FEUILLE du PIC (Programme International du Coeur ou du Citoyen)

TRAITE de POLIQUE ALONSO - Coronavirus COVID-19, Drawdown, Démocratie, Écologie, Environnement et Climat, Crise financière, Décroissance, Inégalités Nord-Sud, Consumérisme, Productivisme, Pacifisme, Djihad, Spiritualité, Non-violence, Charte du consommateur responsable, Végétarisme, Commerce équitable, Ville en transition, Gandhi, Non-violence, Résistance civile.

26 juin 2012

Lettre au Président Barack Obama pour mettre en accusation les traders

Saintes, le 26 juin 2012
Association pour la non-violence et la solidarité
Maison des associations
31, rue du Cormier
17100 Saintes France
    à :
               The President
               The White House
               1600 Pennsylvania avenue
                Washington D.C. U.S.A.


Monsieur le Président Barack Obama,

Je m’adresse à vous, Monsieur Barack Obama, parce que vous êtes la personne la plus habilitée pour porter ma demande devant la Justice et le Congrès américain, en tant que Président des États-Unis et Prix Nobel de la Paix. Je n’ignore pas que la non ratification par le Congrès américain du Statut de Rome qui fonde la Cour pénale internationale (CPI) des Nations Unies est advenue après que le Président Bill Clinton l’eut signée en 1998. Mais peut-être devriez-vous aussi faire réexaminer ce dossier pour que les Etats-Unis ne donnent plus le sentiment de se soustraire au droit international.

En tant que membre des Nations Unies, les États-Unis d'Amérique ont en charge de promouvoir le respect universel et la défense de tous les Droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales. En ratifiant la Convention de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les États-Unis se sont engagés à défendre et à garantir les droits à l’alimentation pour tous les peuples et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) défend les droits des enfants devant la communauté internationale.

Pour cette raison, je porte à votre connaissance ce qui ressemble à des violations graves des droits de l'homme et de l’enfant, et qui devrait déclencher une enquête donnant lieu à un rapport d’expertise sur la base duquel les contrevenants pourraient être poursuivis par la justice américaine pour crime contre l’humanité. Cette lettre a pour objet d’épuiser les recours internes aux États-Unis avant de saisir le Conseil des Droits de l’Homme (CDH) de l’Organisation des Nations Unies. Si la violation des droits de l’homme était reconnue, la Cour internationale de justice (CIJ) compétente pour juger les Etats et/ou un Tribunal pénal international (TPI) ad hoc compétent pour juger les personnes pourraient poursuivre les responsables de violations du droit international.

Cette demande n’est pas motivée par des raisons politiques - bien que la politique ait une part de responsabilité dans la déréglementation des marchés financiers - mais bien par la défense des affamés et des enfants, conformément aux principes des Nations Unies. Effectivement, le rapport 2010 de l’UNICEF (www.unicef.fr) dit : « La fragilité de l’économie mondiale (due à la crise) et la restriction des budgets publics en 2010 ont généré de nombreux déficits qui ont mis en danger la vie des enfants. » On constate la recrudescence de la rougeole en 2009 due à un manque de 24 millions de dollars pour vacciner. Il manque 810 millions de dollars pour lutter contre la polio et 110 millions pour la vaccination antitétanique, il manque aussi des moyens pour lutter contre le VIH et le SIDA. En lisant les différents rapports de l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde émis par la FAO, on retrouve à nouveau mentionnée la responsabilité de la « crise » dans l’accroissement de la faim dans le monde. Le Rapport 2009 nous apprend ce qui suit : « La crise économique mondiale est un nouveau coup porté aux personnes en situation d’insécurité alimentaire et aux personnes vulnérables (…) » La crise économique devrait accroître le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire d’environ 11%, plus 9% avec la crise qui s’ajoutent au 2% prévus pour 2009 en l’absence de crise. Le nombre de sous-alimentés dans le monde aura augmenté pour atteindre 1,02 milliard de personnes en 2009 (pour 826 millions en 2002), nombre le plus élevé depuis 1970. « Ces crises mettent à mal les efforts que nous déployons pour réaliser l’Objectif du Millénaire pour le développement, consistant à réduire de moitié la proportion des personnes qui souffrent de la faim d’ici à 2015. Les crises alimentaires en Afrique surviennent dans un contexte de production mondiale céréalière record. Effectivement, la planète devait produire (a produit) 2,32 milliards de tonnes de céréales en 2011, soit 3,5% de plus qu’en 2010. Les graphiques (page suivante) extraits du rapport 2011 de la FAO montrent la corrélation entre l’augmentation de la faim et l'augmentation des prix des céréales et des intrants.

Ces augmentations seraient dues à la rareté provoquée par la spéculation financière qui a déclenché la « crise » mondiale. Des auteurs apportent également un démenti à l'idée que l'augmentation de la faim résulterait de « la consommation accrue de produits alimentaires, liée à la rapide élévation du niveau de vie dans les pays émergents comme la Chine et l'Inde » (Jacques Berthelot cité par www.internationalviewpoint.org/spip.php?article2120). La spéculation affecte d’une part les terres cultivables qui sont arrachées aux plus pauvres pour être vendues à des fonds souverains, des sociétés privées, et d’autre part les produits agricoles (Alain Nonjon cité par www.diploweb.com/Carte-globalisation-fonciere.html). Les principaux responsables seraient des banques d'investissement américaines comme Goldman Sachs, Morgan Stanley, Bear Stearns, Lehman Brothers, Merrill Lynch, des compagnies d'assurance des fonds de pension, des fonds mutuels, les banques commerciales, les « hedge funds » et les fonds souverains.

Suite à ces agissements, on peut estimer que 100 à 200 millions d'êtres humains sont victimes de l'accroissement de la faim dans le monde - chiffre supérieur aux 64,8 millions de victimes en 39-45 - qui a commencé entre autres avec les délits financiers des « subprimes » dans lesquels était impliqué la banque Goldman Sachs, qui s'est acquittée d'une somme de 550 millions de dollars pour solder la plainte de la Securities and Exchange Commission en juillet 2010. A ces délits s'est ajoutée la spéculation sur les aliments, qui a continué à accabler les populations les plus fragiles. Le tout intervient sur une planète malade du réchauffement climatique, où la désertification avance et où l’eau et les terres cultivables se font rares pour les paysans du Sud.

Il serait souhaitable de nommer une commission d’enquête pour faire le point sur les relations qui existent entre les agissements du monde de la finance et l'accroissement de la faim dans le monde depuis 2007. Il serait nécessaire de rechercher les ressortissants américains qui se sont livrés à la spéculation sur les aliments pour provoquer une rareté alimentaire artificielle pour en tirer des profits odieux, afin de leur offrir un procès équitable et des peines exemplaires. Pour mettre un terme aux agissements criminels qui entravent l’accès des peuples à l’alimentation et la santé des enfants, il serait souhaitable de prendre des mesures nécessaires pour réguler les marchés financiers, interdire la spéculation sur les aliments et les terres cultivables.

Comptant sur votre volonté pour faire la lumière sur ce qui ressemble à une violation grave de la liberté fondamentale de l'accès à l'alimentation et à la santé, comptant sur le Congrès pour prendre toutes les mesures législatives utiles pour plus de justice, je vous prie, Monsieur le Président Barack Obama, de croire en ma haute considération pour votre personne, qui semble avoir donné un nouveau souffle de liberté, d’égalité et de fraternité dans les États-Unis d’Amérique.

Jean-Paul Alonso
Président de l’Association pour la NOn violence et la Solidarité (anoso)

Copie : Conseil des Droits de l’Homme, journaux