FEUILLE du PIC (Programme International du Coeur ou du Citoyen)

TRAITE de POLIQUE ALONSO - Coronavirus COVID-19, Drawdown, Démocratie, Écologie, Environnement et Climat, Crise financière, Décroissance, Inégalités Nord-Sud, Consumérisme, Productivisme, Pacifisme, Djihad, Spiritualité, Non-violence, Charte du consommateur responsable, Végétarisme, Commerce équitable, Ville en transition, Gandhi, Non-violence, Résistance civile.

08 février 2021

LA BOÎTE À OUTILS DE L’ACTIVISTE NON-VIOLENT

 « Les moyens peuvent être comparés à une graine, la fin à un arbre ; et il y a la même relation inviolable entre les moyens et la fin qu’entre la graine et l’arbre ». - « Selon ma philosophie de la vie, la fin et les moyens sont des termes convertibles ». - « La désobéissance civile est le droit imprescriptible de tout citoyen ».Gandhi* (19p147&235)

Introduction
Tout théoricien de la non-violence écrit bien souvent en marge de l’action, et prend le risque de vouloir standardiser ce qui ne peut pas l’être. Il n’existe pas de moyens de lutte standard, il faut être présent sur le terrain pour adapter la stratégie de lutte au milieu. Selon René Girard, qui a publié La Violence et le Sacré en 1972, « le propre de la violence est de détourner le conflit de son objet et de le centrer sur le seul jeu de la rivalité mimétique des antagonistes ». (11p78)Ensuite, c’est la supériorité de la force qui décide de l’issue du conflit, et non pas la justesse des revendications et encore moins le droit.
La non-violence, en mettant en avant le seul objet du conflit, annule aussi la force en tant que facteur de décision, et prive l’oppresseur de son principal atout. Comme ce dernier ne dispose pas des arguments qui justifient sa position devant l’opinion, il n’a plus qu’à s’incliner. Si la force de l’adversaire armé repose sur le nombre de fusils et d’hommes qu’il a pour les tenir, la force non-violente repose sur la volonté de faire respecter la justice sociale, le droit, avec le soutien des médias et de l’opinion publique. Les effectifs des mouvements non-violents augmentent d’autant plus facilement qu’ils n’utilisent pas d’autre arme que la justice sociale ou le respect des Droits de l’Humain, de la Nature et de l’Animal. Les cartouches d’un mouvement non-violent ne sont jamais épuisées.
La psychanalyse a montré que, dans la violence, l’homme projette son angoisse de mort sur l’autre, qu’il veut détruire pour se libérer de sa peur. « Dans l’action non-violente chacun est invité à intérioriser cette angoisse de mort ». (11p84)Seule la force spirituelle permet de réaliser ce changement. Pour cette raison, Gandhi* pratiquait et recommandait la prière et le jeûne. Le don de soi est purificateur, il annihile le mal, il appelle à l’apaisement et au dialogue en libérant l’oppresseur ou le malade de sa propre peur, de son insuffisance et de son isolement. Il ne faut jamais se laisser gagner par la contagion de la peur ni par le mimétisme de la violence. Nous savons, cependant, que l’amour n’est pas la panacée qui écarte la guerre, et que la non-violence est inopérante quand elle ne s’inscrit pas dans une stratégie d’action.
À la Conférence de Genève du 10 décembre 1931, Gandhi* parle de la non-violence appliquée dans les luttes sociales ainsi : « À la minute même où les travailleurs comprennent que le choix leur est offert de dire “oui” quand ils pensent “oui”, et “non” quand ils pensent “non”, le travail devient le maître et le capital l’esclave. Et il n’importe absolument pas que le capital ait à sa disposition des fusils, des mitrailleuses et des gaz empoisonnés, car il restera parfaitement impuissant si le travailleur affirme sa dignité d’homme en restant absolument fidèle à son “non”. Le travail n’a pas besoin de se venger. Il n’a qu’à rester ferme et à présenter sa poitrine aux balles et aux gaz empoisonnés ; s’il reste fidèle à son “non”, celui-ci finira par triompher. Mais je vais vous dire pourquoi le mouvement ouvrier si souvent capitule. Au lieu de stériliser le capital, comme je l’ai suggéré en tant qu’ouvrier moi-même, il cherche à prendre possession du capital pour devenir capitaliste à son tour. Par conséquent, le capitalisme, soigneusement retranché dans ses positions et bien organisé, n’a pas besoin de s’inquiéter ; il trouve dans le mouvement ouvrier les éléments qui soutiendront sa cause et seront prêts à le remplacer. Si nous n’étions pas fascinés par le capital, chaque homme et chaque femme comprendrait cette vérité essentielle. Ayant moi-même participé à l’organisation ou organisé des expériences de ce genre dans toutes sortes de cas et pendant longtemps, je puis dire que j’ai le droit de parler de cette question, et que je possède quelque autorité en la matière. Il ne s’agit pas là de quelque chose de surhumain, mais au contraire de quelque chose qui est possible à chaque travailleur, homme ou femme. En effet, ce qu’on demande à l’ouvrier ne diffère pas de ce qu’accomplit en un certain sens le soldat qui est chargé de détruire l’ennemi, mais porte sa propre destruction dans sa poche. Je désire que le mouvement ouvrier imite le courage du soldat, mais sans copier cette forme brutale de sa tâche qui consiste à apporter la mort et les souffrances à son adversaire. Je me permets de vous affirmer d’ailleurs que celui qui est prêt à donner sa vie sans hésitation et en même temps ne prend aucune espèce d’armes pour faire du mal à son adversaire, montre un courage d’une valeur infiniment supérieure à l’autre ». (29 p208-209)
De nos jours, la plupart des salariés des grandes entreprises acceptent d’acheter des actions (produits boursiers) avec un abondement offert par leur patron, pour investir l’intéressement ou la participation que leur verse leur entreprise. Les salariés sont tenus par les traites de remboursement des crédits qu’ils contractent pour acheter leurs maisons, leurs voitures, leurs meubles, etc. Le consumérisme a gagné toutes les chaumières et gangrené tous les esprits, le capital est roi et l’avilissement des consommateurs n’a jamais été aussi grand. Il convient de s’affranchir de la dépendance des banques qui mettent une camisole financière aux luttes sociales. Il faut savoir satisfaire ses besoins sans abuser. L’autonomie est un facteur important sur lequel nous reviendrons. Notons aussi l’embourgeoisement de presque toutes les classes sociales en France, qui se construit en grande partie sur la spoliation du Sud. L’assistanat aussi tue les revendications sociales. La misère intérieure de la population est grande, et fait plus pitié que la misère physique rencontrée dans le Sud. Mais le Sud nous emboîte le pas et la tâche qui est devant nous est immense.
C’est un profond malaise social engendré par une dérive autoritaire de l’État, une occupation étrangère par la force, une taxe ou un impôt injustifié, une loi ou un règlement injustes, de mauvaises conditions de travail, des salaires insuffisants, la grande pauvreté, le saccage de la nature, le martyre des animaux, etc., qui déclenchent des actions non-violentes de protestation de masse ou individuelle. Nous allons passer en revue des moyens d’actions non-violents illustrés par des exemples.
Extrait du Guide de la révolution non-violente à la mémoire de Gandhi, éd. 2008, de Jean-Paul Alonso, aux éditions-arte-politeia.com Billet posté le 13/12/2020 par Jean-Paul Alonso sur Facebook.

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