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27 avril 2021

La société liquide de Baumann

 Le concept de "la société liquide" de Baumann définit parfaitement notre incapacité à construire une opposition au capitalisme. Je remercie mon amie Marie-Hélène, professeure agrégée de philosophie, de me l'avoir fait découvrir ce jour. Je précise que mon concept philosophique de localisme, dont je touche deux mots dans Conscience quantique et Matintel, ci-dessous, s'oppose aux avatars du mondialisme définis dans cette excellente conférence, où il manque, cependant, les dangers que le consumérisme fait peser sur l'humanité sa disparition à très court terme avec les déchets, la pollution, la malnutrition, le "malsoin", la destruction des écosystèmes, le réchauffement des climats... voir Solutions pour le climat ! (gratuit sur mes éditions arte-politeia) Contrairement à Baumann, d'obédience marxiste, qui ne propose aucune piste, toute mon oeuvre y est consacrée depuis ma première publication politique, qui contient une dimension spirituelle (de plus affirmée en 2021), avec le Guide de la révolution non-violente à la mémoire de Ghandi (2008). C'est après avoir terminé le premier tome du Traité de politique pour la démocratie et l'écologie (2020), qui m'a demandé 11 ans de recherches, que j'ai ressenti comme Baumann, un certain découragement face au rouleau compresseur de la mondialisation, mais qu'une révélation spirituelle m'a fait écrire Pour la révolution intérieure à la mémoire de Srî Aurobindo (2020).

Voici le lien de la conférence :




23 avril 2021

Conscience quantique et Matintel

 (Annexe au livre Pour la révolution intérieure de Jean-Paul Alonso aux www.éditions-arte-politeia.com)

Prologue : En 2020, durant le premier confinement et la lecture de La vie divine de Srî Aurobindo Ghose (1872-1950), une révélation spirituelle a complètement modifié ma conviction agnostique. Je suis de plus en plus convaincu aujourd’hui que nous sommes tous reliés à une intelligence globale cosmique. Pour l’expliquer, j’ai développé un nouveau concept dans Pour la révolution intérieure à la mémoire de Srî Aurobindo, que j’ai baptisé « matintel » ou matière intelligente.

Certaines personnes ont cru que j’avais copié la notion de « conscience quantique », très en vogue, que je ne connaissais pas en 2020. Depuis 2005, je me consacre entièrement à d’autres sujets, dont mon traité de politique qui m’a occupé de 2009 à 2020. Après avoir comparé les deux concepts en ce mois d’avril 2021, je peux dire qu’ils sont différents parce qu’ils résultent de deux formes différentes d’approches.

Pourquoi ? La physique repose sur des théories construites avec le langage mathématique inventé par l’homme pour traduire des phénomènes déterministes dans un certain espace-temps. On encore : les mathématiques sont un langage inventé par l’homme qui traduisent des faits de la science physique qui se déroulent dans un espace-temps limité par l'objet étudié.

Exemple : quand un objet tombe, les lois de la gravitation de Newton l’expliquent. Tout ce que la science n’explique pas répond au hasard que l’on qualifie de non-déterministe, mais dès qu’un chercheur explique un phénomène avec une équation, le hasard s’efface, il rentre dans le déterminisme scientifique. Autrement dit, le déterminisme est relié à ce que la science peut mettre en équation et tout ce qui échappe à la mathématisation est rangé dans le hasard. Le rôle du chercheur en science est de donner des explications à des phénomènes encore inexpliqués mathématiquement, autrement dit d’effacer le hasard en rendant ce comportement inexpliqué prédictible avec les calculs. Après leur mise en équation, les phénomènes jadis abandonnés au hasard, mais qui n’ont intrinsèquement pas été expliqués, sont considérés comme étant déterministes.

Car la science n’explique pas la cause intrinsèque qui fait qu’un objet tombe vers le sol. Elle est seulement capable de prédire, pour l’exemple, le mouvement d’un corps en chute libre, de calculer sa vitesse, la durée de sa chute selon la distance parcourue, sa force avec sa masse et sa vitesse quand il touche le sol. Comme les lois de la gravitation newtoniennes incomplètes prédisaient que le système solaire aurait dû s’effondrer, Newton disait que Dieu intervenait pour remettre de l’ordre dans ce système, parce qu’une fois que les lois étaient posées on ne pouvait plus parler de hasard. Un autre exemple, qui rapporte à Dieu et non au hasard une zone d’ombre de la science, a été effectué par Einstein. En voici l’explication :

Le Big Bang ou « Grand Boum » est un modèle cosmologique qui décrit l’origine et l’évolution de l’Univers à partir d’une extension et d’un refroidissement rapide commencés il y a quelque 13,8 milliards d’années. Ce concept a été proposé par le cosmologiste russe Alexandre Friedmann en 1922, et indépendamment de lui, par l’astrophysicien et chanoine catholique belge Georges Lemaître en 1927. Ils décrivaient tous les deux les grandes lignes de l’expansion de l’Univers qui a été mise en évidence, avec l’observation de la fuite des galaxies, par l’astronome américain Edwin Hubble en 1929. Ce modèle a été désigné pour la première fois en 1949 sous le terme ironique de « Big Bang » par le physicien britannique Fred Hoyle adepte d’un univers stationnaire. Albert Einstein aurait pu apporter une autre confirmation de l’expansion de l’Univers avec la relativité générale. Mais il a préféré ajouter à ses équations une constante cosmologique fictive pour conserver l’idée en vogue d’un Univers statique. Il préféra placer Dieu derrière cette nouvelle énigme.1

Dans Astronomie et Civilisation (éd. 2003 et 2015), je montre que des erreurs de jugement de ce type se retrouvent chez les philosophes grecs comme Platon et son élève Aristote. Ces savants affirmaient que la terre était fixe parce qu’ils se fiaient aux apparences trompeuses et qu'ils n’avaient pas suffisamment observé le ciel comme l’a fait Aristarque de Samos un peu plus tard, au IIIe siècle av. J.-C. Aristarque a déduit de ses observations que la Terre devait tourner autour du soleil et non l'inverse. Platon et Aristote étaient habités de préjugés, comme les scientifiques d’aujourd’hui le sont avec les sciences. Si l’on fait référence à l’allégorie dite de la Caverne de Platon, tant cité en exemple par mes contemporains, je réponds que Platon, en matière de cosmologie au moins, était assis dans sa caverne avec les prisonniers qui ne voient que des ombres.

Le Discours de la méthode (1637) de Descartes, sous-titré « pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences », marque une rupture entre le savoir philosophique non déductif et les idées reçues. Il opère avec raison un divorce entre la religion, la vérité révélée, la philosophie classique et les sciences. Désormais, le savoir va se fonder sur l’observation et l’expérimentation confirmée par un langage mathématique. Le savoir objectif scientifique s’opposera aux opinions subjectives en oubliant qu’il contient en lui-même une grande part de subjectivité. Aujourd’hui, je pense que même si la science est utile comme je viens de le démontrer, nous n'aurions pas dû pour autant l'ériger en paradigme. Cette erreur est due à la perte de la spiritualité de l'intelligentsia.

Science et philosophie seront définitivement séparées en 1666 en France alors qu’elles resteront assimilées encore quelques temps chez les philosophes allemands. Le philosophe François Dion dit très justement que Kant (1724-1804) a élaboré une théorie cosmologique fournissant une description de la totalité de l’univers conforme à la physique de Newton, qui faisait appel à une matrice conceptuelle inspirée de la tradition de la métaphysique rationaliste.2 La science objective finira par triompher sur le romantisme, conformément a l’allégorie de Goethe et de son Faust qui vend son âme au diable.

Il n’empêche que nous allons voir que nos plus grands savants ont continué de qualifier de hasard ou d'attribuer à une intervention divine les phénomènes qu’ils n’expliquaient pas, ce qui démontre la limitation de la science depuis sa fondation et ouvre la voie à un autre paradigme.

Les travaux de Descartes (1596-1650), la séparation des sciences de la philosophie en 1666, avec la création de l’Académie des sciences en France, suivis de la Révolution de 1789, vont tendre à effacer Dieu et la loi d’amour du Christ de notre paradigme qui est devenu essentiellement matérialiste, productiviste et consumériste dans un cadre géopolitique de type esclavagiste. La loi d’amour du Christ a été oubliée, au profit de la valorisation de la matière, du corps et des mathématiques dans l’enseignement. Toutes nos élites ont été nourries aux mamelles des sciences. Celles et ceux qui étaient doués en mathématiques forment l’intelligentsia du monde occidental, d’où, la très forte résistance qu’oppose aujourd’hui les académies à la remise en question du paradigme scientifique.

La vulgarisation des sciences et l’accès facilité à l’information scientifique ont inculqué l’hédonisme, le matérialisme et le scientisme comme règles essentielles de notre civilisation occidentale. Ayant rejeté la spiritualité et la morale avec la religion, et oublié la loi d’amour qu’il n’a jamais fait sienne, l’homme est devenu esclave de la matière, une machine à produire, à consommer tout et n’importe quoi. Tous les vices sont désormais tolérés, pourvu qu’ils rapportent de l’argent. Pendant que les scientifiques et les politiciens restent enfermés dans leur étroitesse d’esprit en faisant la course à leur promotion sociale, la fin de l’humanité ou l’apocalypse annoncée autant par la Bible que les sciences prédictives se déroule sous nos yeux. Mais c’est, encore une fois, un autre sujet.

La conscience quantique et la matintel :

Le point de départ de la physique quantique peut être situé avec les travaux du grand savant Huygens et son Traité de la lumière publié en 1690, et l’addition de toutes les découvertes qui ont suivi depuis, jusqu’à la découverte des ondes gravitationnelles en 2015. Depuis, les physiciens n’ont pas réussi à définir les mystères de la mécanique quantique d’où l’émergence de l’idée très confuse que le monde subatomique pourrait expliquer la conscience humaine, le hasard serait devenu de la conscience. On parle désormais de « conscience quantique », une expression vide de sens, mais très à la mode depuis quelques décennies, du fait que certains physiciens s’imaginent pouvoir mettre en équation le fonctionnement de la conscience humaine. J’exposerai mon concept pour le comparer aux concepts de Guillemant et de Ransford.

Les lois de la mécanique quantique permettent de comprendre pourquoi les atomes et les molécules sont stables, pourquoi ils peuvent émettre et absorber de la lumière et se combiner dans les réactions chimiques. Ces quantités de matière subatomique et d’énergies ont été appelées les « quanta » par Max Planck qui a découvert la constante de Planck3 en 1900. Cette constante détermine une échelle qui permet de dire quand les équations de la physique classique ou celles de la physique quantique peuvent s’appliquer à un problème. En 1905, Albert Einstein explique en adoptant l’hypothèse des quanta de Planck l’effet photo-électrique et l’idée que la structure de la lumière est discontinue, etc.

La liste des découvertes est trop longue à résumer et inutile ici pour les profanes que nous sommes, et démontrer que ma démarche « matintel » n’a rien en commun avec le concept qu’on appelle pompeusement la « conscience quantique ». En résumé, la physique quantique est un ensemble de théories qui permet de modéliser le fonctionnement des particules subatomiques et du rayonnement électromagnétique sans pouvoir relier ses équations à celles de la physique classique de la relativité et encore moins expliquer la conscience humaine et tout ce qui est indéterminé dans l’univers. Tout reste donc à l’état d’hypothèse et pour cause :

J’écris dans Pour la révolution intérieure : « L’interdépendance de toutes les intelligences sur Terre et dans l’univers fait qu’on ne peut pas penser comme le fait la science moderne en mathématisant les phénomènes matériels sans prendre en compte cette interdépendance qui a participé à l’évolution et à l’équilibre de l’ensemble du vivant. […] J’ai nommé ce concept de non-séparation avec le néologisme “Matintel” (matière intelligente), qui est la manifestation de l’intelligence et de la matière réunies. […] La Matintel n’est pas une théorie scientifique, elle ne démontre pas un phénomène physique qui aurait besoin du langage limité des mathématiques pour être prouvé, puisqu’elle s’inscrit dans la totalité. Sa démonstration passe par l’expérimentation de techniques de méditation qui nous relient à la totalité vivante qui nous était jusqu’alors inconnue. »

On peut dire que ma vision résulte de la conscience extraneuronale ou intuitive qui est différente de la conscience analytique purement cérébrale. La conscience extraneuronale est étudiée par le docteur Jean-Jacques Charbonier sur la base de témoignages de mort imminente4. J’appelle dans mon essai ces deux types de conscience la « conscience » et la « supraconscience ».

La conscience et la supraconscience se différencient toutes les deux par leur champ d’application, c’est-à-dire les dimensions respectives d’espace-temps dans lesquels elles interviennent. La première nous a fourni un ensemble de lois utiles applicables à des objets de notre vie quotidienne. La seconde embrasse une dimension cosmique illimitée qui abolit l’espace-temps.

La physique ne pourra jamais donner l’explication de la conscience humaine qui est non déterministe parce qu’elle résulte de nos savoirs et de notre libre arbitre. La supraconscience ne résulte pas seulement de nos savoirs acquis et de notre libre arbitre. Elle résulte des savoirs d’une quantité d’intelligences (humaines et non humaines) interconnectées et en interaction permanente. Chacun de nous peut la découvrir en se reliant au réseau de ces intelligences par la méditation positive (Guide de la révolution non-violente, 2008) ou en état d’hypnose selon le docteur Charbonier.

En suivant cette voie, l’homme peut devenir un sage omniscient et omnipotent, comparé aux capacités de l’homme ordinaire qui se fie à sa seule conscience. C’est dans cet état qualifié de « divin » par les religions que l’on perçoit les messages issus de la globalité de l’univers et que le passé et le futur s’annulent dans le présent qui devient intemporel. La grande différence qui existe entre un sage et un scientifique est que le premier évolue dans l’étant illimité, l’être et ne veut rien démontrer, rien prouver, et que le second, qui évolue dans le non-être, cherche à démontrer théoriquement un phénomène dans un langage limité qui portera son nom. L’un est dans la contemplation, l’amour universel et le désintérêt personnel, l’autre dans l’ego, la recherche d’une reconnaissance personnelle ou de la gloire. Ces deux paradigmes sont inconciliables. Telle est ma vision matintel que vous pouvez approfondir en lisant mon essai.

Les propos entendus dans plusieurs interviews5 du physicien Philippe Guillemant sur la conscience se rapprochent et s’opposent à ma vision puisqu’il fusionne la conscience et l’espace et que mon concept matintel fusionne la matière et l’intelligence (comme le fait Ransford avec de grandes différences comme nous le verrons). Son discours démontre une pensée en pleine évolution encore mal affirmée qui mélange maladroitement science et métaphysique. J’en reproduis ici quelques extraits. Il dit : « l’espace [la conscience] dans lequel nous vivons est la somme de nos consciences collectives » (9mn 40s), idée que je partage dans l'état de supraconscience. « Le temps ne peut pas exister […] la matière se réduit à des vibrations de l’espace » (12mn 43s). Je précise au passage que l'annulation du facteur temps annulerait de nombreuses équations de la physique classique bien utiles.

Guillemant poursuit : « Il faut remplacer l’espace, le temps et la matière par l’information, la vibration et l’énergie » (13mn). Là, je ne comprends plus du tout où il veut en venir. « Le fait de rester dans le parc de la pensée est déterminé par des dogmes que j’ai appelés : matérialisme, déterminisme, causalité et hasard » qui conduisent à une perte de sens (voir croquis). Je ne suis pas d'accord, car il suffirait de dire que le déterminisme scientifique n'est valable que dans un certain espace-temps. Je précise que Guillemant invalide le concept de science qu’il cherche à alimenter en se plaçant dans une situation de métaphysicien. Cette démarche paradoxale et intenable se poursuit avec ce qui suit :

Notes :

1- En m’aidant de Wikipédia à big bang, vu le 19/04/2021.

2Le problème de la totalité dans la pensée cosmologique de Kant, thèse de Mr Dion François, 2008, corpus.ulaval.ca/jspui/handle/20.500.11794/20142, vu le 20/04/2021.

3- Depuis le 20 mai 2019, la constante de Planck est fixée par convention à la valeur de 6,626 070 15 × 10−34 kg m2 s− 1 (ou J⋅s). (W).

4- Conférence du docteur Charbonier enregistrée le 04/02/2017 : youtube.com/watch?v=r3hGevTC7CA ; le 15/12/2014, la thèse du docteur François Lallier portait sur la conscience extraneuronale pour expliquer les expériences de mort imminente.

5- youtube.com/watch?v=Fm3rTtBs8B4, vu le 10/04/2021, revu le 17/04/2021.



En annulant ces barrières, nous entrons dans un nouveau paradigme qui se résume selon le croquis suivant :




« Pourquoi aller visiter à l’extérieur du parc ? Parce qu’à l’intérieur du parc c’est devenu irrationnel. » dit-il (21mn 03s), alors que ce qui est irrationnel ici, est de s’imaginer que la science est le bonn outil pour explorer « l’extérieur du parc ». Mais Guillemant enfonce le clou : « Les états de conscience modifiés, les expériences de mort imminente, les expériences de sortie du corps, les synchronicités et coïncidences étranges, les phénomènes aériens non expliqués et puis les perceptions extra-sensorielles […] sont des sujets d’études scientifiques pour la grande majorité […] ». Je pense que ces phénomènes échapperont toujours aux sciences formelles qui n’évoluent pas dans le bon paradigme pour les expliquer. On peut en dire autant pour tout ce qui suit.

La physique ne concilie pas actuellement la mécanique quantique et la relativité générale. Pour cette raison la théorie des cordes introduit 6 dimensions supplémentaires à l’espace, Guillemant propose de les relier à l’espace-temps.

À 32 mn, j’ai compris que l’épaisseur de la conscience dont parle Guillemant pouvait s’identifier à l’épaisseur de l’espace-temps et que l’accélération du temps démontre par les calculs et l’observation qu’une plante se comporte comme un animal et que la Terre est un être vivant comme nous. Chose que je conçois, tout est vivant sinon la vie ne serait pas. Nous restons ensuite dans une succession d’hypothèses, qui, à mon sens, ne peuvent se démontrer avec les seules mathématiques. En résumé, je pense que certains chercheurs invalident la science académique des derniers siècles en voulant expliquer des phénomènes qui sortent de son paradigme.

En bref, Guillemant avance que la conscience ne peut pas résulter d’informations venant de nos cinq sens ; qu’elle ne peut pas émerger du processus neuronal. Il dit avoir emprunté cette idée au physicien Roger Penrose1 pour qui la conscience et « les vibrations de l’espace-temps sont reliées ».

J’ai écrit, de mon côté, que « la matière et l’intelligence sont inséparables », alors que l’intelligence devait forcément exister avant que les atomes se constituent au tout début de l’univers, selon la théorie évolutionniste de l’univers ou big bang2. Sur ce point, Penrose semble avoir raison, l’espace et la conscience ne feraient qu’un. En réponse à une question sur l’âme, Guillemant avance : « on peut considérer que l’âme est le véhicule immatériel de la conscience » qu’elle évolue hors du temps et conserve son système d’information après la mort. Je pense également que les atomes et non l'âme contiennent la mémoire de nos existences. Guillemant ajoute que la gravité quantique, l’intrication3 et bien d’autres phénomènes inexplicables comme la matière noire proviendraient de l’extérieur de notre espace-temps. Selon Guillemant, si l’on considère que la conscience et l’espace sont la même chose, on peut comprendre des choses relatives à l’au-delà, que ne permet pas de comprendre la physique.

Guillemant dit : « Nous sommes manipulés, entre guillemets, depuis l’extérieur de l’espace-temps » comme des marionnettes douées d’un libre arbitre limité. La synchronicité de certains événements dont on s’étonne parfois ne serait pas due au hasard, mais le produit d’un état de réceptivité (extra-sensoriel) qui peut être activé par la méditation. Je partage cette idée ,la transcendance annule le hasard, tous les phénomènes deviennent intelligibles.

On peut dire que cette vision rejoint en gros la mienne (matintel) et qu'elles résultent toutes les deux de la conscience extraneuronale ou intuitive qui est différente de la conscience analytique purement cérébrale. La conscience extraneuronale est étudiée par le docteur Jean-Jacques Charbonier sur la base de témoignages de mort imminente4. Je rappelle que dans mon essai ces deux types de conscience sont appelées « conscience » et « supraconscience », expressions que l’on retrouve chez tous les éveillés dont Aurobindo faisait partie.

L’hypothèse d’Emmanuel Ransford est proche de celle de Guillemant avec la très grande différence qu’il place la dimension psychique de l’univers dans la matière même et non pas dans l’espace, comme Guillemant. Je reprends quelques éléments de sa conférence du 4 février 2017 qui n’ont pas évolué en 2021. Selon lui, il se pourrait que le monde de l’atome et de l’électron c’est-à-dire le monde de la matière subatomique ou quantique soit imprégné d’une dimension psychique immatérielle et « quasi invisible » qui représente la partie inexpliquée par la physique quantique, que les chercheurs cherchent à mettre en équation. Des exemples de « quasi invisibilité » sont : les neutrinos, les ondes gravitationnelles découvertes en 2015, les trous noirs et les 95 % de l’univers constitué de matière noire invisible, etc. qui participent à l’expansion de l’univers, sinon du multivers (que j’ai nommé jadis, bien avant que j’en entende parler, le plurivers, terme que je réemploie dans mon essai).

Ransford a inventé des néologismes pour définir son concept. « L’endocausalité » gouvernerait la partie psychique de la matière capable de faire des choix (les nôtres) et le comportement observé et inexpliqué de la matière en mécanique quantique, c’est-à-dire des particules subatomiques dont la taille se situe en dessous de l’échelle de Planck. « L’exocausalité » gouvernerait la matière constituée d’atomes, dont la taille est supérieure à la constante de Planck, et dont le mouvement est prévisible par les équations de la physique classique.

Ransford appelle la matière complétée de sa partie psychique « l’holomatière » (de holo=totalité en grec) et sa particule une « holoparticule ». « ndo » correspond à la partie endocausale de « l’holoparticule » et « xo » sa partie exocausale. Pour l’illustrer , il compare l’holoparticule à un œuf poché où le jaune représente sa partie psychique ou « xo » douée de capacité décisionnelle, et le blanc sa partie matérielle qui obéit au jaune. Le « xo » intervient quand la nature a besoin de faire un choix. Je trouve cette idée intéressante qui pourrait expliquer la mutation des virus, des bactéries, pour résister aux vaccins ou aux insecticides que l’homme met sur leur chemin et bien d'autres phénomènes, comme celui de l’évolution de notre univers et de la vie sur Terre.

Poursuivons : Le « hasard quantique » renvoie à l’idée d’un pouvoir décisionnel de la matière expliqué par le « xo ». La non-localité ou intrication fait que 2 particules qui ont été en contact restent interconnectées et en interaction, leur comportement reste identique ou corrélé, même quand elles sont séparées par des milliards de kilomètres. Les physiciens quantiques (q-physiciens) parlent de non-séparabilité ou d’intrication. « La réduction du paquet d’ondes » ou « saut quantique » peut s’illustrer quand les holoparticules sont obligées de faire un choix. La conscience quantique s’expliquerait par la non-localité qui crée une conscience macro-psychique (par agglutination) dans le cerveau humain. C’est ce qui expliquerait l’émergence de la conscience cérébrale. Sur ces bases Ransford bâtit l’hypothèse que cette « conscience quantique » serait la même que la conscience divine, la médiumnité et la télépathie. Il fait le même rapprochement entre science et métaphysique que Guillemant vu précédemment.

En résumé, je dirais que l’émergence d’une idée de conscience de la matière chez les scientifiques est née de l’absence de capacité actuelle de la science à pouvoir mettre en équation tous les phénomènes de l’univers. Il existe des trous dans les explications théoriques du comportement de la matière tel que nous le percevons avec nos cinq sens. Cette obstination qui consiste à vouloir mathématiser tous les phénomènes oublie que le langage mathématique, comme la langue littéraire, est une invention de l’homme et non un langage universel.

Elle oublie que notre perception humaine est limitée par nos sens et notre instrumentation scientifique qui ne sauraient nous expliquer la totalité existante, mais qu’une infime partie de celle-ci, qui nous est strictement nécessaire pour mener notre vie sur Terre. Je rappelle que j’en suis arrivé personnellement à inventer des concepts très voisins en mars 2020, suite à une révélation en lisant La vie divine de l’Indien Aurobindo. Alors que 15 ans auparavant, en 2005, j’ai cherché dans un voyage en Inde les traces de la sagesse et de la vérité sans la trouver, c’est un écrit qui était dans ma bibliothèque qui me l’a révélée.

Cette révélation a donné Pour la révolution intérieure, que j’ai qualifié de livre important de ma production littéraire. D’où est né, début 2020, le concept philosophique de localisme qui veut que tout soit présent autour de nous, suffisant et en synchronicité permanente, dès lors que nous entrons dans la dimension globale. La transcendance de la matière, de nos pulsions, de nos envies, de l’ego, est la seule manière d’entrer et de communiquer dans le réseau global indéfinissable dans le paradigme scientifique. « La formation de l’univers étant la résultante d’une intelligence cosmique qui est à la source de toute chose, l’objectif consiste ici à comprendre que nous devons nous y relier pour augmenter le champ de nos perceptions dans toutes les dimensions. Une fois que nous aurons obtenu cet état qualifié de divin par les anciennes traditions, nous pourrons agir dans le monde avec plus de justesse. Cela ne doit pas passer pour un miracle ou du mysticisme, mais une évidence, que seule l’expérience personnelle peut prouver. Ce texte tente de vous en convaincre avec des éléments intelligibles, et, pour ce faire, j’emploierai un raisonnement analogique. » (Pour la révolution intérieure) Les localistes sont des adeptes du localisme qui renoncent à la vitesse (temps court), aux déplacements (conquête de l’espace), à l’accumulation de biens, à la transformation ou artificialisation de la matière… « C’est précisément contre ces civilisations esclavagistes et policées qui ont épuisé les peuples au point de les rendre aveugles, que nous devons lutter pour libérer l’humanité de ses fardeaux accumulés pour construire la civilisation des hommes transcendants et omniscients, qui réalisera le paradis terrestre. [...] J’affirme, avec Srî Aurobindo, que l’homme est voué à devenir la finalité la plus parfaite et accomplie de l’évolution, capable de sagesse pour embrasser toutes les dimensions du cosmos. » (Pour la révolution intérieure)

Ransford se présente comme un précurseur de « l’intrication quantique » et de la loi de conservation collective. Selon lui, la synthèse entre la physique quantique et la relativité générale est impossible. C’est l’état endocausal de la matière qui n’est pas relativiste qui nous empêche de faire cette synthèse. La transcendance est appelée « urcausalité » ou « endocausalité totale » par Ransford. Il a découpé le concept quantique en douze lois applicables dans la vie quotidienne. J’abrège… en vous renvoyant aux conférences et ateliers de Ransford.

Il faut rappeler que les lois de la physique ont été achevées en Europe au début du XIXe siècle dans un paradigme de concurrence entre physiciens en quête d’une reconnaissance académique et du Prix Nobel, dans un contexte où très peu de personnes pouvaient comprendre et évaluer les fameuses équations et que l’épistémologie nous apprend que la connaissance humaine et notamment les lois de la physique ont été constamment remises en question au cours de l’histoire, comme je l’explique dans Astronomie et Civilisation. Ces chercheurs œuvraient pour leur promotion personnelle en collaborant avec de riches industriels et investisseurs qui les encourageaient. Dès qu’une théorie nouvelle surgissait, elle était appliquée à de nouveaux produits commerciaux qui ont envahi le marché avec la propagande ou publicité et plus récemment l’obsolescence programmée. Cette stratégie commerciale cherche encore de nos jours à duper les consommateurs à des fins d’enrichissement personnel.

L’inondation du marché de produits le plus souvent nuisibles ou inutiles a augmenté la pollution et les déchets et asphyxie continuellement les écosystèmes naturels indispensables au maintien de l’humanité. Une véritable menace pèse sur l’humanité qui risque de disparaître très bientôt comme je l’explique dans Solutions pour le climat ! La solution à tous ces problèmes repose essentiellement sur une renaissance de la spiritualité comme je l’avance dans Pour la révolution intérieure et un nouveau projet politique comme je l’explique dans Traité de politique pour la démocratie et l’écologie (2020). Cet essai s’inscrit dans la proposition d’une révolution non-violente planétaire avancée dans le Guide de la révolution non-violente (2008), améliorée en 2020 sur ma page Facebook où j’ai développé des éléments constitutionnels pour la présidentielle de 2022. Cette constitution volontairement inachevée peut servir de tronc commun constitutionnel aux peuples en quête d’un équilibre politique global. Depuis, je me consacre à un essai sur l’alimentation.

Je suis pourtant de plus en plus convaincu que la révolution planétaire que je propose, la seule selon moi capable de sauver l’humanité, ne pourra se faire sans une renaissance spirituelle des peuples, qui donnera naissance à un nouveau dogme ou une nouvelle religion. Ce dogme n’est pas le scientisme actuel qui détourne les personnes de la loi d’amour. J’ai donc revisité la naissance du christianisme avant sa récupération par la politique et le césaropapisme en 312.

J’ai fait un rapprochement entre l’histoire qui se déroule devant nos yeux et la Bible qui prédit une fin des temps, l’apocalypse. Je considère aujourd’hui que la loi d’amour du Christ est la seule capable de sauver l’humanité, loi qui n’apparaît pas dans les propos des physiciens et de leurs adeptes. J’entends des personnes mordues de conférences sur la conscience quantique me dire que la pensée est créatrice. Mais quand je leur démontre que l’humanité doit changer de cap pour ne pas disparaître, elles me répliquent très paradoxalement, que ce serait bien comme ça ou ce ne serait pas grave. La loi d’amour semble avoir complètement disparu avec le scientisme qui ressemble à une religion de l’absurde et de la mort. Je réponds à ces personnes en contradiction avec leur propre conviction que si la pensée est créatrice il faut penser que l’humanité va se sauver et non le contraire. Je leur dis que l’humanité encore dans son enfance évolue vers son achèvement… et que si l’on n’est pas capable de conserver notre présence sur Terre, on ne sera pas plus capable de se maintenir ailleurs… Je leur dis encore qu’on ne peut pas s’autocondamner en balayant les merveilles créées par les différentes civilisations : arts, lettres et sciences qui nous émerveillent, que les peuples eux-mêmes ne méritent pas une telle fin. L’autre grand paradoxe est qu’aujourd’hui la résurrection du Christ et les miracles pourraient s’expliquer par l'état de transcendance que l'on ne peut pas expliquer par la nouvelle physique dont parle les q-physiciens.

Le Christ avait douze apôtres, l’un d’eux l’a trahi et les autres l’ont quasiment renié. Il a fallu qu’il réapparaisse le troisième jour après sa crucifixion pour que les apôtres soient rappelés à lui et que débute l’évangélisation qui est à l’origine du christianisme. Les autres phénomènes surnaturels peuvent s’expliquer avec la transcendance ou supraconscience. L’humanité, qui est en train de prendre conscience de ses limites, saura-t-elle reconnaître à temps qu’il existe une autre dimension qui pourrait la sauver ? Les différentes disciplines académiques se mettront-elles d’accord pour reconnaître que l’humanité doit impérativement et rapidement changer de cap pour se sauver ? Sans me prendre pour un prophète, j’ai consacré mes derniers écrits à ce projet. Le pape François s’est fait l’écho de l’écologie dans son encyclique Laudato si, dans laquelle il parle d’écologie intégrale (langage étonnant pour un pape). C’est un très beau texte dont je recommande la lecture.

Dans un autre domaine qui me tient à cœur, je suis étonné d’entendre des scientifiques s’acharner à vouloir expliquer la conscience, alors que se déroule sous nos yeux, selon des scénarios prédits par d’autres scientifiques, l’effondrement des écosystèmes (voir Solutions pour le climat !) qui supportent l’existence de l’humanité. Les multiples disciplines scientifiques ont plongé les savants dans la cécité comme le montre l’anecdote suivante :

Pendant que l’asphyxie des écosystèmes terrestres (climats, biodiversité, biocapacité…) avec la pollution humaine menace à court terme l’humanité, qu’une grande partie de l’humanité se meurt, que l’Europe s’enferme dans un enclos de barbelés avec des gardiens armés pour refouler les migrants, nos plus grands savants sillonnent la planète en avion pour donner des conférences. Je citerai un seul exemple, celui d’Étienne Klein, directeur de recherche au CEA (Saclay), professeur à l’École Centrale de Paris, qui a pris l’avion de Paris pour Toulouse pour donner une conférence5 de 47 mn le 8 juin 2015, qui aurait pu être faite en visioconférence ou par un professeur local. Pour éviter l’« humanicide »6, il faudrait que nos élites s'informent dans les autres disciplines que la leur et montre l’exemple à celles et ceux qui les admirent.

Épilogue : « C’est précisément contre ces civilisations esclavagistes et policées qui ont épuisé les peuples au point de les rendre aveugles, que nous devons lutter pour libérer l’humanité de ses fardeaux accumulés pour construire la civilisation des hommes transcendants et omniscients, qui réalisera le paradis terrestre. […] J’affirme, avec Srî Aurobindo, que l’homme est voué à devenir la finalité la plus parfaite et accomplie de l’évolution, capable de sagesse pour embrasser toutes les dimensions du cosmos. » (Pour la révolution intérieure)

Jean-Paul Alonso

FIN

Notes :

1- Le grand physicien anglais Roger Penrose (né en 1931), lauréat du prix Nobel de physique en 2020, est considéré en Angleterre comme le successeur de Newton. Il défend une nouvelle cosmologie, dite conforme et cyclique, en tant qu’alternative à la théorie de l’inflation (évolution) dont il doute, doute qu’il étend d’ailleurs à la théorie des supercordes.... Penrose n’exclut pas la possibilité d’une intelligence artificielle, qui serait fondée sur des processus quantiques. Car selon lui, ce sont des processus quantiques et notamment le processus de réduction du paquet d’ondes (qui ne peut être modélisé par un système formel, car — entre autres — fondamentalement indéterministe) qui entrent en jeu dans le phénomène de la conscience. Pour développer ce dernier point, il développe ses vues sur le problème de la mesure quantique, et il propose des solutions biologiques permettant à des phénomènes de superposition quantique de prendre place dans le cerveau. (Wikipédia, vu le 19/04/2021)

2- Rappel : le Big Bang est un modèle cosmologique évolutionniste qui décrit l’origine et l’évolution de l’Univers à partir d’une extension et d’un refroidissement rapide commencés il y a quelque 13,8 milliards d’années.

3- En mécanique quantique, l’intrication quantique, ou enchevêtrement quantique est un phénomène dans lequel deux particules (ou groupes de particules) forment un système lié, et présentent des états quantiques dépendant l’un de l’autre, quelle que soit la distance qui les sépare. Ce phénomène est inexpliqué, mais possède des applications pratiques en mécanique quantique, on parle d’ordinateur quantique. La quantition, le tout ou rien, fait que la particule ou le paquet de particules va aller d’un côté ou de l’autre face à des ciseaux qui coupe une feuille. Preuve que la particule possède un pouvoir décisionnel psychique. Avec l’aide de wikipédia, vu le 19/04/2021.

4- Conférence du docteur Charbonier enregistrée le 04/02/2017 : youtube.com/watch?v=r3hGevTC7CA ; le 15/12/2014, la thèse du docteur François Lallier portait sur la conscience extraneuronale pour expliquer les expériences de mort imminente.

5- Cette conférence intitulée « Peut-on comprendre d’où provient l’efficacité des mathématiques..... » a été donnée dans le cadre des Grands Séminaires de l’Observatoire Midi-Pyrénées. Source :youtube.com/watch?v=YQMhrVSR6X0, vu le 20/04/2021.

6- Néologisme désignant ici un acte volontaire ou involontaire de destruction de l'humanité.