FEUILLE du PIC (Programme International du Coeur ou du Citoyen)

TRAITE de POLIQUE ALONSO - Coronavirus COVID-19, Drawdown, Démocratie, Écologie, Environnement et Climat, Crise financière, Décroissance, Inégalités Nord-Sud, Consumérisme, Productivisme, Pacifisme, Djihad, Spiritualité, Non-violence, Charte du consommateur responsable, Végétarisme, Commerce équitable, Ville en transition, Gandhi, Non-violence, Résistance civile.

29 novembre 2015

Demande au Président François Hollande de démissionner

Monsieur le Président de la République Française,

Diriger un État ne consiste pas à prendre des décisions à la va-vite sur le coup de l'émotion, afin de vouloir maintenir l'opinion publique en votre faveur, par crainte qu'elle ne se dégrade après votre incapacité avérée à maintenir l'ordre public après deux graves attentats sur notre territoire à dix mois d'intervalle.

Diriger un État ne consiste pas à décréter l'état d'urgence sans savoir ce qui se passera après sa levée. La menace terroriste aura-t-elle disparu après trois ou six mois ? Le peuple sera-t-il en sécurité ? Dans le cas du terrorisme international actuel la réponse est non !
Diriger un État ne consiste pas à dire "nous sommes en guerre", car une fois que les bombes seront larguées, que le territoire ennemi sera conquis. L'ennemi terroriste sera-t-il éradiqué ? La réponse est non !


Diriger un État ne consiste pas à avancer des pions sur l'échiquier mondial sans avoir réfléchi aux prochains coups de l'adversaire. Il faut savoir ce qui se passera après.
Effectivement, diriger un État ne consiste pas à déclarer le Président de la Russie, M. Poutine, personæ non gratta - après son invasion de la Crimée en Ukraine - en refusant de lui livrer des navires de guerre et ensuite à le prendre comme allié. Pas plus qu'il ne consiste à traiter le Président de la Syrie, M. Bachar el Assad comme étant un criminel - après avoir gazé une partie des opposants à son régime - et ensuite d'en faire un allié.


Diriger un État ne consiste pas à user des médias pour renforcer sa crédibilité auprès de l'opinion, à grand coups de déclarations médiatiques et de cérémonies républicaines célébrées sous les trois couleurs en chantant La Marseillaise.

Ces agissements trahissent un manque notoire de compétences gouvernementales, qui expose des millions de Françaises et de Français à de futures menaces imparables par la police et l'armée. Non seulement vous n'avez pas respecté les droits de l'homme en bombardant inconsidérément Daech, mais en plus vous exposez tout un peuple, une Nation dont vous êtes le premier représentant.

Pour ces raisons je vous demande de démissionner avec votre gouvernement irresponsable, afin que la France puisse avoir la chance de repartir sur de nouvelles bases, avec un Président et un gouvernement dignes de la France, des Françaises et des Français.


Considérant les trois derniers articles publiés sur ce blog avant le présent article, et espérant que vous entendrez la voix de la raison sans plus exposer la Nation, je vous prie de recevoir,  Monsieur le Président de la République Française, mes salutations citoyennes respectueuses.


Jean-Paul Alonso


25 novembre 2015

Appel à la désobéissance civile contre la « guerre »

Je l'ai dit dans mes deux lettres précédentes, les solutions à mettre en œuvre pour stopper les attentats terroristes en France et en Europe ne passent pas par la violence.

Le Président Hollande s'acharne à vouloir déclencher une troisième guerre mondiale en parcourant le monde pour former une coalition contre Daech. Fort heureusement les autres chefs d'État semblent bien plus lucides, prudents et réservés que lui. Je pense comme le politologue Hasni Abidi, le seul que j'ai entendu proposer une solution diplomatique au conflit (Arte, 28' du 24/11/2015), que même si les bombardements dispersent les combattants de Daech, que ces derniers amplifiront les attentats terroristes. Par conséquent les frappes ne résoudront aucun problème au Moyen-Orient, bien au contraire. Notre gouvernement, les médias d'État et ceux appartenant  aux lobbies de l'armement – qui sont majoritaires - ne cessent pas de diffuser en boucle des images de guerre et un langage belliciste et xénophobe, qui mettent la population française en danger.

Par conséquent, le devoir imminent de la population française n’est pas de chanter La Marseillaise et d’afficher des drapeaux à leur fenêtre comme le recommande M. Hollande. La population doit avoir recourt à la désobéissance civile (pratiques de non-violence politique ci-dessous) pour faire plier ce gouvernement belliciste et criminel. Nous devons faire pression pour que la France cesse les bombardements et toutes entreprises bellicistes en dehors de ses frontières. Il faut mettre un terme à la « guerre de Hollande » avec : la création de collectifs ; l'organisation de la contestation populaire, le refus des élections régionales et de la COP21. Pour que ce gouvernement cesse les hostilités, les Français doivent oublier provisoirement leurs intérêts personnels, leurs engagements politiques y compris écologique, pour lutter en priorité contre cette guerre absurde et meurtrière. Celles et ceux qui encouragent la guerre par leur silence et leur indifférence le regretteront, car Daech continuera de frapper aveuglément. N’oubliez pas que ce gouvernement fait la guerre à crédit avec votre argent, qui serait bien mieux utilisé ailleurs pour notamment offrir un avenir à cette jeunesse perdue qui rejoint Daech.

Je rappelle un paragraphe du Guide de la révolution non-violente d’actualité :

II-1-7-  La grève générale pour la paix internationale

Après la reconnaissance du droit syndical en 1884, la Confédération générale du travail est créée  en 1895. En 1906, la CGT adopte la « charte d’Amiens » qui supprime le lien organique entre partis politiques et syndicats. Cependant, les anarcho-syndicalistes et les socialistes de l’époque s’entendent sur les moyens à mettre en œuvre pour mettre un terme aux guerres en Europe. Les socialistes Jean Jaurès et Édouard Vaillant font adopter la même année par la SFIO  la nécessité d’une action contre la guerre dans chaque pays, début de citation : « par tous les moyens depuis l’intervention parlementaire, l’agitation publique, les manifestations populaires jusqu’à la grève générale ouvrière et l’insurrection. » Cette position valut à la SFIO les vives attaques de la grande presse  possédée par les grands propriétaires. Les socialistes partisans de Jules Guesde considéraient qu’il n’y avait pas lieu de combattre le militarisme et le capitalisme séparément.

Poussés par le nationalisme et le bellicisme, depuis le tout début du vingtième siècle, les pays européens avaient dépensé des sommes importantes dans l’armement. Jean Jaurès est assassiné et la Première Guerre éclate. Pour les militants ouvriers la déception est immense de constater que le prolétariat mondial n’a pas réussi à maintenir  la paix par la grève générale internationale. Le bilan de la guerre 14-18 est lourd. Il y a eu 8,6 millions de morts et 6 millions d'invalides. La France a perdu 1,4 millions de soldats, soit 10% de sa population valide masculine.

Mais douze ans plus tard la Seconde Guerre mondiale approche ; Louis Lecoin écrit dans sa biographie : « Sans que les masses, que nous nous étions tant acharnés à prévenir le soupçonnent, nous vivions depuis 1930 sur un volcan, bouillonnant (…). Et voici que la politique franco-anglaise, notamment celle, plus lointaine, d’un Poincaré, est parvenue à hisser Hitler au pouvoir. Les chauvins, les militaristes, les profiteurs de guerre d’un peu partout, sont comblés. Ils voulaient cela : un fou à la tête du gouvernement, au-delà du Rhin, pour posséder tous les prétextes à mal faire n’importe où (…) Laval, s’étant rendu à Moscou, a rapporté dans sa serviette l’ordre aux communistes français de ne plus confondre officier avec "gueules de vaches", de respecter, dorénavant, l’armée et de s’apprêter à défendre éventuellement la patrie. Ceux-ci, dociles, se sont d’abord seulement inclinés ; puis très vite, ils sont devenus des patriotes, brandissant les trois couleurs et s’égosillant avec La Marseillaise (…). Je me vois encore en ce printemps 1936, dans une salle de la Bourse du Travail où se trouvaient assemblés les conseils syndicaux de la région parisienne (…). J’obtins de parler dix minutes pour demander aux syndicalistes de balayer devant leur porte. Je leur reprochais de critiquer le militarisme allemand et de rien dire du militarisme français ; de s’élever contre le réarmement outre-Rhin et de ne point mentionner le colossal budget de guerre de notre pays. "Prenez garde ! Leur criai-je, vous êtes en train de vous rendre complices des prochaines hécatombes." (...) Car on n’élabore pas une société de rêves sur des monceaux de cadavres ; on ne crée pas du beau et du durable avec des peuples malades, diminués physiquement et moralement. Plutôt désespérer de l’avenir que de l’hypothéquer de cette façon. Je n’obtins aucun succès. »

Jean Giono, de son côté, pour mettre un terme aux guerres, demande dans sa Lettre aux paysans en 1938  ce qui suit : « La paysanne doit refuser d’être la remplaçante. Dès le début de la guerre elle doit détruire ses stocks de blé et ne garder strictement que ce qui est nécessaire à sa vie à elle et à la vie des enfants (…). Vous avez la famine à votre disposition : affamez les parlements et les états-majors jusqu’à ce qu’il soit indispensable de renvoyer vos hommes aux champs (…). Mais vous pouvez sauver vos hommes plus tôt encore. Vous pouvez même  empêcher qu’on pense la guerre. Vous qui ne savez pas écrire vous pouvez écrire la phrase la plus puissante et la plus noble de tous les temps : " Les paysannes soussignées s’engagent en cas de guerre à détruire le stock de blé qui sera en leur possession et à ne plus cultiver la terre que pour leur propre nourriture." Engagez-vous dans la croisade de la pauvreté contre la richesse de guerre. Vos plus beaux chevaux de bataille sont vos chevaux  de labour, vos charges héroïques se font pas à pas dans les sillons. Votre bouclier a la rondeur de toute la terre (…). L’intelligence est de se retirer du mal. »


Mais rien ne stoppe la folie meurtrière, et la Seconde Guerre de 1939-1945  fait 38 millions de morts. Près de douze  millions de personnes ont été exterminées dans les camps par les nazis, dont six millions de juifs sur les 8,6 millions recensés Quand les peuples réaliseront-ils, qu’ils ne sont, pour les capitalistes, que des robots-producteurs-consommateurs et de la chair à canon ? (fin de citation)


Ceux qui ont vécu la guerre de 14-18 et 39-40 ont dit "Plus jamais ça", alors je le redis avec force, opposez-vous à la guerre pour ne pas avoir à redire " PLUS JAMAIS ÇA " dans quelques années si le conflit ne vous a pas détruit.


20 novembre 2015

Comment arrêter « la guerre »

Comment arrêter « la guerre » : Après la crise économique déclenchée par la finance internationale en 2008, on a assisté au même scénario qui a suivi le krach d'octobre 1929 : la montée de la misère, des partis de droite, du racisme, puis la déclaration de guerre en 1939. Sept ans après 2008 le président Hollande nous annonce que nous sommes « en guerre ». Alors que les armes de Daech proviennent principalement des puissances occidentales. Le terrorisme étant international, il s'agit d'une troisième « guerre » mondiale contre des ennemis invisibles non conventionnels et insaisissables. Jusqu'alors cette guerre est avant tout une insurrection civile financée et entraînée par Daech (État de fait mais non reconnu), parce que la plupart des terroristes de janvier et novembre possède un passeport français. J'ai entendu que la jeunesse française se pressait pour intégrer les rangs des armées. Alors j'imagine, encore une fois toutes ces vies qui risquent d'être sacrifiées inutilement. Ne vous engagez pas pour faire la guerre, se serait rentrer dans le jeu des États de la finance et des fabricants d'armes. N'allez pas, vous les jeunes, encore une fois, servir de chair à canon. Votre vie mérite mieux que ça, parce qu'il existe d'autres moyens que les armes pour étouffer la guerre : la diplomatie, les embargos vers les pays qui soutiennent Daech en achetant ses matières premières (pétrole...) et qui lui vendent des armes et des munitions, le blocage informatique de ses comptes bancaires et de sa propagande, etc. Si rien de tout ça ne se fait, c'est parce que la guerre est voulue et même programmée par ceux qui en tirent profit.
L'État peut également faire une proposition d'intégration sociale plus attractive que les offres de Daech faites aux nouvelles recrues, qui commencent vers 250 à 700 dollars avec une maison et une formation militaire pour le soldat, et 1500 dollars pour un poste plus qualifié. Certaines des recrues deviennent ensuite des mercenaires qui se vendent au plus offrant. (lesechos.fr ; franceinfo.fr)

Les ventes d'armes sont en progression dans le monde. La France compte 160000 personnes qui travaillent pour l'armement dont 40000 pour honorer 6,8 milliards de commandes en 2003. Les États-Unis affichent entre 60 et 80 milliards de dollars de vente en moyenne. En 2015 Paris exportera davantage d’armes qu’il en achètera, sachant que son budget (ses achats) oscillent entre 10 et 15 milliards d’euros chaque année. Les ventes à l’exportation de la France sont en progression, elles oscillaient entre 5 à 6 milliards et atteignaient 8 milliards en 2014. (lemonde.fr 30/04/2015 ; blog.mondediplo.net 15/05/2015).
L’Arabie saoudite est le deuxième plus grand importateur d’armes au monde derrière l’Inde. Les six États du CCG (Conseil de coopération du Golfe : Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Emirats arabes unis, Koweït, Oman) ont augmenté de 71% leurs achats au cours des cinq dernières années, principalement avec les armes provenant des États-Unis et de l’Europe. Les États du CCG, l’Égypte, l’Irak, Israël et la Turquie recevront des commandes importantes d’armes dans les années à venir. En Asie, les plus grands importateurs d’armes sont l’Inde (15% des achats dans le monde), la Chine (5%), le Pakistan (4%), la Corée du Sud (3%) et Singapour (3%). Les principaux vendeurs bénéficiaires de ce marché sont les États-Unis et la Russie avec une part respective de 31% et de 27% de ce marché. (humanite.fr 06/03/2015).
Les États-Unis occupe 31 % du marché de l'armement (sur un marché mondial d'environ 180 et 240 milliards de dollars, selon les chiffres précédents) vers plus de 170 pays. Parmi ses clients existent l’Égypte, Israël, Bahreïn. Les Américains ont laissé derrière eux un important stock d'armes après leur départ de l'Irak qui a été saisi par Daech. La Russie s'octroie environ 10% du marché mondial vers l'Inde, la Syrie, l'Algérie, le Myanmar, le Venezuela, le Soudan et des pays africain. La Chine (5 %) vend principalement à l’Algérie, l’Angola, le Bangladesh, l’Égypte, la Guinée, l’Indonésie, l’Irak, l’Iran, la Jordanie, le Kenya, la Libye, le Myanmar, le Pakistan, la République démocratique du Congo, le Sri Lanka, les deux Soudan et le Zimbabwe. La France avec le Royaume-Uni et l’Allemagne sont régulièrement classés dans les cinq premiers exportateurs mondiaux. Leurs clients sont Singapour, les Émirats arabes unis, la Grèce, des membres de l’OTAN, des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, ainsi que d’autres pays francophones. La France veille au respect des droits humains, elle a refusé récemment la livraison des frégates à la Russie qui avait envahi la Crimée en 2014. Mais elle a fourni des armes à des pays douteux comme la Libye, l'Égypte, Israël et le Tchad, ainsi qu'à la Syrie. Les Principaux clients du Royaume-Uni sont les États-Unis, l'Inde, l’Arabie saoudite (premier importateur au monde), l’Afrique du Sud, des membres de l’OTAN et d’autres pays du Moyen-Orient et l’Afrique. Ce pays est généralement soucieux des droits humains, mais il a fourni au Sri Lanka, à la Libye, à Bahreïn et au Yémen. (m.amnesty.fr). L'éradication des armes ne peut se faire qu'à condition de refuser de les fabriquer et de les utiliser, c'est aux peuples de le faire, car ce sont les peuples eux-mêmes qui en sont les principales victimes.

Les hommes politiques d'État, à quelques rares exceptions près, sont des hommes de pouvoir qui ont un profil psychologique teinté de schizophrénie paranoïde, qui les porte naturellement à vouloir occuper des postes importants, dans une structure républicaine autoritaire, qui demeure la réplique déguisée des institutions monarchiques. C'est le profil de beaucoup de personnes qui gravitent dans les partis politiques, la prise du pouvoir les domine plus que de régler objectivement les problèmes de la société dont ils ignorent souvent tout. Même en le voulant, ils en seraient le plus souvent incapables moralement et intellectuellement, d’où la déliquescence croissante de notre société. Ainsi, les régimes d'exception sont naturellement faits pour leur plaire, parce qu'ils renforcent leur autorité. La guerre résulte d'ailleurs d'une incapacité à gouverner : échec de l’enseignement, chômage, appauvrissement de l'État et des gens, échec de la diplomatie, etc. Il est prouvé historiquement que l'État de guerre redore le blason des chefs d'État – jadis les rois – auprès des populations qui sont généralement instrumentalisées par la communication de masse. La stratégie consiste à faire peur, à pousser au racisme, au nationalisme, à éveiller le besoin de protection et de se battre. Le principal de nos problèmes, à nous le peuple, est que nos institutions sont un simulacre de démocratie, servi par des incapables qui ont fait allégeance à la finance internationale. C’est donc à nous de reprendre en main l’appareil d’État pour supprimer la centralisation excessive du pouvoir en créant une fédération de petits États français à l’identique des vingt six cantons suisses ou des seize länder allemands (mon projet politique en cours d'élaboration en prévoit un par département). La démocratie directe dans les communes que je propose dans ce blog, serait un bon début pour préparer la population à cette réforme. Le corollaire à la paix sont les techniques de résistance non-violente que je développe à http://livres-jean-paul-alonso.blogspot.fr.


Il faut des psychologues et des psychiatres : Dans la situation catastrophique dans laquelle nous ont plongé nos gouvernants, et dans l'attente d'un changement radical de société, qui respecte mieux toutes les tranches de la population, chaque Français doit garder la tête froide en ne cédant pas à la peur. Que chacun éveille sa compassion et donne son amour pour cette jeunesse perdue, la nôtre. Il faut rester vigilant en observant autour de soi et aller parler pacifiquement (méthode de non-violence interpersonnelle) aux personnes que l'on sent en grande souffrance, et leur demander si elle ont besoin d'aide ; signaler en dernier ressort les comportements dangereux. Le terrorisme ne peut pas être combattue par des forces armées régulières, en l'état des choses, il faut mettre en œuvre une stratégie de masse qui implique toute la population. Les États européens doivent se concerter pour adopter une défense commune : éradication de toutes les armes, munitions et explosifs dans l'espace Schengen, contrôles renforcés aux frontières de l'Europe, diffusion de clips de désintoxication idéologique, avec des mesures avantageuses offertes à ceux qui accepteront de déposer les armes, leur fragilité les fait facilement changer d'avis. Jamais de violence et de brutalité militaire ou policière. Ces jeunes en déshérence sont très fragiles psychologiquement et faciles à convaincre dès lors qu'on leur offrira un avenir sérieux, qu'on leur parlera de manière censée avec gentillesse. Ils ne connaissent rien à la religion musulmane, ils sont des nôtres, pas des ennemis. La grande erreur que font nos gouvernants, c'est de répondre à la violence par la violence, à faire de l'audimat sur des actes barbares en diffusant les portraits des terroristes. Tout ce que recherchent au fond ces personnes fragilisées, c'est bien de sortir de l'anonymat coûte que coûte. Nous n'avons pas besoin de militaires et de policiers, mais de psychologues et de psychiatres, en commençants par soigner nos gouvernants, qui représentent à l'heure où j'écris ces lignes, la plus grande menace pour les populations européennes.

18 novembre 2015

Qui sont les assassins de la République ?


Mes premières pensées vont aux victimes des attentats du 13 novembre 2015 et ma compassion à leurs proches. Après les deux attentats de janvier 2015, Paris a été à nouveau mortellement frappé par six attentats terroristes qui ont fait encore plus de victimes. La France entière est en deuil alors que nos politiques n'ont pas cessé de renforcer les mesures sécuritaires ces dix dernières années.


Naissance de l'État islamique : En 2014-2015, nous avons assisté à la naissance de l'État islamique (EI ou Daech), qui n'est pas reconnu comme étant un État par la communauté internationale à cause de la politique sectaire et terroriste qui contribue à son expansionnisme. Rappelons que le droit international n'exige pas qu'un État soit démocratique, et que la démocratie pour beaucoup de ceux qui s'en réclament n'est qu'un simulacre. Daech possède les éléments constitutifs d'un État défini par la Conférence internationale panaméricaine signée à Montevideo en 1933 : un gouvernement avec un chef (un calife) ; un code juridique, et comme nombre d'États la loi islamique ; un territoire à cheval sur l'Irak et la Syrie grand comme la moitié de la France ; une armée de 40000 combattants ; une population de dix millions de sunnites libres ; il produit - grâce notamment à 20 puits de pétrole - 82% de ses ressources ; il a lié des relations avec les États voisins qui pratiquent un islam fondamentaliste : Arabie saoudite et le Qatar qui pratiquent l'islam wahhabite, et notamment la Turquie qui achète son pétrole, son gaz, etc. ; il contrôle pas moins de 24 banques et a frappé une monnaie or ; il fait des transactions financières internationales. Scandaleux ? Non. (Information issues du documentaire Daech, Naissance d'un État terroriste, Jérôme Fritel, Arte GEIE, 2015).


Le droit national et international de l'Occident a été écrit par des États qui se sont construits historiquement - comme Daech aujourd'hui - avec des guerres de conquête territoriale et l'endoctrinement religieux pour justifier leurs actes. Prenons un exemple bien à propos ; sans remonter à Clovis et Charlemagne qui évangélisaient à coup de hache. En 1916 l’empire ottoman est l’objet de tractations entre Français et Britanniques sans la participation des populations locales. Le rayonnement économique et culturel de la France en « Syrie naturelle » à cette époque en fait la « France du Levant ». Durant la guerre 14-18, les Ottomans (indépendantistes) veulent s’affranchir des dominations étrangères. Début 1915, ils frappent les autochtones favorables à la colonisation, des chrétiens sont martyrisés, les Arméniens exterminés. Les Ottomans appellent au djihad qui menace aussi l’Afrique française et l’Inde britannique. Pendant ce temps, Français et Britanniques cherchent un accord secret pour se partager l’Arabie britannique et la Syrie française. L'accord Sykes-Picot est conclu en mai 1916. Les Français administreront la zone allant de la Syrie à l’Anatolie ; les Britanniques la province irakienne de Basra et une enclave palestinienne autour de Haïfa ; le reste de la Palestine passe sous la souveraineté conjointe de la France et du Royaume Uni ; les États arabes indépendants confiés aux Hachémites restent sous tutelle française au nord, et tutelle Britannique au sud. Russes et Italiens donnent leur approbation à cet accord. (Le Monde diplomatique, avril 2003). Ce genre de tractation entre puissances occidentales se poursuivra. Alors pourquoi ne considèrent-on pas Daech aujourd'hui comme un État ? Dans la mesure où la souveraineté d’un État dépend généralement de sa puissance militaire (peu d'États ne possèdent pas d’armée), industrielle ou économique, le reconnaître permettrait de mieux l'identifier, d'avoir recours à la diplomatie pour négocier la paix. Après la signature de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, la France et le Royaume Uni ont vu leur empire s'effriter et disparaître. La Ve République résulte elle-même d'un coup d'État du général de Gaulle, fomenté durant la guerre d'Algérie. Les Accords d'Evian de 1962 ont fait passer les indépendantistes du statut de terroriste à celui de gouvernement algérien. À ses portes, la France a perdu une guerre, durant laquelle elle a déployé 400000 hommes et utilisé la torture. Qui peut prétendre encore aujourd'hui faire la guerre ? Les marchands d'armement.


Qui sont nos hommes d'État ? Le livre du journaliste Vincent Nouzille, Les tueurs de la République, Fayard, 2015, nous apprend que tous les Chefs d'État de la Ve République ont eu en main une liste de « noms de personnes dont l’élimination a été secrètement approuvée ». Je ne citerai que quelques exemples de ces trente dernières années. Sous la présidence (1974-1981) de Valérie Giscard d’Estaing l'homme politique Jean de Broglie est assassiné par balle en 1976 ; le ministre du travail Robert Boulin est retrouvé assassiné en 1979, la version officielle est un suicide. En 1980 l’ancien ministre Joseph Fontanet est tué par balle, l'assassinat n'a jamais été élucidé. Sous la présidence (1981-1995) de François Mitterrand, le premier ministre Pierre Bérégovoy est retrouve tué par balle avec l'arme de son garde du corps, la version officielle est un suicide. En 1985, l'affaire du Rainbow Warrior discrédite les services secrets français dans le monde entier. L'enquête du procès sur le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur (membre du parti Les républicains) de 1995, a révélé que l'attentat de Karachi en 2002 au Pakistan, serait une mesure de rétorsion des Pakistanais, qui se sont sentis floués sur des contrats d'armement, qui ont profité via des « rétrocommissions » pour le financement « occulte de politiques » français. Les Saoudiens étaient aussi clients de ses contrats véreux. (sudouest.fr 12/06/2014). L'écrivain polémiste Jean-Edern Hallier (1936-1997), qui avait publié L'honneur perdu de François Mitterrand en 1996, a été assassiné l'année suivante, la version officielle est un accident. Ces éliminations secrètes témoignent de la violence de l'État, mais ne sont pas les causes des maux actuels qui nous frappent. Venons-en aux faits. (documentaire Histoire Des Services Secrets Français, Le Grand Malentendu 1981 1989, France 5, 22 mai 2015)

Explication sur l'origine des attentats : Sous la présidence de Jacques Chirac (1995-2007) la France participe avec l'OTAN en 1999 aux opérations du Kosovo en bombardant la Serbie et le Monténégro. Mais quand le président George W. Bush déclenche la guerre contre l'Irak en 2003, le statut particulier de la France dans l'OTAN depuis 1966 permet à Jacques Chirac de refuser cette guerre. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy (2007-2012) la France met un terme à ce régime dérogatoire en réintégrant le commandement de l'OTAN. C'est le début d'événements qui sont à l'origine des attentats terroristes récents sur notre sol : avec Sarkozy qui déclarait vouloir passer une cité de banlieue au karcher en septembre 2010, l'incompétence va finir en drame. De 2001 à 2012, l'armée française participe à la guerre des Américains en Afghanistan sous pavillon de l'OTAN. Le but des États-Unis était de capturer Oussama ben Laden - qu’ils ont assassiné au Pakistan en mai 2011 - afin de détruire l'organisation Al-Qaïda, année « des printemps arabes ». Les Talibans chassés du pouvoir en 2001 engagent une guerre contre l'OTAN, qui durera 13 ans. En 2009 les forces spéciales françaises interviennent en Libye auprès des rebelles libyens appuyés par l'OTAN, Mouamar Kadhafi est assassiné ; les résultats de ces actions vont être désastreux pour l'Europe. En 2010 l’expulsion illégale des Roms du territoire français par Sarkozy met la France à l’index de la communauté européenne. En mai 2012 François Hollande prend la présidence, et en septembre 2012 les renseignements fournis par les services Français en Afghanistan, permettent aux Américains de tuer avec un drone le mollah Hazrat, chef taliban, puis en 2014 en Somalie d'assassiner toujours avec un drone le chef shebab, Ahmed Godane. En janvier 2012 les rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) alliés à Al-Qaïda du désert (AQMI) s'attaquent au pré carré français de la Françafrique, en lançant une offensive dans le nord du Mali. La France craint pour les mines d'uranium qu'elle exploite au Niger, tout proche de la frontière malienne. Le 11 janvier 2013 François Hollande lance les troupes françaises pour stopper l'avancée des « djihadistes » et sécuriser Bamako où vivent des milliers de Français. La France participe aux frappes aériennes contre Daech depuis septembre 2014 en Irak, et en septembre 2015 François Hollande a annoncé des frappes aériennes françaises sur ses unités d'entraînement en Syrie. Il prétend – en violation complète du droit international - que la France est en légitime défense face à d'hypothétiques menaces terroristes. Opération qui ressemble plus à du lobbying pour l'industrie d'armement pour nos avions Rafale (Dassault) que la défense des droits de l'homme. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a annoncé que douze « Lionceaux du califat » - enfants soldats de moins de 15 ans -, ainsi que des combattants étrangers ont été abattus par la France lors des raids aériens.

La mauvaise politique appliquée dans l'éducation nationale depuis les années 1980 en France, est à l'origine du naufrage d'une partie de notre jeunesse. Les violences urbaines de 2005 n'ont pas été suffisamment prises au sérieux. Les jeunes Français qui sont dans les camps visés par nos avions de combat ; des Français éduqués sur les bancs de la République, n'ont pas trouvé d'autre avenir chez nous que d'aller faire le djihad. L'éducation nationale depuis des décennies augmente artificiellement le nombre de bacheliers en supprimant les redoublements scolaires et en baissant les exigences pour l'obtention des diplômes d'État. Beaucoup de jeunes auraient dû être orientés sur des métiers manuels. Mais ils sortent de l'école sans savoir lire et écrire, sans aucun métier ni avenir. Pourtant, ce ne sont pas les moyens attribués à l'éducation qui manquent. En 2015, 925783 personnes (insee.fr) travaillaient pour ce secteur. Le mal est dans les programmes, les directives politiques inappropriées, contre lesquelles se battent en vain les enseignants. De plus, avec la mauvaise politique appliquée en économie (traité de Lisbonne), la France ne fabrique quasiment plus rien pour elle-même. Plus de cinq millions de sans emploi pour 400 mille offres d'emploi fragilisent notre jeunesse et profite à l'endoctrinement, notamment chez les jeunes enfants d'émigrés dont les parents ont été exploités, bafoués et rejetés dans des cités dortoirs. N'ont-ils pas de bonne raison de culpabiliser la France et d'aller chercher l'aventure au Moyen-Orient ? Ajoutons à cela la mauvaise politique de la ville qui a fait des cités ghettos ou se sont développés le banditisme (trafic de stupéfiants et d'armes, prostitution, …) et des zones de non-droit. La mauvaise politique appliquée au territoire où tous les pouvoirs sont centralisés à Paris en fait une cible de choix pour toute personne qui veut s'en prendre à la France. La quasi division par deux du nombre des régions renforce le centralisme, et ne réduira pas le coût de l'administration régional comme prévu. Elle éloigne un peu plus les administrés de leur centre administratif régional. De plus, avec la généralisation des métropoles on épaissit « le mille feuilles territorial ».


Les Français sont depuis toujours sous informés de la vérité par les grands médias nationaux et inondés de fausses informations. Il est du devoir de ceux qui ont le temps et les capacités de décrypter l'information pour leurs concitoyens de servir de relais. On l'a vu en 2005 où tous les médias relayaient l'avis des grands partis qui faisaient campagne pour le « oui » au projet de Constitution pour l’Europe, qui a été rejeté par référendum en France en mai 2005 et aux Pays-Bas le mois suivant. Mais son frère jumeau, le traité de Lisbonne a été approuvé discrètement par le parlement et le sénat français en février 2008. Ce traité s'avèrera un échec retentissant après la « crise » de 2008, qui démontre la faiblesse de la politique économique européenne face aux banques américaines qui ne se livrent qu'à la spéculation. Aucun média ne l'a encore dénoncé. Cette « crise » - vrai casse du siècle - a déstabilisé les économies réelles, et provoqué des crises sociales et des crises politiques. Mais aucun gouvernement n’a pris des mesures sérieuses pour enrayer les mécanismes de la spéculation financière, à l'origine de l'augmentation de la pauvreté dans le monde. Les révoltes populaires des « printemps arabes » en Tunisie, en Égypte et en Libye, résultent de peuples qui ont faim. Elles ont chassé les régimes autoritaires qui confisquaient la rente économique, mais ces révolutions ont été majoritairement récupérées par des partis islamistes ou l'armée. La peur de la mondialisation et notamment de la finance, a continuer d’accentuer - comme dans le début des années 1930 -, les replis identitaires des peuples, le nationalisme, la « droitisation » des partis politiques, la montée des partis d’extrême droite, auxquels s'ajoute aujourd'hui l'intégrisme religieux. Rappelons que le tout intervient sur une planète malade du réchauffement climatique, où la désertification avance, où l’eau se fait rare pour les paysans du Sud, et où les crises alimentaires en Afrique s’accentuent dans un contexte de production céréalière record. Effectivement, nous avons produit sur terre suffisamment de céréales pour nourrir 13 milliards de personnes en 2011 alors que nous étions 7 milliards.


Les Français subissent des mesures sécuritaires inappropriées, qui confortent notre ennemi dans sa démarche. Le renoncement à leur souveraineté des États de l'Union européenne qu’implique le projet de la Communauté européenne de défense (CED) en 1954 a fait échoué ce projet. Le domaine économique, moins sujet aux résistances nationales historiques, domine dès lors la coopération européenne. De plus, la France – première armée européenne - a suffisamment de militaires pour assurer la sécurité intérieure, sans grever le pacte de stabilité européen. En 2014 l'effectif des armées comptait 270849 personnes (208916 militaires et 61933 civils). En 2015 environ : 11000 soldats étaient déployés hors de nos frontières et le budget de la Défense nationale était de 31,4 milliards d'euros, pour 146 milliards pour l'éducation nationale. (defense.gouv.fr ; bfmtv.com).


Des régimes d’exception d'un autre âge : Lorsque la France est gravement menacée, l'article 16 de la Constitution donne au président de la République la faculté de prendre « les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des présidents des assemblées, ainsi que du Conseil constitutionnel ». L'état de siège prévu par l'article 36 de la Constitution applicable en cas de « guerre étrangère ou d'une insurrection armée » attribue des pouvoirs de police exceptionnels aux autorités militaires. Il est décrété en conseil des ministres, mais sa prorogation au-delà de douze jours doit être autorisée par le Parlement. Il n'y a pas lieu de faire sauter ce verrou démocratique pour étendre ce délai à trois mois, comme le propose François Hollande dans sa conférence du 16 novembre. L'état d'urgence défini par la loi d'avril 1955, est applicable en cas « d'atteintes graves à l'ordre public ». Il a été décrété en 1961 après le putsch (organisé) des généraux en Algérie ; et du 9 novembre 2005 au 4 janvier 2006 suite à des émeutes et des violences urbaines sur l'ensemble de la France. En 2005 on compte 110206 incidents dont la majeure partie sont des incendies de véhicules, de poubelles et de biens publics. L'état d'urgence a été à nouveau décrété le 16 novembre 2015 par François Hollande dans son discours au Congrès, qui a demandé une modification de la Constitution - était-ce le moment ? - parce qu'aucun des deux régimes d'exception précédents ne répondraient à la situation actuelle. Il a déclaré « La France est en guerre » et annoncé des mesures sécuritaires, dont l'usage possible d'arme par la police en situation de non légitime défense. Déclaré par décret pris en conseil des ministres, l'état d'urgence confère aux autorités civiles des pouvoirs de police exceptionnels : perquisition sans mandat, interpellation, fermeture de lieux publics, etc. On peut craindre des forces de police française une bascule dans l'arbitraire, le peuple n'a plus qu'à obéir.


Mais pourquoi encore une guerre de religion ? Les États-Unis ont encouragé et financé le développement de l'Islam pour lutter contre le socialisme, en mettant un frein au progressisme panarabe des années 1950-1960. Quand l'URSS a envahi l’Afghanistan en décembre 1979 pour soutenir le régime communiste afghan contre les moudjahidins (djihadistes sunnites) soutenus de son côté par les États-Unis, les musulmans ont accouru du monde entier pour repousser les Russes, preuve d'une grande solidarité dans le monde musulmans. Après le départ des Russes en février 1989, la République démocratique d'Afghanistan est au pouvoir. La guerre entre communistes afghans et moudjahidines se poursuit. En 1992 l'Alliance du Nord (Front uni islamique et national pour le salut de l'Afghanistan) prend le pouvoir, la guerre civile continue. En 1996, les Talibans de l'ethnie Pachtounes, qui sont des fondamentalistes musulmans prennent le pouvoir et proclament l'Émirat islamique d'Afghanistan. Les attentats du 11 septembre 2001 provoquent l'invasion américaine qui destitue ce gouvernement la même année. C'est le début d'un enlisement américain qui va durer 13 ans. Idem avec l'invasion américaine de l'Irak et la guerre qui suivit entre 2003 et 2011, principal théâtre de la situation actuelle avec la Syrie. L'Occident capitaliste, colonialiste et interventionniste, n'a pas cessé d'attiser la haine dans ces régions du monde, à qui il ne reste que Dieu. Les fidèles aguerris qui sont rentrée dans leur pays, ont naturellement retourné leurs armes contre l'Occident chrétien et les dictateurs. En 2011 les révolutions arabes ont chassées quelques dictateurs.


Les institutions chrétiennes et musulmanes sont sœurs. Jadis elles ont toutes les deux interdit l’usure, mais pas les inégalités sociales et de fortune. Elles ont développé les lettres et les sciences en dépit de leurs interdits religieux. La jouissance de l’existence dans les deux religions doit s'effacer à l’obéissance absolue à la loi de Dieu. Il n’y a de ce fait, plus de place pour la discussion philosophique, plus de tolérance, plus de choix politique. Les hommes sont condamnés à vivre dans une cité muséifiée, figée dans le temps et l’espace devant l'Éternel. Les religions et les sciences gouvernées par des autocrates mènent depuis toujours l’humanité à sa perte. Les sciences sont responsables du développement et du déclin de notre civilisation, et il n'existe pas d'antidote. Le choque des civilisations musulmane et chrétienne provient de cette séparation opéré plus tôt dans les sociétés industrialisées. Le monde musulman moins soumis aux technosciences, se heurte de plein fouet à notre décadence spirituelle. Islam signifie « soumission totale à la volonté de Dieu ». Si les musulmans fondamentalistes reconnaissent comme les juifs et les chrétiens l’existence d’un Dieu unique révélé par les prophètes, ils ne reconnaissent pas les lois bibliques. Toutes leurs lois sont issues du Coran qui a été révélé par Dieu au prophète Mahomet (569-632). La loi islamique ou Charia fixe l’ensemble des règles individuelles et collectives que doivent appliquer les musulmans. Dans sa forme la plus noble, la soumission du musulman à Dieu exclut toute autre forme de soumission : aux individus, au pouvoir, à l’argent, etc. En Islam chiite, la séparation de l'Église et de l’État n'existe pas et la souveraineté politique est attribuée à Dieu et non au peuple. Pourtant, un gouvernement islamique possède des pratiques démocratiques équivalentes à celle de l'Occident libéral – considérant que leur paradigme est circonscrit par la loi de Dieu. Alors que notre paradigme occidental n'a plus aucun périmètre spirituel. En Terre d'Islam, personne ne peut s'emparer du monopole de la représentativité de Dieu. Le bon respect du Coran exclut la théocratie, la dictature ou le régime autoritaire. Le gouvernant musulman n'est pas exercé par un pape, un roi ou un empereur, qui jouit d'un règne absolu ; tout ce qu’il dit et fait doit être en accord avec le Coran. Il doit rendre compte de ses actes au peuple et il est destituable s'il faillit à sa tâche. Sans pouvoir se réclamer de la liberté d'expression et de la démocratie, certaines des pratiques d'un gouvernement islamique sont démocratiques. La consultation du peuple, le suffrage (décision, choix des gouvernants), l’alternance des dirigeants, l’opposition et le devoir de critique de ceux qui s'écartent de la règle, le contrôle institutionnel, et le débat contradictoire, font de la musulmane et du musulman un citoyen islamique (hoggar.org). Il existe de nombreux États islamiques, nous en avons vu deux en Afghanistan qui s'affrontaient. La république islamique chiite de l’Imam Ruhollâh Khomeyni (1902-1989) en Iran en est un autre. Khomeyni a écrit Le gouvernement islamique (1996) qui dit : « Le gouvernement islamique (...) n’est pas un régime totalitaire (...) ni despotique, ni absolutiste, mais constitutionnel, bien sûr pas au sens courant (…) où les lois sont approuvées par des personnes et une majorité, mais constitutionnel dans le sens où les dirigeants sont tenus par un ensemble de conditions défini par le Coran (...) en islam le pouvoir de promulguer la loi et de l’énoncer appartient à Dieu. Seul le Législateur sacré de l’islam a le droit de légiférer. (…) Ainsi, l’Islam n’est pas une démocratie parlementaire classique. » (fin de citation). En 1981 les représentants de l’Islam ont proclamé devant l’Unesco la Déclaration islamique universelle des droits de l’homme applicable par tous les gouvernements islamiques, qui a aboli comme partout ailleurs l’usage de la torture, qui tarde à être respectée. Avant de présenter un exemple d'État sunnite, il faut parler de Gamal Abdel Nasser Hussein (1918-1970), qui a été le second président de l'Égypte de 1956 à sa mort. De religion sunnite et militaire de carrière comme Kadhafi qui le prendra pour modèle, Nasser participe au renversement du roi Farouk sous tutelle coloniale britannique en 1952. Il mène une politique visant à unifier les peuples arabes (panarabisme), qualifiée de socialisme (nassérisme). Même s'il a réduit la pauvreté, il a exercé un pouvoir autoritaire sans partage, et chassé les opposants à son régime. Comme Nasser menait une politique non aligné durant la Guerre froide, les puissances occidentales lui ont refusé les fonds pour construire le barrage d'Assouan, qui a favorisé l'agriculture. Nasser a répliqué en nationalisant les compagnies étrangères dont celle du canal de Suez en 1956. L'offensive menée par le Royaume-Uni, la France et Israël a échoué à cause du désengagement des États-Unis. Le Livre vert de Moammar Kadhafi (1942-2011) paru en 1975, est un programme socialiste révolutionnaire sunnite, qui propose un État gouverné par la démocratie directe. Il conserve la religion islamique sans mettre le Coran au centre de son projet comme le font les chiites précédents. Pour bien comprendre la géopolitique de cette région, il faut savoir que les tribus fondées sur l'appartenance ethnique forment le tissu religieux, social et politique. La tribu Kadhafa des Kadhafi occupe le centre de la Libye très riche en hydrocarbures, et avait la mainmise sur l’ancien régime libyen. Mouammar Kadhafi était un militaire, un Chef d'État et un brillant idéologue libyen sunnite. Il est le premier membre de sa famille à avoir fait des études. Féru de politique, admirateur de Charles de Gaulle, de Tito et de Mao Zedong, il a étudié le droit à l'université. Il entre à l'Académie militaire de Benghazi en 1963 pour préparer la révolution contre les forces étrangères américaines, britanniques et italiennes. C'est en 1969, à l'âge de 27 ans, qu'il renverse la monarchique et instaure « l'État des masses ». Après la mort de Nasser en 1970, il amalgame le « socialisme arabe » et le « socialisme islamique » que ce dernier avait opposés. Il crée en juin 1971, le parti unique de l'Union socialiste arabe, calqué sur le parti égyptien du même nom ; dès lors, tout libyen est tenu de participer à ses comités locaux. Son régime double le salaire minimum, développe les infrastructures, l'éducation et le système de santé. La société civile est soumise aux Comités révolutionnaires, et les associations caritatives sont proches du pouvoir. Les dirigeants des partis contestataires, islamistes inclus partent en exil. Seuls les Frères musulmans dialoguent avec le régime. Les importants revenus pétroliers servent à financer le terrorisme international contre l'impérialisme, le néocolonialisme, et le sionisme : notamment dans les attentats de Lockerbie en 1988, du DC10 d'UTA sur le vol Brazzaville-Paris en 1989, et de la discothèque allemande La Belle en 1986. Nous avons vu précédemment avec le procès Balladur, que certains de nos politiques se livrent à des malversations avec des pays musulmans fondamentalistes... Au début des années 2000 et surtout après la guerre lancée contre l'Irak pars les États-Unis en 2003, Kadhafi indemnise les victimes des attentats et renonce au terrorisme. En 2006 les États-Unis retire la Libye de la liste des États terroristes. Encouragée par certaines tribus, la révolution libyenne se déroule de février à octobre 2011, Kadhafi riposte avec l'armée. Les forces spéciales françaises appuient les rebelles libyens avec l'OTAN. Le 20 octobre Kadhafi s'enfuit de la capitale. Il est rattrapé par des rebelles qui l'assassinent sauvagement. Sans Kadhafi la pression migratoires de l'Afrique vers l'Europe est devenue incontrôlable.


Une révision de nos politiques est la solution : Nous venons de comprendre pourquoi les problèmes de l'État islamique au Moyen-Orient, qui tissent des ramifications avec les musulmans exaspérés du monde entier, ne vont pas se régler à coup de missiles tirés par des drones ou des avions français, ni avec une guerre meurtrière de tranchée, ni avec le renforcement des effectifs de police, encore moins avec une révision de la constitution. C'est la porte ouverte au renforcement des actes terroristes, et peut-être à une vraie guerre sur notre sol, qui pourrait se terminer au couteau. La seule issue aux actes terroristes est une révision de nos politiques intérieure et extérieure nationales, européennes et internationales, notamment vis-à-vis des peuples du Sud. Encore faudrait-il que les peuples et leurs États retrouvent leur souveraineté vis-à-vis des financiers, qui profitent de tout ce qui se vend et s'achète, y compris les armes de guerre et les céréales. Nous avons vu que les attributs constitutifs d'un État sont le fruit du paradigme de la violence, la politique des gouvernements en question se construit naturellement sur des rapports de force. Les partis politiques s'affrontent dans un esprit de conquête du pouvoir et non de collaboration. Une fois au pouvoir, ils laissent tous les mains libres à la finance internationale qui nous gouverne. Dans ce monde violent d'aveugles, les borgnes sont rois, et gouverneront toujours assis sur des baïonnettes au détriment des peuples, qui supportent les crises, les actes terroristes et les guerres. Mais comment inverser la logique d'une civilisation qui s'est construite sur les conquêtes et l'endoctrinement religieux ? J'ai proposé un début de solution en 2014 en offrant une méthode pour une vraie participation des citoyens à la politique de leur commune. Car le changement ne proviendra que de la population elle-même, pas de nos dirigeants de partis. Cessez de chanter La Marseillaise, réveillez-vous !