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21 décembre 2015

Lettre pour la Paix aux Chrétiens et aux Musulmans

Chers Musulmans, chers Chrétiens (1),


La civilisation musulmane du VIIe au XVe siècles et la civilisation chrétienne à partir de la Renaissance ont toutes les deux produit des splendeurs dans les domaines des arts, de la littérature et des sciences. Ces deux religions monothéistes ont toutes les deux pour source le judaïsme, qui a été modifié par le message du Christ une première fois et l'Islam une seconde fois : « Il a fait descendre sur toi le Livre avec la vérité, confirmant les Livres descendus avant lui. Et Il fit descendre la Thora et l’Évangile. » (Coran, sourate 3, verset 3). « Nous avons envoyé, à la suite des prophètes, Aïssa (Jésus), fils de Marie (Maryam), pour confirmer ce qu'il y avait dans la Thora avant lui... » (sourate 5, verset 46). 

Il n'est pas inutile en ces temps obscurs de guerre, à la veille de la fête de la Nativité du Christ, de rappeler que l'Islam reconnaît les prophètes du Judaïsme et du Christianisme. Dans le Coran, Jésus (Aïssa) est qualifié - comme Mohammed - de messie (massih) et d'esprit de Dieu (Allah), et Marie (Maryam) sa mère est souvent citée : « Elle dit (Marie) : "Seigneur! Comment aurais-je un enfant, alors qu'aucun homme ne m'a touchée? " - "C'est ainsi ! " dit-Il. Allah crée ce qu'Il veut. Quand Il décide d'une chose, Il lui dit seulement : "Sois"; et elle est aussitôt. » (3:47)

Jésus, Mohammed, Moïse (Moussa) et Abraham (Ibrahim) croient dans le même Dieu.

Le Coran dit que Dieu a révélé un livre saint (Injil) à Jésus que l'on retrouve dans le Nouveau Testament. Il rappelle que Jésus est né d'une vierge (3:45-47) et reconnaît ses miracles (3:49). Mais les Musulmans n'attribuent pas les mêmes qualités à Jésus que les Chrétiens : le « Messie, Jésus, fils de Marie, le messager de Dieu » - « ils ne l'ont ni tué ni crucifié, mais son apparence fut donnée à un autre homme (avant d'être tué) » (4:157). 

Au VIIe siècle de l'ère chrétienne, qui commence avec la naissance du Christ, l'Islam pourrait avoir fait une réforme du christianisme, parce que le message de Jésus aurait été en partie altéré dans les évangiles. Tel est le propos de certains théologiens, qui se basent sur la filiation évidente des trois monothéismes. Le prophète Mahommed se serait adressé autant aux tribus polythéistes, qu'aux Chrétiens, c'est-à-dire à tous les sémites de son époque. L'aspect le plus ambiguë de ces deux religions est le rejet qu'elles font des Juifs, qui auraient revendiqué la mort du Christ, alors qu'il a été trahi par Juda et condamné par les Romains. 

Mais qu’importent ces querelles de théologiens, sinon qu'elles nous prouvent l'étroite relation qui existe entre l'Islam et la Chrétienté. On ne peut pas nier le rôle civilisateur de ces religions, qui a donné aux hommes la grandeur d'âme pour s'élever au-dessus de l'abîme en leurs temps, et leur permettre de se relever après les multiples hécatombes, instrumentalisées par les politiques et les marchands d'armes, qui ne vénèrent que le pouvoir et l'argent. 

En 2005, j'ai lu le Sermon sur la Montagne du Nouveau Testament à un Imam qui m'a répondu : « C'est beau ! ». Et il m'a appris que le prophète Mohammed parle d'une miséricorde pour l’univers qui inclut les non-musulmans : « Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers » (21:107) et que le verset 34 de la sourate 41 fait écho au Sermon sur la Montagne : « Le mal et le bien ne sauraient marcher de pair. Rends le bien pour le mal, et tu verras ton ennemi se changer en protecteur et ami. » Je rappelle la sourate 41:34 et le Sermon sur la Montagne dans le Guide de la révolution non-violente : « L’apôtre Matthieu (...) donne la bonne réponse à la violence : « Vous avez appris qu’il a été dit : "Œil pour œil et dent pour dent" (5:38). Et moi, je vous dis de ne pas résister au mauvais. Mais quelqu’un te donne-t-il un coup sur la joue droite, tend-lui aussi l’autre (5:39). Et à qui veut te citer en justice et prendre ta tunique, laisse-lui aussi ton manteau. » (5:40). Le verset suivant exprime le pouvoir du don de soi : « Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a pouvoir sur la terre de remettre les péchés, lève-toi, dit-il alors au paralytique, prends ton lit et va-t’en chez toi. » 9:7 « Et, se levant, il s’en alla chez lui. » (9:6) »

Dans ses versets réside toute la sagesse qu'il faut opposer à la haine et à la guerre. Cette sagesse ne peut s'obtenir que par la prière pour les croyants, la méditation positive (méthode laïque présentée dans le Guide) pour les autres, et elle se résume dans le pardon et la « loi d'amour » du Christ et de Mahommed. Et si Marie a pris autant d'importance dans la religion, alors qu'à ces époques reculées, tout était une affaire d'homme, c'est que l'amour est tout entier dans l'attention, celui d'une mère, que Marie porte à l'Enfant Jésus. L'amour trop oublié par les hommes qui ont fait trop de guerres inutiles. Alors j'invite « les grands de ce monde » et les plus petits, ceux qui portent des fusils, qui lancent des bombes ou se transforment en bombe vivante et tuent ceux qui pourraient devenir leurs meilleurs amis en d'autres temps, à lire et relire positivement les textes religieux. Je les invite à se purifier pour mettre en pratique ces deux lois prônées par les trois monothéismes sans lesquelles rien ne pourrait se faire, aucune famille, aucune tribu, aucune nation : le pardon et la « Loi d'amour » du Christ et de Mahommed, messagers de Dieu. En ces deux lois réside toute la logique de la paix, de la joie et de la prospérité de tous les peuples, sur tous les continents, de toutes les religions ; mais peut-être pas de toutes les idéologies et de tous les partis. Parce qu'il n'y a d'ennemi qu'en nous-mêmes, ennemi qui transforme celui qui pratique une autre religion en ennemi, celui qui habite de l'autre côté de la frontière en étranger, qui transforme les animaux et la nature en matière à exploiter sans limites. En vous dominant, vous ferez les vœux de renoncement à la domination, au pouvoir, à tirer un profit de tout, vices inutiles pour un homme d'amour et de paix.

Selon le Dr Muzammil Siddîqî, Président de la Société Islamique d’Amérique du Nord, les mots utilisés pour désigner la guerre dans le Coran sont « harb » et « qitâl ». Le mot « djihâd » ne signifie pas « guerre sainte » mais la lutte et l’effort. Le djihâd consiste à œuvrer de son mieux pour accomplir le bien et éradiquer l’injustice, l’oppression et le mal. Cette lutte doit être aussi bien spirituelle que sociale, économique et politique. Le djihad serait une lutte spirituelle. (islamophile.org)

S'améliorer intérieurement en devenant plus spirituel par l'ascèse, se combattre soi-même pour venir à bout de ses passions et de ses illusions, permet aussi d'avoir une vision plus pacifiée du monde. Je l'ai découvert moi-même après trois années de chasteté et de méditation, et je l'ai transmis dans la méthode de méditation positive présentée dans mon Guide et sur ce blogue. Faites le vœu du djihad, mais le bon ; rien n’est pire que de se tromper d'idée ou de sacrifier sa vie pour rien. Le paradis commence sur Terre pour celui qui a fait son propre djihad. Cette renaissance par la spiritualité est présente dans nombre d'autres religions.

Quand au gouvernement français, il doit s'interroger pourquoi des centaines, voire des milliers de jeunes Français instruits par l'éducation nationale, sont prêts à se transformer en bombes vivantes sur le sol français, pour revendiquer une religion qu'ils ne connaissent pas. C'est une première dans notre histoire et l'histoire des nations dites civilisées. La propagande extérieure n'est pas en cause, c'est la fragilité de cette jeunesse qui est inquiétante et doit être résolue par un programme ambitieux d'éducation à la citoyenneté. Que la majorité de ces jeunes à la dérive provienne de l'immigration - même de plusieurs générations - doit interpeller aussi les pouvoirs publics. La France doit désapprendre le racisme au faciès, une campagne doit être faite pour cesser les discriminations imbéciles qui blessent certains jeunes Français, qui sont prêts à donner le meilleur pour nous autres. On n’éteint pas un incendie en jetant des seaux d'huile ; la seule façon de combattre une idée néfaste est de lui opposer une meilleure idée.

Je souhaite à toutes mes lectrices et tous lecteurs d'heureuses fêtes de fin d'année, et tous mes vœux de Paix pour l'année 2016.

Note 1 : Cette lettre fait suite aux quatre derniers articles postés sur ce blog, c'est la raison pour laquelle elle ne s'adresse pas aux Juifs.


Jean-Paul Alonso