat, Crise financière, Décroissance, Inégalités Nord-Sud, Consumérisme, Productivisme, Pacifisme, Djihad, Spiritualité, Non-violence, Charte du consommateur responsable, Végétarisme, Commerce équitable, Ville en transition, Gandhi, Non-violence, Résistance civile.

09 février 2021

HOLD-UP PERMANENT ou COMPTEUR DU PILLAGE NATIONAL PAR LA MAFIA POLITIQUE

 

Compteur de la dette publique française pour 2020 Dette publique par ménage de la France » Dettepublique.fr
DETTEPUBLIQUE.FR
Compteur de la dette publique française pour 2020 Dette publique par ménage de la France » Dettepublique.fr
Qu'est ce que la dette publique de la France? La France s'endette de euros de plus chaque seconde.

LA FABRIQUE DU CONSENTEMENT POPULAIRE et Edward Bernays

 COMMENT VOUS VOUS LAISSEZ CONFINER INUTILEMENT,

COMMENT LE CONSOMMATEUR DEVIENT CONSUMÉRISTE,
COMMENT VOUS DONNEZ LE POUVOIR AUX CAPITALISTES,
COMMENT LE CITOYEN VOTE CONTRE LUI-MÊME,
COMMENT LES FOUS DEVIENNENT ROIS,
COMMENT VOUS AVEZ PEUR DE TOUT,
COMMENT L'HOMME DEVIENT UN SOLDAT,
COMMENT L'HUMANITÉ RENDUE FOLLE S'AUTODÉTRUIT.
Peu connu du grand public, Edward Bernays fut l’un des principaux théoriciens des techniques de persuasion des masses. Les industriels s’en sont emparé pour lutter contre les grèves avec l’objectif de faire adhérer la classe ouvrière au capitalisme et transformer le citoyen en consommateur. L'État les a utilisées pour convaincre les masses à rentrer en guerre pour développer une économie de guerre. Bernays manipula le peuple en se servant de la popularité de personnes connues pour faire fumer les femmes entre autres.
Ce documentaire explique comment les masses médias sont manipulables pour en faire des consommateurs qui ne répondent plus à leurs besoins, mais à des envies qui leur sont inculquées avec des méthodes psychologiques qui exploitent leurs émotions. Les masses en sont arrivées à consommer tout et n'importe quoi, c'est-à-dire à surconsommer les ressources naturelles de la planète au point que l'humanité actuelle consomme en huit mois ce que la terre produit en un an, d'où un déficit environnemental et un réchauffement des climats qui augmentent d'année en année, et que j'explique dans Solutions pour le Climat ! (voir les extraits ci-dessous)
Ainsi, l'humanité (et plus particulièrement les pays industrialisés) est en train de provoquer son autodestruction, un vrai suicide collectif dans l'inconscience la plus totale du grand public toujours sous influence.
Voici un extrait de Politeia qui dénonce un processus qui n'avait pas encore de nom et que j'ai baptisé avec le néologisme « consocapitalisme ».
(…) Le « consocapitalisme » qualifie un phénomène apparu au XXe siècle dans les sociétés occidentales, où le prolétariat a acquis des droits et un pouvoir d’achat avec les luttes sociales. Mais avec la mondialisation néolibérale, le patronat contourne les règles sociales et environnementales occidentales pour accroître ses profits, en délocalisant la production dans des pays plus pauvres.
Une société consocapitaliste repose sur une économie capitaliste et le consumérisme sauvage, qui résulte du dumping social. Autrement dit, de très importants profits générés par la surconsommation de produits à bas coût importés. De plus, l’économie consocapitaliste exploite le prolétariat et les consommateurs du Monde entier, en générant de la pollution et des déchets, qui détruisent l’Environnement et la biodiversité. Les prolétaires miséreux ne sont plus en Angleterre ou chez nous, comme au temps de Marx, mais dans les pays pauvres que nous exploitons. Le consocapitalisme met l’accent sur la collaboration des consommateurs avec le capitalisme et la destruction de l’Environnement.
La politique ne dépend pas seulement des institutions et des représentants élus, mais également des gestes que font les producteurs et les consommateurs. Ne nous lassons pas de le répéter, quand vous achetez un pain chez le boulanger, vous faites un acte politique. Si vous achetez un pain biologique, vous militez pour l’équilibre des écosystèmes, de la nature, les climats, la santé et l’humanité.
Quand vous vous rendez dans un supermarché plutôt que chez un petit commerçant, vous cautionnez les espaces concentrationnaires, un salariat surexploité, le capitalisme et les empires financiers, la perte du lien social, la destruction des petits commerces et le chômage. Idem, si, de surcroît, vous achetez des produits venant de pays lointains qui ne respectent pas les droits de l’homme, l’Environnement, la santé et les climats. Ces achats quotidiens détruisent notre économie et notre modèle social. Nombre d’aliments biologiques, qui proviennent de départements ou de pays lointains, ne sont pas des produits écologiques.
Notre pouvoir d’achat et notre comportement quotidien font qu’il n’existe aucune personne physique ou morale qui ne fait pas de politique. Même le citoyen qui refuse de se rendre aux urnes sans faire de bons gestes quotidiennement valide en creux le système actuel.
En résumé, dites-moi ce que vous faites et consommez et je vous dirai pour quelle société vous militez. À quoi bon voter ou manifester dans la rue, quand on œuvre chaque jour à la destruction de la Nature et de l’humanité en consommant tout et n’importe quoi ; car ce n’est pas seulement pour la sauvegarde des espèces menacées, la perte de la biodiversité ou l’équilibre des climats que nous devons agir aujourd’hui, mais bien la survie de l’humanité entière, c’est-à-dire de la dernière espèce humaine que nous représentons. (...)
Jean-Paul Alonso, le 21/12/2020, extrait de Introduction générale de Politeia éd. 2020, aux éditions-arte-politeia.com
VOIR IMPÉRATIVEMENT CE DOCUMENTAIRE

08 février 2021

La disparition du Peuple français

« le citoyen idéal d’un régime totalitaire n’est pas un militant convaincu, c’est quelqu’un pour qui la distinction entre vérité et mensonge n’a aucun sens. » Hannah Arendt

Dans Politeia j'attache une importance particulière à la définition des mots et donc à leur contenu. J'ai fait remarquer que le mot capitaliste avait été vidé de son sens et j'ai dû inventer le néologisme « consocapitaliste ». Le chapitre 1-11 est consacré à la Puissance du Peuple et le chapitre 2-6 aux Nation, Patrie et Nationalité.

Après avoir travaillé de longues années à temps complet sans vacances et parfois à la limite de mes forces, j'imaginais que le peuple français, en quête d'un changement politique, me semble-t-il, se pencherait sur mon travail de titan entièrement dévoué au bien commun et de façon altruiste.
Depuis quelques mois déjà, je possède un site éditorial, le livre Politeia est inscrit sur électre et à la BNF. Depuis 3 mois je suis sur Facebook, qui s'ajoute à mon blogue, pour faire la promotion de mon travail. Mais toutes ces entreprises restent sans effet.
Alors une autre question se pose à moi, où est passé le peuple ? Y a-t-il encore un peuple ?
En me posant cette question, plusieurs éléments de réponse me sont venus à l'esprit. Dans un premier temps, il est utile de se rappeler que le premier pouvoir est celui des médias possédés par l'État et les gens fortunés.
Ces gens-là mènent une véritable guerre au peuple au point de l'avoir détruit.
Toutes les personnes ordinaires – le plus grand nombre - qui sont devant leur télévision (94% des foyers en 2018) et les chaînes françaises, ou qui écoutent les radios, les mêmes, sont, pour la plupart, sourds à tout autre discours.
5,5 millions de fonctionnaires et Assimilés1 sont directement aux ordres du pouvoir, dont 150.000 policiers et 300.300 militaires pour mettre la population au pas. Ces dernières années il s'agit plus d'une terreur que d'une protection. Plus d'un million d'enseignants et chercheurs (?) enseignent majoritairement le catéchisme national, sous peine de recevoir des blâmes ou de voir leur avancement bloqué.
62.935 détenus croupissent dans 188 prisons surchargées fin 2018 (ladepeche.fr, vu le 08/02/2021).
Un quart des Françaises et des Français a consommé des psychotropes en l'an 2000 selon l'Assurance maladie et la dernière enquête publiée en novembre 2017 (doctissimo.fr, vu le 08/02/2021).
300.000 personnes sont sans domicile (SDF) la Fondation Abbé-Pierre, dont environ 185.000 en centres d'hébergement, 100.000 dans les lieux pour demandeurs d'asile et 16.000 en bidonvilles. (lepoint.fr, 15/11/2020, vu le 08/02/2021)
Fin 2019 (avant le covid), 8,1 % de la population active était sans emploi, soit 2,4 millions de personnes (insee, 13 févr. 2020, consulté le 08/02/2021) ; et 9% en 2020.
Alors quel néologisme faut-il inventer pour définir cette masse informe égarée de personnes aux ordres d'une dictature pour les plus nantis et matraqués pour les plus malchanceux ?
Est-ce encore un Peuple ?
A-t-on encore la possibilité d'être une citoyenne ou citoyen ?
Ou est-ce Facebook qui m'a envoyé des automates ?
Jean-paul Alonso
, Saintes le 08/02/2021


LA DÉCROISSANCE ÉCONOMIQUE POUR UNE POLITIQUE NON-VIOLENTE

 La maîtrise de l’énergie travail (vapeur, électrique, pétrochimique, nucléaire), puis du traitement de l’information et du calcul avec l’informatique ont entraîné des révolutions industrielles sans précédent, qui ont refaçonné le monde moderne et progressivement abouti à ce qu’on appelle la mondialisation. Les espaces concentrationnaires sont apparus avec les usines, qui regroupent de puissants outils de production et le prolétariat. Le travail à la chaîne a fait disparaître quantité d’artisans et de travailleurs indépendants en confisquant l’outil de production et en baissant les qualifications. Le chômage a augmenté et les plus pauvres ont été concentrés dans des cités « HLM ». Les capitaux ont été accumulés dans les mains de quelques patrons et actionnaires. La surproduction industrielle est devenue tellement importante que le pouvoir d’achat des travailleurs n’a pas suffi pour écouler les produits manufacturés. Les publicistes sont passés maîtres dans l’éducation des masses au consumérisme, pendant que les plus pauvres manquent de biens de première nécessité. Pour couronner l’exploitation, les banquiers ont proposé des crédits, qui pillent et surendettent les ménages. À cela s’ajoute l’industrialisation de l’agriculture qui a détruit la paysannerie, endommagé la terre et les écosystèmes, continué à détruire le tissu des échanges locaux et accru la pauvreté.

Les grandes fortunes ont acheté les médias pour mieux asseoir leur emprise psychologique et leurs empires militaro-industriels. Mieux encore, ils ont convaincu les politiciens de gauche et de droite que la croissance économique ou du produit intérieur brut (PIB) est la solution pour combattre le chômage, alors que ces problèmes ne sont pas conjoncturels, mais structurels. L’idée que la défense par la force armée est supérieure à toutes les autres stratégies de défense a été entretenue pour mieux assujettir les peuples. La recherche scientifique et le développement ont privilégié l’armement et la surproduction d’objets manufacturés jetables et renouvelables, en laissant croire que la pollution et les déchets qui en résultent n’ont aucun prix environnemental, et que les ressources sont inépuisables. Les matières premières, véritable dot universelle de l’humanité, sont devenues un enjeu stratégique clé pour les grandes puissances industrielles et le vol des pays du Sud a été orchestré. Après la décolonisation, l’Occident, avec la complicité des dictateurs africains et des paradis fiscaux, poursuit le gaspillage des matières premières au nom de la croissance des pays du Nord, et les pays émergents nous emboîtent le pas. L’Afrique au riche sous-sol piétine toujours dans le sous-développement. Pour venir en aide aux nouveaux déshérités du sud de la planète massacrés ou affamés, l’Occident a inventé les organisations non gouvernementales (ONG), et le commerce dit « équitable » pour venir en aide aux petits exploitants agricoles du Sud. Mais la production agricole pour le Nord empêche bien souvent les cultures vivrières et les échanges intersud de se développer et entretient la misère. Le commerce équitable devient très inéquitable et anti-écologique, quand il importe de l’artisanat du sud vers le Nord. À cela s’ajoute l’exportation de produits agricoles subventionnés par les Américains ou les Européens et vendus à bas coût, qui ruinent les petits paysans du Sud.
Nous savons que les activités humaines depuis toujours puisent dans les écosystèmes et engendrent une pollution et des déchets. Mais depuis les années 1980, cette destruction ne permet plus à la terre de renouveler ses richesses naturelles, la biosphère s’appauvrit, quantité d’espèces animales et végétales disparaissent, la terre se réchauffe et bouleverse les climats, l’humanité est menacée. Au Nord la médecine a amélioré la longévité humaine, mais de nouvelles maladies apparaissent et certaines comme le cancer augmentent de manière inquiétante (voir l’œuvre du professeur Belpomme). Les dépenses de santé progressent plus vite que l’augmentation du PIB. L’accélération du rythme de vie, et la quantité croissante de travail demandée aux cadres et aux salariés fait que les Français sont les plus gros consommateurs d’antidépresseurs et de médicaments. Mais le système économique actuel est plus soucieux de vendre des médicaments que de faire de la prophylaxie. À cela s’ajoute la fracture sociale entre ceux qui ont la chance d’avoir un travail, si j’ose encore dire, et ceux qui n’en ont pas. S’ajoutent le fossé économique entre le Nord et le sud affamé par les dictateurs, les guerres organisées, la spoliation de son sous-sol et de son agriculture.
Parfois des initiatives humanitaires maladroites enrichissent les dictateurs et entretiennent l’illusion que l’Occident peut avoir la conscience tranquille. Près d’un milliard d’humains manquent de ressources vitales et cent mille d’entre eux meurent du sous-développement chaque jour (o). Pour maintenir sa capacité de production, le Nord où vit 20 % de l’humanité accapare plus de 80 % des richesses terrestres en prônant toujours, à des fins d’enrichissement outrancier, une croissance économique illimitée sur une terre aux ressources limitées et à la population qui croît constamment. Nous sommes dans l’impasse générale, tout le monde le sait ou s’en doute. D’aucuns avancent qu’il faut intégrer le déficit environnemental et social dans les indicateurs économiques, mais trop rares sont ceux qui font la corrélation entre la croissance économique et la destruction de la nature, entre l’opulence du Nord et la pauvreté du Sud. Assistons-nous à une mondialisation ou à une nouvelle féodalisation du monde ? Il n’existe pas encore de dénomination précise pour le crime contre l’humanité et contre la nature que nous vivons.
Des universitaires (c)ont mis au point dans les années 1990 le calcul de l’empreinte écologique (d). Il en ressort que si nous voulions étendre le mode de consommation des Américains moyens à tous les terriens, il nous faudrait multiplier par cinq ou six les ressources naturelles de la terre afin de soutenir la croissance. Cela signifie en d’autres termes que, pour rétablir l’équilibre Nord/Sud, ces mêmes Américains devraient diviser leur consommation d’autant. Les destructions écologiques qui démontrent que le système économique mondial qui nous gouverne nous entraîne vers l’asphyxie générale et la disparition de l’espèce humaine ne sont plus un secret pour personne. Vous comprenez pourquoi certains osent proposer la décroissance économique pour les pays industrialisés ; un vrai danger pour les patrons et les politiciens qui prétendent créer de la croissance pour diminuer le chômage et affirment que le pouvoir d’achat qui augmente est bon pour l’économie et le moral des Français. La décroissance est aussi une hérésie pour les syndicats ouvriers, qui luttent contre les patrons pour une meilleure répartition du capital et l’augmentation du pouvoir d’achat ; hérésie pour les appareils politiques de gauche marxistes ou trotskistes qui rêvent d’une économie productiviste planifiée ou autogérée. Pour cette raison, les antilibéraux qui ont conservé la culture des appareils politiques et syndicaux n’ont aucune prise sur le système capitaliste qu’ils dénigrent. La plupart sont des collaborateurs du productivisme et des consuméristes et nombre d’entre eux se disent productivistes. Certains humanitaires aussi grincent des dents en dénonçant cette hérésie qui veut faire décroître la consommation des plus pauvres, voire augmenter le chômage. Les nantis tiennent le même langage pour protéger leur pouvoir bâti sur la valeur de l’argent. Plus grave encore, il existe des écologistes qui sont en faveur du libéralisme économique et de la croissance. Ils pensent qu’il suffit de produire et d’acheter des écoproduits et de recycler les déchets pour échapper à l’apocalypse environnementale. Si elle est réaliste et solidaire, la décroissance économique n’est pas pour autant populaire.
Le concept de la décroissance n’est pourtant pas nouveau, c’est une théorie économique que nous devons au Roumain Nicholas Georgescu-Roegen (e). Son ouvrage majeur, The Entropy Law and the Economic Process,a paru en 1971. Inventeur de la bioéconomie, Georgescu-Roegen est l’un des premiers économistes évolutionnistes à avoir souligné que les ressources terrestres, qui sont en quantité limitée, rendaient impossible la croissance économique à l’infini des pays industriels. Certains parlent aujourd’hui de « décroissance soutenable ». Le rôle de l’humanité n’est pas de précipiter sa propre perte en développant et en généralisant sur terre une économie incontrôlée et mortifère, qui pourrait anéantir de manière irréversible la nature, si nous ne changeons pas de cap. Il s’agit de contrôler les activités humaines, de veiller à la répartition équitable de la dot terrestre, de baisser la consommation des pays riches pour qu’ils respectent une empreinte écologique soutenable.
Les valeurs suivantes de la mondialisation sont à changer : la surexploitation des ressources naturelles et des personnes ; la surproduction industrielle ; la ghettoïsation des plus pauvres dans des quartiers et le racisme social ; le déséquilibre Nord/Sud ; l’augmentation croissante des dépenses de santé ; l’augmentation du transport routier de marchandises et des personnes ; le mensonge et le matraquage publicitaires ; l’appropriation des médias par les grandes fortunes ; la surconsommation de masse au Nord ; le surarmement ; le surendettement des consommateurs et de l’État ; la surproduction de déchets et la pollution de l’environnement ; l’absence de parité des monnaies et un dollar flottant ; la surcapitalisation boursière ; le surprofit des actionnaires et des patrons ; l’augmentation de la fracture sociale (Quart et Tiers-Monde). Nous pourrions encore augmenter la liste.
Les corrections en profondeur impliquent : la maîtrise de la démographie ; le développement des énergies renouvelables ; la relocalisation des outils de production et des échanges économiques ; le développement de l’artisanat ; la distribution de terres agricoles aux petits paysans ; une agriculture biologique ; la réduction des transports de marchandises ; l’augmentation des transports en commun ; la mixité sociale ; plus de lien social et moins de biens marchands ; une production d’écoproduits durables et recyclables ; la réduction de la pollution ; une publicité qui vante l’éthique et l’écologie des produits ; une consommation qui repose sur les besoins et la démystification de la consommation qui n’est pas la seule utopie du bonheur ; le désendettement des consommateurs et de l’État ; des médias indépendants des puissances de l’argent ; la parité des monnaies pour vaincre la spéculation ; la fin de la capitalisation boursière et des prises de risques économiques inconsidérés ; le désarmement des nations au profit d’une armée onusienne ; l’éducation des peuples aux techniques de résistance civiles non-violentes ; une meilleure répartition des richesses ; l’amélioration de la santé ; la baisse des dépenses publiques ; le développement de l’amitié entre les peuples ; l’arrêt de la spoliation et l’aide au Sud ; à l’identique du programme de la station orbitale internationale, une internationalisation du domaine de la recherche et du développement soutenable ; etc.
Remplacer la logique de la surexploitation et du profit, par le respect de l’humain, de la nature et des animaux, résume presque ce vaste programme. Mais dénoncer un modèle économique ne suffit pas pour transformer le monde. Il ne s’agit plus de remplacer l’économie productiviste libérale par une économie productiviste autogérée par le prolétariat, ou que la production productiviste offre soudainement des écoproduits recyclables sans se soucier de l’empreinte écologique. Le mal réside dans l’idéologie économique de la mondialisation qu’on ne peut plus qualifier de libérale. La Chine, deuxième puissance économique mondiale (f),est le « plus grand atelier du monde », communiste dans la gestion de sa production et capitaliste dans la gestion de ses profits. Qu’adviendra-t-il de la Déclaration universelle des droits de l’homme quand la Chine sera très bientôt la première puissance mondiale ?
Le capitalisme, le productivisme et le consumérisme témoignent peut-être d’un processus d’humanisation encore non abouti. L’Homo œconomicus s’est substitué à l’Homo sapiens attendu. Les partisans de la décroissance économique veulent vivre dans un monde responsable et solidaire, qui permettra à la nature de se renouveler, aux générations futures d’exister, au Sud de se développer, en écartant le spectre d’une apocalypse écologique. Entrer en décroissance signifie moins et mieux produire pour moins et mieux consommer. Nous devons consommer pour vivre et non pas vivre pour consommer, travailler pour vivre tout en nous réalisant, et non pas vivre pour travailler. Les citoyens convaincus doivent faire pression par des actions non-violentes sur les institutions onusiennes ou les autres instances internationales pour que des mesures rapides de correction économique soient prises. La Révolution de la décroissance économique ou la grande Réforme économique qui s’impose sera aussi difficile à gagner que la révolution copernicienne. Mais les grands réformateurs ont prouvé qu’à chaque étape de son histoire l’humanité enlisée pouvait rebondir. Gandhi*, qui a délogé l’Empire britannique de l’Inde, a démontré qu’avec les luttes non-violentes tout devient possible sur terre.
Note b :Contribution que j’ai écrite en juin 2007 pour les assises de la Gauche Alternative, révisée pour ce guide, et proposée en article au Monde diplomatique.
Note c :Mathis Wackernagel, docteur en planification de l’Université de Colombie-Britannique et William Rees, professeur et directeur de l’École de planification communautaire et régionale de la même université. Leur livre Notre empreinte écologique est édité aux éditions Sociétaire, 1999, Montréal au Québec. Voir la revue Silence à Lyon pour le commander.
Note d :Voici le meilleur test automatique d’empreinte écologique que j’ai trouvé sur la toile en 2006 : footprint.ch/. Je l’ai découvert par l’intermédiaire de l’adresse suivante, un site intéressant pour la jeunesse : publique.fr/article677.hhtml-32k
D’autres tests existent, mais ne prennent pas suffisamment en compte les gestes citoyens écologiques que font déjà bon nombre d’entre nous. L’empreinte est donc majorée d’office. Ceux qui font un long voyage en avion tous les 2 ou 3 ans par exemple doivent relativiser cette empreinte spécifique, en la divisant par 2 ou 3, idem pour les autres domaines.
Note e : Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994) est né en Roumanie et décédé aux États-Unis. Il passe sa thèse de docteur en statistiques en 1930 à la Sorbonne à Paris. Il enseigne à l’Université de Bucarest et à Strasbourg en 1977-1978 et à l’Iued de Genève en 1974, et occupe d’importants postes dans la fonction publique de son pays. Sa rencontre avec son maître J. Schumpeter à Harvard au milieu des années 1930 l’oriente vers la science économique. Il émigre aux États-Unis en 1948 où il fait une carrière de professeur d’écono­mie à l’Université Vanderbilt de Nashville (Tennessee). Son livre majeur, The Entropy Law and the Economic Process, a été publié en 1971. Son oeuvre est présentée et commentée sur Internet sur les sites : uqac.uquebec.ca & decroissance.org
Note f :source : Le Monde du 20/12/2007, selon une étude de la Banque mondiale publiée le 15/12/2007.
Note o :Pour la dénonciation de la violence structurelle imposée par les civilisations occidentales au Tiers-Monde, voir l’œuvre de Jean Ziegler, écrivain, ex-député socialiste suisse, rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation de la commission de l’ONU. Il a publié notamment aux Éditions Fayard, l’Empire de la Honte en 2005. Voir également les rapports de la FAO sur le site fao.org
Extrait du Guide de la révolution non-violente à la mémoire de Gandhi de Jean-Paul Alonso, éd. 2008
Jean-Paul Alonso, posté le 13/12/2020

LA BOÎTE À OUTILS DE L’ACTIVISTE NON-VIOLENT

 « Les moyens peuvent être comparés à une graine, la fin à un arbre ; et il y a la même relation inviolable entre les moyens et la fin qu’entre la graine et l’arbre ». - « Selon ma philosophie de la vie, la fin et les moyens sont des termes convertibles ». - « La désobéissance civile est le droit imprescriptible de tout citoyen ».Gandhi* (19p147&235)

Introduction
Tout théoricien de la non-violence écrit bien souvent en marge de l’action, et prend le risque de vouloir standardiser ce qui ne peut pas l’être. Il n’existe pas de moyens de lutte standard, il faut être présent sur le terrain pour adapter la stratégie de lutte au milieu. Selon René Girard, qui a publié La Violence et le Sacré en 1972, « le propre de la violence est de détourner le conflit de son objet et de le centrer sur le seul jeu de la rivalité mimétique des antagonistes ». (11p78)Ensuite, c’est la supériorité de la force qui décide de l’issue du conflit, et non pas la justesse des revendications et encore moins le droit.
La non-violence, en mettant en avant le seul objet du conflit, annule aussi la force en tant que facteur de décision, et prive l’oppresseur de son principal atout. Comme ce dernier ne dispose pas des arguments qui justifient sa position devant l’opinion, il n’a plus qu’à s’incliner. Si la force de l’adversaire armé repose sur le nombre de fusils et d’hommes qu’il a pour les tenir, la force non-violente repose sur la volonté de faire respecter la justice sociale, le droit, avec le soutien des médias et de l’opinion publique. Les effectifs des mouvements non-violents augmentent d’autant plus facilement qu’ils n’utilisent pas d’autre arme que la justice sociale ou le respect des Droits de l’Humain, de la Nature et de l’Animal. Les cartouches d’un mouvement non-violent ne sont jamais épuisées.
La psychanalyse a montré que, dans la violence, l’homme projette son angoisse de mort sur l’autre, qu’il veut détruire pour se libérer de sa peur. « Dans l’action non-violente chacun est invité à intérioriser cette angoisse de mort ». (11p84)Seule la force spirituelle permet de réaliser ce changement. Pour cette raison, Gandhi* pratiquait et recommandait la prière et le jeûne. Le don de soi est purificateur, il annihile le mal, il appelle à l’apaisement et au dialogue en libérant l’oppresseur ou le malade de sa propre peur, de son insuffisance et de son isolement. Il ne faut jamais se laisser gagner par la contagion de la peur ni par le mimétisme de la violence. Nous savons, cependant, que l’amour n’est pas la panacée qui écarte la guerre, et que la non-violence est inopérante quand elle ne s’inscrit pas dans une stratégie d’action.
À la Conférence de Genève du 10 décembre 1931, Gandhi* parle de la non-violence appliquée dans les luttes sociales ainsi : « À la minute même où les travailleurs comprennent que le choix leur est offert de dire “oui” quand ils pensent “oui”, et “non” quand ils pensent “non”, le travail devient le maître et le capital l’esclave. Et il n’importe absolument pas que le capital ait à sa disposition des fusils, des mitrailleuses et des gaz empoisonnés, car il restera parfaitement impuissant si le travailleur affirme sa dignité d’homme en restant absolument fidèle à son “non”. Le travail n’a pas besoin de se venger. Il n’a qu’à rester ferme et à présenter sa poitrine aux balles et aux gaz empoisonnés ; s’il reste fidèle à son “non”, celui-ci finira par triompher. Mais je vais vous dire pourquoi le mouvement ouvrier si souvent capitule. Au lieu de stériliser le capital, comme je l’ai suggéré en tant qu’ouvrier moi-même, il cherche à prendre possession du capital pour devenir capitaliste à son tour. Par conséquent, le capitalisme, soigneusement retranché dans ses positions et bien organisé, n’a pas besoin de s’inquiéter ; il trouve dans le mouvement ouvrier les éléments qui soutiendront sa cause et seront prêts à le remplacer. Si nous n’étions pas fascinés par le capital, chaque homme et chaque femme comprendrait cette vérité essentielle. Ayant moi-même participé à l’organisation ou organisé des expériences de ce genre dans toutes sortes de cas et pendant longtemps, je puis dire que j’ai le droit de parler de cette question, et que je possède quelque autorité en la matière. Il ne s’agit pas là de quelque chose de surhumain, mais au contraire de quelque chose qui est possible à chaque travailleur, homme ou femme. En effet, ce qu’on demande à l’ouvrier ne diffère pas de ce qu’accomplit en un certain sens le soldat qui est chargé de détruire l’ennemi, mais porte sa propre destruction dans sa poche. Je désire que le mouvement ouvrier imite le courage du soldat, mais sans copier cette forme brutale de sa tâche qui consiste à apporter la mort et les souffrances à son adversaire. Je me permets de vous affirmer d’ailleurs que celui qui est prêt à donner sa vie sans hésitation et en même temps ne prend aucune espèce d’armes pour faire du mal à son adversaire, montre un courage d’une valeur infiniment supérieure à l’autre ». (29 p208-209)
De nos jours, la plupart des salariés des grandes entreprises acceptent d’acheter des actions (produits boursiers) avec un abondement offert par leur patron, pour investir l’intéressement ou la participation que leur verse leur entreprise. Les salariés sont tenus par les traites de remboursement des crédits qu’ils contractent pour acheter leurs maisons, leurs voitures, leurs meubles, etc. Le consumérisme a gagné toutes les chaumières et gangrené tous les esprits, le capital est roi et l’avilissement des consommateurs n’a jamais été aussi grand. Il convient de s’affranchir de la dépendance des banques qui mettent une camisole financière aux luttes sociales. Il faut savoir satisfaire ses besoins sans abuser. L’autonomie est un facteur important sur lequel nous reviendrons. Notons aussi l’embourgeoisement de presque toutes les classes sociales en France, qui se construit en grande partie sur la spoliation du Sud. L’assistanat aussi tue les revendications sociales. La misère intérieure de la population est grande, et fait plus pitié que la misère physique rencontrée dans le Sud. Mais le Sud nous emboîte le pas et la tâche qui est devant nous est immense.
C’est un profond malaise social engendré par une dérive autoritaire de l’État, une occupation étrangère par la force, une taxe ou un impôt injustifié, une loi ou un règlement injustes, de mauvaises conditions de travail, des salaires insuffisants, la grande pauvreté, le saccage de la nature, le martyre des animaux, etc., qui déclenchent des actions non-violentes de protestation de masse ou individuelle. Nous allons passer en revue des moyens d’actions non-violents illustrés par des exemples.
Extrait du Guide de la révolution non-violente à la mémoire de Gandhi, éd. 2008, de Jean-Paul Alonso, aux éditions-arte-politeia.com Billet posté le 13/12/2020 par Jean-Paul Alonso sur Facebook.