FEUILLE du PIC (Programme International du Coeur ou du Citoyen)

TRAITE de POLIQUE ALONSO - Coronavirus COVID-19, Drawdown, Démocratie, Écologie, Environnement et Climat, Crise financière, Décroissance, Inégalités Nord-Sud, Consumérisme, Productivisme, Pacifisme, Djihad, Spiritualité, Non-violence, Charte du consommateur responsable, Végétarisme, Commerce équitable, Ville en transition, Gandhi, Non-violence, Résistance civile.

23 octobre 2008

Le décodage de la crise financière de 2008

Depuis des semaines je retiens ma colère face aux événements et à l’inanité du peuple. Je qualifie de grand bluff, de gigantesque escroquerie du 21ème siècle cette présumée crise. Je vais raisonner de manière systémique, pour ne pas vous assommer à coup de milliards, de « subprimes » de « titrisation » et de « produits toxiques dérivés », qui ne sont que des écrans de fumée entretenus par les médias (q).
Le monde entier est victime d’une crise engendrée par le risque financier issu de la déréglementation, qui est la règle admise mondialement et entretenue par les pouvoirs politiques en place. Les socialistes des années Mitterrand ont même sophistiqué un peu plus ces outils spéculatifs.

Quelle surprise de voir le président Sarkozy, ancien avocat d’affaire, monter au créneau pour moraliser la finance internationale (fin des paradis fiscaux, parité des monnaies…) et on ne pourrait qu’applaudir les mesures annoncées si elles étaient réellement appliquées un jour. J’imagine un coupable prendre la place du juge et condamner ses complices et amis, pire encore ses propres convictions politiques. Un bien étrange et inquiétant spectacle, relayé par les grands médias possédés par les amis du président, les grands patrons, qui ont planifié son ascension. Mais pas seulement, car l’opposition politique est atone et ses chantres sont affligeants. Le peuple, instrumentalisé, intoxiqué, désorienté par la désinformation généralisée est transformé en moutons de Panurge. Le peuple, les parlementaires doivent exiger une commission d’enquête pour savoir qui a encaissé l’argent, exiger une réglementation internationale de la finance, qui met un terme à la spéculation et aux gains qui ne reposent pas sur le travail.

Le grand responsable c’est le système nous dit-on, pas les hommes politiques qui l’on mis en place (fin des accords de Bretton woods, le dollar flottant…) et qui l’ont entretenu pour faciliter l’enrichissement privé et outrancier de quelques-uns, et encore moins les financiers, qui ont spéculé et perdu (ou beaucoup gagné) et dont on nationalise les pertes. Certains petits malins ont continué à spéculer dans la débâcle, en espérant se nourrir sur la bête agonisante (nous autres les payeurs) et la banque à bon papa, le gentil petit écureuil vient de perdre 750 millions d’euros, dans l’indifférence populaire générale. C’est ahurissant.

Une chose est claire, quand les Etats-Unis  perdent  mille milliards de dollars à la bourse, cela signifie que cet argent est tombé dans une autre poche. Et que l’immense appauvrissement du monde va profiter à quelques-uns : financiers, terroristes, politiques abrités par les paradis fiscaux,  qui sait ? Le système n’est que l’arme du crime, pas les coupables de la soit disant banqueroute. Soudainement « l’économie virtuelle » et « l’économie réelle » apparaissent dans le langage des médias. Vous faites erreur me dit-on, cet argent n’existe pas, il est « virtuel ». La note à payer par les contribuables et la misère qui va suivre ne seront pas virtuelles, celles-là. Rien est virtuel, seuls les ordres de bourse sont dématérialisés. Il y a toujours un acheteur pour un vendeur, un gagnant et un perdant, un encaisseur pour un débiteur.

Voilà bien longtemps qu’il m’arrive de pleurer seul, en pensant au Sud et à son milliard de victimes du capitalisme international, et à ses quelques cent mille personnes qui meurent chaque jour du « sous-développement » (soif, faim, épidémies, guerres organisées…), résultat des excès du Nord où vit 20% de l’humanité, qui accapare plus de 80% des richesses mondiales. Quel rapport avec la crise financière ? Cette crise humanitaire est entretenue depuis la fin de la guerre et encore après la fin du colonialisme via les paradis fiscaux, relais du blanchiment de l’argent sale, des opérations occultes des marchands d’armes, du crime et des guerres organisées, des dictateurs africains amis des capitalistes et autres (voir l’association Survie). Annuler les paradis fiscaux c’est dévoiler les criminels et la fripouille politique. C’est mettre un terme au grand banditisme et au capitalisme qui ont du sang sur les mains. C’est condamner un système qui a fait l’opulence des pays du Nord en pillant les richesses du Sud et qui consomment jusqu’à six fois ce que la terre peut produire pendant que des enfants meurent de faim dans le Sud. Merci aux humanitaires (je donne aussi) qui se dévouent en mettant du sparadrap sur ce cancer.

Tous les Français, tous les Européens, tous les Occidentaux et même les pays émergents cautionnent ce système mis en place par les hommes politiques, et dont les mots clés sont : productivisme et consumérisme. Les Françaises et les Français, consomment environ quatre fois ce que la planète peut produire, au détriment du Sud. Que faire ? J’ai écrit la charte du consommateur responsable en 2003. Mais les mesures annoncées semblent bien trop contraignantes pour les consuméristes que nous sommes, éduqués (voir dressé) dès le berceau par les publicistes. Nous sommes des collaborateurs zélés de la machine infernale, qui n’ont plus aucun pouvoir sur nous-mêmes pour se limiter à leurs vrais besoins, et nous opposer à cette tragédie prédatrice comme nos devoirs citoyens nous le recommandent.
Les gesticulations de Monsieur Sarkozy masquent sa peur de la grave crise sociale qui est devant nous, et qu’il devra assumer durant son mandat. Il pouvait craindre une révolution populaire, mais rien. Le casse financier du siècle a réussi. C’est inacceptable, intolérable. Les 100000 sans-domicile de notre pays, le milliard de sous-alimentés du Sud vont probablement doublés avec notre complicité.

Le peuple va-t-il continuer encore longtemps à se laisser manipuler ? Va-t-il encore longtemps collaborer à ce système criminel odieux ? Si le peuple qui est le seul producteur des vraies richesses dit NON ! Tout est possible.
Peuples du Nord ! Peuples du Sud ! Je vous invite à prendre le pouvoir par la révolution non-violente.

Note q : ceux qui veulent des explications techniques se reporterons à l’article du professeur Michel Aglietta,  10 clés pour comprendre la crise, paru dans le nouvel Observateur du 25 septembre 2008.