FEUILLE du PIC (Programme International du Coeur ou du Citoyen)

TRAITE de POLIQUE ALONSO - Coronavirus COVID-19, Drawdown, Démocratie, Écologie, Environnement et Climat, Crise financière, Décroissance, Inégalités Nord-Sud, Consumérisme, Productivisme, Pacifisme, Djihad, Spiritualité, Non-violence, Charte du consommateur responsable, Végétarisme, Commerce équitable, Ville en transition, Gandhi, Non-violence, Résistance civile.

25 mars 2006

Questions - J.Bové et P.Rabhi - végétarisme - N°2 (Eddem)

Réponses à des questions sur la charte Eddem (devenue PIC en 2006)

Pierre : Le concept de « liberté » peut-il être avancé par ceux qui ne veulent pas limiter leur consommation ?
Eddem : Il s'agit de laisser à nos enfants un monde écologiquement durable et respectueux de l'humanité entière. Notre liberté n'est qu'une illusion, car le mode de consommation traditionnel des pays du Nord les condamne à disparaître ou à changer brutalement dès que la nature reprendra ses droits. Nous devons réformer notre mode de pensée et cette réforme fait appel à des composantes psychologiques et à un nouveau comportement social.

Pierre : Que vient faire l’épanouissement intérieur dans la charte ?
Eddem : Notre monde est en proie à une "religion de l'avoir" qui sera éphémère à cause de l'épuisement des richesses naturelles dans une cinquantaine d'années. L'alternative réside dans les valeurs du coeur et l'éveil spirituel au contact de la nature. En faisant l’essai d’une vie plus simple et naturelle nos concitoyens verront qu’ils y regagneront sur le plan de la paix et du bonheur intérieur, c’est le système des vases communicants.

Pierre : Qu’est cette « économie alternative » évoquée en début de charte ?
Eddem : Cette expression est nouvelle. Les alter-mondialistes (société civile) contestent la globalisation qui fait du monde une salle de marché boursier en bafouant la nature et l'humain et surtout le Sud pillé et affamé. Le véritable contre-pouvoir réside dans notre mode de consommer. « L’économie alternative » résulte d'un mode d'achat orienté sur les produits respectueux de l'écologie et de l'éthique humanitaire. Elle fait de nous un citoyen-consommateur-responsable susceptible de refaçonner le paysage écologique et la situation humanitaire sans aucune agitation de rue et "gesticulation" politique. A cette fin nous devons connaître la qualité (écologique, éthique) des produits que nous achetons. La traçabilité évoquée plus loin nous permet de mieux utiliser notre pouvoir d’achat. Nous devons cependant toujours privilégier la consommation des produits locaux, du fait que le transport pollue.

Pierre : Que signifie «Je n’utilise pas la violence… par omission» au 4ème point ?
Eddem : Le consommateur du Nord qui achète des produits qui résultent du pillage des ressources du Sud, de l'exploitation outrancière des enfants et des femmes et des hommes du Sud , pratique une violence par omission car il néglige et cautionne ces tristes réalités. Idem pour les produits issus de la culture intensive qui épuise les terres arables. Dans les rapports humains de tous les jours la violence par omission se rencontre aussi par exemple, quand on peut venir en aide à une personne et qu'on s'y refuse par égoÏsme.

Pierre : La non-violence peut-elle répondre à une défense contre un envahisseur armé, comme les pays Européens l’ont vécu durant la seconde guerre mondiale ?
Eddem : En théorie oui, aucun envahisseur ne peut soumettre un peuple qui refuse en bloc toute collaboration avec l’ennemi. Mais en pratique une telle stratégie est difficilement envisageable. Dans un premier temps nous devons refuser de travailler pour l’armement qui tôt ou tard se retournera contre nous ; idem pour les jouets, les jeux et les livres qui éduquent à la guerre. La société civile doit faire pression sur les états qui ont des armés pour qu’ils confient leur défense nationale à l’ONU. Vingt sept pays n’ont pas d’armée (APRED) tel le Costa Rica qui a résisté à deux invasions et vingt cinq d’entre eux ont rejoint l’ONU. On ne peut pas vouloir une paix universelle et continuer à entretenir des armées nationales, fabriquer et vendre des armes qui répandent la terreur, la misère, la faim et la mort. Nous devrions organiser des jeux Olympiques tous les ans pour assouvir la compétitivité des humains et des nations, avant que cette fausse valeur disparaisse. Voir le site de l’APRED : www.demilitarisation.org


Pierre : Le concept de « commerce équitable » plusieurs fois évoqué n’est pas défini. Est-ce la traçabilité qui y contribue ?
Eddem : Les produits du commerce équitable émanent d’une économie solidaire entre le Nord et le Sud qui aide les petits producteurs du Sud. La labellisation par exemple « Max Havelaar » du café équitable ou « AB » des aliments biologiques permet au citoyen de mieux savoir ce qu’il achète et cautionne avec son argent. Grâce à la traçabilité, le pouvoir d’achat devient un pouvoir de choix politique.

Pierre : Le végétarisme me semble utopique. Qu’allons nous faire des animaux qui produisent le lait et des métiers qui travaillent dans la filière de la viande. N’est-il pas plus sage de garder le régime omnivore de nos ancêtres ?
Eddem : Nous pouvons faire des lieux de retraite pour les animaux, comme nous le faisons pour les humains. Les mesures humanitaires me choquent moins que les abattoirs. La fin de l’ère des supermarchés et des modèles conçus sur le principe de l’usine ; la priorité aux petits commerce, à l’artisanat et aux petites exploitations agricoles biologiques, etc, créeront des emplois. Nous devons réhabiliter la civilisation de la main et du bel ouvrage. Voir l’article sur le végétarisme pour la suite.

Pierre : A vrai dire, je crois que ces pratiques ne feront pas de mal, mais ne peuvent réussir que si une action politique permet de corriger des dérives et même d’imposer, dans les pays qui sont dotés d’un gouvernement « responsable », certaines de ces actions.
Eddem : Comme le pouvoir politique est assujetti au pouvoir économique, Eddem propose une stratégie non-violente pour infléchir ce pouvoir avec ses propres armes, tout en redonnant sa dignité au consommateur qui ne veut pas cautionner un monde "barbare" et sans avenir. Il n’y aura plus rien à imposer dès l’or que les médias feront un vrai travail d’information.

Pierre : Je crois tout de même qu’un militant d’Eddem ne peut pas ignorer la nécessité d’un relais politique.
Edem : Seule la politique en actes des citoyens-responsables portera des fruits. Eddem mise sur une révolution qui part de l'intérieur du cœur de chaque citoyen, suivie d’un mode de consommation responsable. Ensuite la nouvelle demande des consommateurs infléchira l’économie et sera répercutée dans l'opinion politique. Rappelons que Pierre Rabhi candidat à la dernière élection présidentielle incarnait des valeurs assez proches du concept Eddem. Cependant s’il avait obtenu les cinq cents signatures et qu’il avait été élu président de la République, il n’aurait pas pu mener sa politique sans se heurter au pouvoir économique dominant et aux réflexes des consommateurs qui le cautionnent même involontairement. Eddem veut faire un travail de fond sur les consciences pour modifier les comportements des consommateurs et aboutir à une société plus digne. Miser sur le politique sans avoir guéri les consommateurs du consumérisme ou des achats compulsifs, revient à mettre la charrue avant les bœufs. Aujourd’hui les citoyens en veulent toujours plus car ils sont conditionnés par une culture boulimique qui laisse entendre que la nature est inépuisable et que nous n’avons aucune responsabilité sur les désastres humanitaires du Sud où cent mille personnes meurent de soif et de faim chaque jour. Nous devons mieux informer nos concitoyens sur la vraie situation du monde pour les conscientiser, c’est la tâche que c’est fixée Eddem en dehors de toutes considérations politiques.

Deux expressions différentes d’un même combat

Le syndicaliste José Bové est célèbre pour ses opérations musclées contre “ la mal bouffe ” et les OGM ponctuées par ses allers et retours en prison. Il est devenu le symbole de la contestation de la société civile choyé par les médias friands de sensationnel propre à faire de l’audience. On voit dans Politis n°775 de novembre 2003 José Bové en photo au rassemblement du 10 août dernier des alter-mondialistes dans le Larzac avec pour titre “ Une nouvelle démocratie, mais que proposent-ils ?…” Il est clair que les politiciens lorgnent sur les mouvements alter-mondialistes qui n'ont pas besoin d'eux pour dénoncer les excès de la mondialisation et de la commercialisation de la vie encore envisagée avec les brevets sur les OGM. Dans le même numéro de Politis on trouve à la page 25 un article très discret sur Pierre Rabhi dans lequel le journal omet de préciser son engagement politique. Pierre Rabhi est un immigré du sud de l’Algérie arrivé en France en 1958 et qui a vite fuit sa triste condition d’OS d’usine, en achetant une ferme en Ardèche où il est devenu un expert international en agrobiologie et un spécialiste contre la désertification auprès de l’ONU. Plébiscité par les écologistes indépendants pour sa politique en acte qui comporte la création de plusieurs associations ; il a été désigné pour représenter le mouvement de “ L’insurrection des consciences ” à la dernière élection présidentielle 2002, alors qu’il n’avait jamais fait de politique autrement qu’en soignant la terre et en enseignant son savoir. Agrobiologiste, Pierre Rabhi pratique depuis toujours la non-violence à l’égard de ses semblables et de la terre, un combat également digne d’intérêt, sur lequel Pierre Rabhi a écrit plusieurs livres.
Lire les articles parus sur Pierre Rabhi dans Télérama n°2809 du 12 novembre 2003 et la revue Terre du ciel n°64 de juillet/août 2003


Le végétarisme

Avant propos
Le végétarisme n’est pas une doctrine en soi mais une simple recommandation. Car si l’on veut respecter l’état naturel de la terre et vivre de la seule production locale, le végétarisme n’est pas applicable partout. Les premiers mouvements végétariens sont apparus en France dans les milieux anarchistes à la fin du 19ème siècle.
Pourquoi serions-nous devenus omnivores ?
Nos ancêtres étaient probablement frugivores ou végétariens comme en témoigne notre anatomie (voir plus loin) L’histoire des climats et les habitudes alimentaires qui en découlent, peuvent apporter une explication sur la modification du régime des humains. Regardez les Inuits par exemple, ils ne pouvaient être qu’omnivores et plus particulièrement carnivores. Depuis trois millions d’années l’humanité a traversé une succession d’ères glacières et tempérées qui l’ont amenée à changer son régime alimentaire et à consommer de la chair animale pour survivre. Nous avons de mauvais préjugés en pensant que ce que faisaient les anciens était bon, alors qu’en plus de l’urgente nécessité de survivre évoquée, beaucoup de traditions découlent (ou ont intégré) des croyances ; nous avons trop souvent renié les cultes en gardant les traditions irrationnelles qui s’y rattachaient.

Définition
Un végétarien s’abstient de consommer de la viande.
Un lacto-ovo-végétarien est un végétarien qui accepte les œufs et les produits laitiers.
Un lacto-végétarien est un végétarien qui accepte les produits laitiers mais pas les œufs.
Un végétalien consomme seulement des végétaux. Ce régime nécessite une surveillance médicale pour l’adulte et est à proscrire aux enfants et aux adolescents.
Un végétarien avec viandes blanches (volaille ou poisson) permet de passer progressivement d’un régime omnivore au végétarisme.

Les raisons de devenir végétarien
1) Sur un plan physiologique l’homme a une longueur d’intestin de 10 fois la longueur de son corps comme les singes frugivores ; pour 25 fois chez les herbivores et 5 fois chez les carnivores. Ainsi la viande développe chez l’homme plus de toxines et de purines avant de passer dans le sang.
2) Les végétariens sont en meilleure santé à tous les âges de la vie, et contribuent à la baisse de la facture de santé publique. Les statistiques montrent une réduction de la mortalité générale et précoce, une réduction des cancers, des maladies cardio-vasculaires, de l’obésité, de l’hypertension, du diabète, des calculs biliaires, de l’ostéoporose, etc.
3) Le respect du règne animal maltraité dans les élevages industriels, le transport et les abattoirs.
4) Le respect de l’environnement du fait qu’il faut beaucoup plus de calories pour obtenir une protéine animale que végétale. Le végétarisme limite donc les effets de la culture intensive. Une moindre consommation de médicaments (point 2) est bonne aussi pour l’environnement.
5) L’alimentation végétarienne coûte moins chère et permet d’acheter des produits alimentaires biologiques et d’encourager l’agrobiologique qui respecte l’environnement.
6) Le végétarisme appliqué à grande échelle permettra une meilleure répartition des calories alimentaires à la surface de la planète.
7) Le végétarisme apporte des bienfaits et favorise l’épanouissement intérieur et la spiritualité. Il est appliqué dans beaucoup de monastères en France.

Le régime lacto-végétarien pour l’adulte
3 à 4 portions* de céréales pour l’énergie, les fibres, les vitamines du groupe B, du calcium et du fer.
2 à 3 portions de légumineuses, fruits secs et graines (sésame, tournesol, courge, pavot, etc), apportant des protéines, de l’énergie, du calcium, des fibres, du fer et du zinc.
4 à 5 portions de légumes et de fruits incluant :
- des légumes à feuilles sombres, pour la vitamine B9, le calcium et le fer,
• des légumes jaunes ou rouges, pour le béta-carotène,
• des fruits frais pour la vitamine C,
• des fruits séchés, pour les fibres et le fer.
2 à 3 portions de produits laitiers ou à base de soja, apportant des protéines, de l’énergie, du calcium et d’autres produits minéraux, la vitamine B12 et D.
Une petite quantité de matière grasse végétale ou animale, fournissant de l’énergie, les acides gras essentiels, de la vitamine E (dans les huiles végétales) et des vitamines A et D (margarine ou beurre) Compléments éventuels : germes de blé, levure de bière.
Choisir des aliments variés, frais, entiers, les moins raffinés et les moins traités chimiquement possibles, de préférence biologiques et pauvres en matière grasse. L’exposition au soleil est bonne pour la vitamine D. Les algues sont riches en fer, cet élément est à surveiller car le fer végétal est moins bien assimilé que le fer animal ; la vitamine C aide l’assimilation du fer, alors que le thé contrarie son assimilation. Il faut manger à sa faim en restant à l’écoute de la nature, des besoins de son corps et de sa conscience.
Cet article est en partie inspiré des premiers cahiers de l’Alliance Végétarienne :
e-mail : contact@allianceveg.org


*une portion= 1 tasse=240ml pour les liquides (lait, yaourt) et les légumes, une portion= 45gr pour les fromages, une portion=1 fruit (banane, pomme, etc)

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