Lettre pour la Paix aux Chrétiens et aux Musulmans
Chers Musulmans, chers Chrétiens (1),
La
civilisation musulmane du VIIe au XVe siècles et la civilisation
chrétienne à partir de la Renaissance ont toutes les deux produit
des splendeurs dans les domaines des arts, de la littérature et des
sciences. Ces deux religions monothéistes ont toutes les deux pour
source le judaïsme, qui a été modifié par le message du Christ
une première fois et l'Islam une seconde fois : « Il a fait
descendre sur toi le Livre avec la vérité, confirmant les Livres
descendus avant lui. Et Il fit descendre la Thora et l’Évangile. »
(Coran, sourate 3, verset 3). « Nous avons
envoyé, à la suite des prophètes, Aïssa (Jésus), fils de Marie (Maryam),
pour confirmer ce qu'il y avait dans la Thora avant lui... »
(sourate 5, verset 46).
Il n'est pas inutile en ces temps obscurs de
guerre, à la veille de la fête de la Nativité du Christ, de
rappeler que l'Islam reconnaît les prophètes du Judaïsme et du
Christianisme. Dans le Coran, Jésus (Aïssa) est qualifié - comme
Mohammed - de messie (massih) et d'esprit de Dieu (Allah), et Marie
(Maryam) sa mère est souvent citée : « Elle
dit (Marie) : "Seigneur! Comment aurais-je un enfant, alors qu'aucun
homme ne m'a touchée? " - "C'est ainsi ! " dit-Il.
Allah crée ce qu'Il veut. Quand Il décide d'une chose, Il lui dit
seulement : "Sois"; et elle est aussitôt. » (3:47)
Le Coran dit que Dieu a révélé un livre saint (Injil) à Jésus que l'on
retrouve dans le Nouveau Testament. Il rappelle que Jésus est né
d'une vierge (3:45-47) et reconnaît ses miracles (3:49). Mais
les Musulmans n'attribuent pas les mêmes qualités à Jésus que les
Chrétiens : le « Messie, Jésus, fils de
Marie, le messager de Dieu » - « ils ne l'ont ni tué ni
crucifié, mais son apparence fut donnée à un autre homme (avant
d'être tué) » (4:157).
Au
VIIe siècle de l'ère chrétienne, qui commence avec la naissance du
Christ, l'Islam pourrait avoir fait une réforme du christianisme,
parce que le message de Jésus aurait été en partie altéré dans
les évangiles. Tel est le propos de certains théologiens, qui se
basent sur la filiation évidente des trois monothéismes. Le
prophète Mahommed se serait adressé autant aux tribus
polythéistes, qu'aux Chrétiens, c'est-à-dire à tous les sémites de son époque. L'aspect le plus
ambiguë de ces deux religions est le rejet qu'elles font des Juifs,
qui auraient revendiqué la mort du Christ, alors qu'il a été trahi par
Juda et condamné par les Romains.
Mais
qu’importent ces querelles de théologiens, sinon qu'elles nous
prouvent l'étroite relation qui existe entre l'Islam et la
Chrétienté. On ne peut pas nier le rôle civilisateur de ces
religions, qui a donné aux hommes la grandeur d'âme pour s'élever
au-dessus de l'abîme en leurs temps, et leur permettre de se relever
après les multiples hécatombes, instrumentalisées par les
politiques et les marchands d'armes, qui ne vénèrent que le pouvoir
et l'argent.
En 2005, j'ai lu le Sermon sur la Montagne du Nouveau
Testament à un Imam qui m'a répondu : « C'est beau ! ». Et
il m'a appris que le prophète Mohammed parle d'une miséricorde
pour l’univers qui inclut les non-musulmans : « Et Nous ne t’avons
envoyé qu’en miséricorde pour l’univers » (21:107) et que le
verset 34 de la sourate 41 fait écho au Sermon sur la Montagne : «
Le mal et le bien ne sauraient marcher de pair. Rends le bien pour le
mal, et tu verras ton ennemi se changer en protecteur et ami. » Je
rappelle la sourate 41:34 et le Sermon sur la Montagne dans le Guide
de la révolution non-violente :
« L’apôtre Matthieu (...) donne la bonne réponse à la
violence : « Vous avez appris qu’il a été dit : "Œil
pour œil et dent pour dent" (5:38). Et moi, je vous dis de ne
pas résister au mauvais. Mais quelqu’un te donne-t-il un coup sur
la joue droite, tend-lui aussi l’autre (5:39). Et à qui veut te
citer en justice et prendre ta tunique, laisse-lui aussi ton manteau.
» (5:40). Le verset suivant exprime le pouvoir du don de soi :
« Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a
pouvoir sur la terre de remettre les péchés, lève-toi, dit-il
alors au paralytique, prends ton lit et va-t’en chez toi. »
9:7 « Et, se levant, il s’en alla chez lui. » (9:6) »
Selon le Dr Muzammil Siddîqî, Président de la Société Islamique d’Amérique du Nord, les mots utilisés pour désigner la guerre dans le Coran sont « harb » et « qitâl ». Le mot « djihâd » ne signifie pas « guerre sainte » mais la lutte et l’effort. Le djihâd consiste à œuvrer de son mieux pour accomplir le bien et éradiquer l’injustice, l’oppression et le mal. Cette lutte doit être aussi bien spirituelle que sociale, économique et politique. Le djihad serait une lutte spirituelle. (islamophile.org)
S'améliorer intérieurement en devenant plus spirituel par l'ascèse, se
combattre soi-même pour venir à bout de ses passions et de ses
illusions, permet aussi d'avoir une vision plus pacifiée du
monde. Je l'ai découvert moi-même après trois années de chasteté
et de méditation, et je l'ai transmis dans la méthode de méditation
positive présentée dans mon Guide et sur ce blogue. Faites
le vœu du djihad, mais le bon ; rien n’est pire que de se
tromper d'idée ou de sacrifier sa vie pour rien. Le paradis commence
sur Terre pour celui qui a fait son propre djihad. Cette renaissance par la spiritualité est présente dans nombre d'autres religions.
Quand au gouvernement français, il doit s'interroger pourquoi des centaines, voire des milliers de jeunes Français instruits par l'éducation nationale, sont prêts à se transformer en bombes vivantes sur le sol français, pour revendiquer une religion qu'ils ne connaissent pas. C'est une première dans notre histoire et l'histoire des nations dites civilisées. La propagande extérieure n'est pas en cause, c'est la fragilité de cette jeunesse qui est inquiétante et doit être résolue par un programme ambitieux d'éducation à la citoyenneté. Que la majorité de ces jeunes à la dérive provienne de l'immigration - même de plusieurs générations - doit interpeller aussi les pouvoirs publics. La France doit désapprendre le racisme au faciès, une campagne doit être faite pour cesser les discriminations imbéciles qui blessent certains jeunes Français, qui sont prêts à donner le meilleur pour nous autres. On n’éteint pas un incendie en jetant des seaux d'huile ; la seule façon de combattre une idée néfaste est de lui opposer une meilleure idée.
Je souhaite à toutes mes lectrices et tous lecteurs d'heureuses fêtes de fin d'année, et tous mes vœux de Paix pour l'année 2016.
Note 1 : Cette lettre fait suite aux quatre derniers articles postés sur ce blog, c'est la raison pour laquelle elle ne s'adresse pas aux Juifs.
Jean-Paul Alonso
Quand au gouvernement français, il doit s'interroger pourquoi des centaines, voire des milliers de jeunes Français instruits par l'éducation nationale, sont prêts à se transformer en bombes vivantes sur le sol français, pour revendiquer une religion qu'ils ne connaissent pas. C'est une première dans notre histoire et l'histoire des nations dites civilisées. La propagande extérieure n'est pas en cause, c'est la fragilité de cette jeunesse qui est inquiétante et doit être résolue par un programme ambitieux d'éducation à la citoyenneté. Que la majorité de ces jeunes à la dérive provienne de l'immigration - même de plusieurs générations - doit interpeller aussi les pouvoirs publics. La France doit désapprendre le racisme au faciès, une campagne doit être faite pour cesser les discriminations imbéciles qui blessent certains jeunes Français, qui sont prêts à donner le meilleur pour nous autres. On n’éteint pas un incendie en jetant des seaux d'huile ; la seule façon de combattre une idée néfaste est de lui opposer une meilleure idée.
Je souhaite à toutes mes lectrices et tous lecteurs d'heureuses fêtes de fin d'année, et tous mes vœux de Paix pour l'année 2016.
Note 1 : Cette lettre fait suite aux quatre derniers articles postés sur ce blog, c'est la raison pour laquelle elle ne s'adresse pas aux Juifs.
Jean-Paul Alonso