FEUILLE du PIC (Programme International du Coeur ou du Citoyen)

TRAITE de POLIQUE ALONSO - Coronavirus COVID-19, Drawdown, Démocratie, Écologie, Environnement et Climat, Crise financière, Décroissance, Inégalités Nord-Sud, Consumérisme, Productivisme, Pacifisme, Djihad, Spiritualité, Non-violence, Charte du consommateur responsable, Végétarisme, Commerce équitable, Ville en transition, Gandhi, Non-violence, Résistance civile.

18 mars 2006

CHARTE du PIC 2006 (ex Charte EDDEM)

Préambule
Gandhi demandait d’incarner les changements que l’on souhaite voir dans le monde ; la charte du PIC est une feuille de route alter-mondialiste qui va dans ce sens. Son but n’est pas de revenir à un mode de vie ancien, mais de mieux se projeter dans le futur avec l’expérience acquise par l’humanité jusqu’à nos jours, en mettant les savoirs, les techniques et la connaissance au service de la vie. Les idées politiques, religieuses ou philosophiques, qui ne se traduisent pas par des gestes quotidiens sont les ennemis de la vérité. La spiritualité qui n’est pas obligatoirement dogmatique, est un facteur important pour sublimer ses envies, et élever son degré de conscience au-dessus de l’avoir qui mine l’humanité. Un monde meilleur ne peut se faire qu’avec un homme meilleur, des citoyens responsables.
Durant la longue préhistoire, l’humanité a développé des habitus entretenus par la peur de manquer de nourriture, un esprit de capitalisation la mine depuis la fin de l’ère glacière ; l’hominisation n’est pas achevée. Aujourd’hui, l’activité humaine ne permet plus à la nature de se renouveler, l’humanité est menacée. Nous devons réagir en construisant ensemble un projet réaliste et lisible par tous les terriens, c’est l’objectif ambitieux du PIC.

Un constat d'échec

La dernière guerre mondiale de 1939-1945 a fait 56 millions de morts(valeur haute)ou 2100 morts par jour environ et nous avions déjà dit « plus jamais ça ! » en 1918. Or, ces dernières décennies, des dizaines de milliers de personnes sont mortes de soif, de faim chaque jour dans le monde, pendant que dans les pays développés certains meurent de surconsommation, de suralimentation, se tuent inutilement en automobile, etc. Les famines ne sont pas une fatalité mais le plus souvent l’œuvre des mafias et des dictatures que de la nature. En 1993 chaque terrien disposait de 2,2 hectares (1,7 ha de terre arable et 0,5 ha d’espace marin de pêche) pour vivre. Mais l’empreinte écologique d’un habitant des Etats-Unis moyen était de 10,3 ha, et il aurait fallu 5 planètes terre ou biosphères pour produire les biens et absorber les déchets, si les 6 milliards de terriens avaient adopté le même mode de consommation. Non seulement notre mode de vie est injuste à l’égard du Sud, mais en plus il n’est pas durable, car au rythme actuel les ressources non renouvelables de la terre ainsi que les forêts tropicales seront épuisées vers 2050. Il est dit qu’en 1998 le commerce équitable était en mesure de fournir des emplois pour toute la planète, mais ne représentait que le dix millième des 6200 milliards de dollars que comptaient les échanges internationaux. Néanmoins, nous devons veiller à encourager les cultures vivrières locales et les échanges inter-sud, et non la production de denrées de luxe et de colifichets pour le Nord. Nous devons non seulement repenser nos rapports avec le Sud ou le tiers monde, ce tiers Etat des nations développées, mais aussi avec la nature, avant que ces derniers nous imposent brutalement leurs lois. Ne négligeons pas la mortalité et le mal-être consécutifs au prétendu « progrès » des pays du Nord : morts dans les accidents de la route, suicidés, cancer, abus en tout genre.
Sur le plan politique, je m’étonne que la France qui a écrit les droits de l’homme, importe des produits fabriqués dans des pays qui ne respectent pas ces droits, et que les citoyens consommateurs collaborent à l’esclavagisme en consommant des produits inéquitables. La résultante de ce comportement non-citoyen est l’augmentation de la précarité des emplois, du chômage et aussi de la grande pauvreté en Occident. Ainsi, les Républiques d’Occident encouragent la montée en puissance de pays dont l’idéologie totalitaire risque de dominer le monde de demain en balayant les droits de l’homme. Les capitaux et les savoir-faire gagnés sur le dos des travailleurs qui ont lutté pour établir la démocratie et la justice sociale, se déplacent vers les pays esclavagistes. Les libéraux en France, se rapprochent de plus en plus d’une idéologie totalitaire, pour essayer de venir à bout de la violence engendrée par l’exclusion et la pauvreté, par la répression. Je m’étonne aussi que les mafias et les dictatures, qui sont responsables pour une grande partie des guerres, des famines et de la grande misère sur terre ne soient pas éradiquées par l’ONU et les Etats démocratiques. La démocratie deviendra-t-elle un jour un lointain souvenir de l’histoire de l’humanité ?
L’information (télévision, presse, etc.) est en majeure partie sous la coupe des lobbies ou de l’état qui servent les intérêts privés et non ceux de la communauté internationale. La manipulation médiatique et publicitaire des populations est l’un des plus grand scandale de notre temps, qui doit mobiliser notre vigilance.


Un programme citoyen
Les partisans de la croissance économique et de l’enrichissement illimité, harcèlent les travailleurs pour toujours plus de productivité, harcèlent les consommateurs pour consommer tout et n’importe quoi en gaspillant. Le PIC propose de moins et de mieux consommer, de moins travailler pour mieux partager et s’épanouir individuellement et collectivement. La liberté, l’égalité et la fraternité n’ont pas de frontières. Les ressources terrestres appartiennent à tous et doivent être réparties équitablement et raisonnablement entre les pays au prorata de leur surface. La survie de la nature dont l’humanité fait partie dépasse les clivages de classe, de génération, politiques, religieux, philosophiques et intellectuels. La prise de conscience passe par l’information objective sur la situation écologique et humanitaire au Sud comme au Nord. Il s’agit de sortir de l’illusion collective pour agir. Peut-on agir ? Oui et à plusieurs niveaux. Les consommateurs du Nord représentent environ 20% de la population mondiale et consomment environ 80% des richesses mondiales, or le pouvoir d’achat est un pouvoir de décision et d’action. Voulons nous continuer à servir les intérêts d’une minorité ou nos intérêts communs et ceux de la nature ? L’offre commerciale répond à la demande du consommateur, à lui de réorienter les marchés vers une économie durable, solidaire et qui respecte l’éthique. Dans l’attente de l’augmentation des moyens de production artisanaux locaux, il faut exiger une traçabilité des modes d’obtention des produits de consommation pour connaître leur valeur qualitative, écologique, éthique et humanitaire. Nous devons mieux produire et consommer plus intelligemment pour réduire notre empreinte écologique. L’empreinte écologique, et la qualité humanitaire et éthique des produits de consommation doit être calculée et étiquetée sur les dits produits. L’objectivité de nos besoins doit l’emporter sur la subjectivité publicitaire. Le PIC propose de construire sa sagesse par des actes vertueux de consommateur et de citoyen responsable.
Pourquoi la charte du PIC parle d’épanouissement intérieur ? Le PIC ne répond à aucun dogme et ne veut surtout pas en créer un nouveau. Cependant, sans l’éveil aux valeurs spirituelles par la pratique d’un mode de relaxation, de méditation et de prière, l’humain n’arrive pas à se régénérer intérieurement, et a du mal à se maîtriser. Il reste souvent voué au culte des objets, des apparences et de la jouissance immédiate ; prisonnier du temps court, il n’a plus de répit en ce monde. Par leur éveil, leur mode de consommation réduit et réformé, les membres du PIC cessent d’être des collaborateurs de la dangereuse utopie moderne et rentrent en résistance contre le totalitarisme économique, qui aliène les travailleurs et les consommateurs, agresse la nature et l’humanité et menacent les démocraties. J’ai constaté que tout ce que je refusais de consommer matériellement, et que je léguais aux démunis, m’était rendu intérieurement. Il ne s’agit pas d’un sacrifice, mais d’une autre manière d’accéder au bonheur.
La révolution dans le silence grâce à l’éveil des consciences, fera de la terre le paradis que ses enfants méritent d’avoir. L’éveil et la sagesse s’obtiennent grâce aux actes vertueux, au langage du cœur, à la maîtrise et au don de soi.
En achetant des produits locaux on peut favoriser l’artisanat, en achetant des produits du commerce équitable, on fait un effort de solidarité à l’égard du Sud (mesure qui doit disparaître à terme) En achetant des aliments ou des vêtements issus de l’agrobiologie et en recyclant ses déchets ménagers par le tri sélectif, on préserve la nature. Les actions qui permettent de réorienter l’économie en respectant la nature, l’éthique et l’équité sont nombreuses.
Pourquoi l’agrobiologie ? Une terre cultivée intensivement avec des méthodes chimiques perd sa richesse naturelle, il faut parfois la mettre en jachère 20 ans pour reconstruire son humus. L’agrobiologie préserve la nature, la santé et écarte les OGN. Pourquoi le végétarisme ? D’abord pour le respect du règne animal. Les végétariens sont en meilleure santé à tous les âges de la vie et ont une espérance de vie supérieure aux omnivores. L’agriculture est l’activité qui consomme le plus d’eau dans le monde et les protéines végétales nécessitent moins de surface cultivée pour leur obtention que les protéines animales. Il faut environ 10 protéines végétales pour obtenir 1 protéine animale, d’où l’intérêt aussi du végétarisme pour lutter contre la faim dans le monde.
Pourquoi l’homéopathie ? L’homéopathie est une médecine peu coûteuse qui consiste à soigner par les semblables, avec des doses infinitésimales de produits, d’où l’innocuité des traitements qui respectent les fonctions du corps. Rappelons qu’un médecin homéopathe a fait trois années de spécialisation après son diplôme de médecine générale.
La concurrence individuelle et celle des sociétés doivent se détourner de la capitalisation des biens ou des honneurs pour faire place à une culture de la vie respectueuse de la nature. Chacun de nous doit tirer sa fierté dans l’appartenance à un mouvement, qui veut redresser la barre de l’humanité, en gagnant le vrai titre d’Humain. Un jour nos frères du Sud, nos petits-enfants sauront que nous avons espéré un monde meilleur et que nous avons eu le courage de le faire. Ceux qui viendront après nous n’auront plus à subir la honte de savoir que des milliers de personnes chaque jour meurent de faim dans le monde, que leurs biens de consommation sont fabriqués par des esclaves et des enfants exploités dans le sud, plus l’angoisse d’une catastrophe écologique, que le langage des armes de guerre reste le seul triomphant sur la terre, etc. Il s’agit disons le, de donner un sens noble à notre vie en défendant les valeurs de la vie, et en devenant l’artisan de son bonheur. Le PIC est un programme adressé au citoyen responsable, qui permettra de rétablir l’équilibre intérieur des hommes, les équilibres entre l’humanité et la nature et entre le Nord et le Sud, s’il est appliqué à grande échelle. Le PIC encourage la convivialité, la solidarité, l’entraide morale, matérielle ou pratique et milite pour la tolérance, le respect des peuples, des cultures et de la nature. Dans les temps futurs, notre époque sera qualifiée d’âge barbare, qui a gaspillé les ressources naturelles, sans respecter l’humanité ; informés nous prenons le risque d’être assimilés à des barbares si nous ne bougeons pas. La nature, l’éthique, l’équité dans le monde, demandent dès aujourd’hui qu’une contre culture gagne les pays du Nord, qui servent souvent de mauvais exemple aux pays en voie de développement, pour ce qu’ils consomment aveuglément. Le Sud doit savoir que notre modèle n’est pas le bon. La décroissance progressive et nécessaire dans les pays du Nord, permettra une meilleure répartition des richesses, et l’accès à l’autosuffisance des pays pauvres, où plus de quatre milliards d’enfants, de femmes et d’hommes attendent les vrais bienfaits de la civilisation de demain. Si les humains ne se réveillent pas, la croissance économique et démographique de l’Asie fera que dans quelques décennies notre société prédatrice déclinera par le manque de matières premières. Les guerres, les famines, le chaos, balaieront alors les sociétés occidentales. Des penseurs tireront peut-être alors un bilan des erreurs de l’humanité mais un peu tard. Le PIC montre la voie de la réforme volontaire et réfléchie, porteuse d’une plus grande justice sur terre. Il ne s’agit pas d’un auto-sacrifice, mais de se réaliser pleinement en tant qu’être humain.

Quelques recommandations utiles
1. Cultiver son épanouissement physique par le travail manuel, la marche, le vélo, le sport, le yoga, etc, et son épanouissement intérieur par la méditation, la prière, etc, pour se maîtriser.
2. Se tenir informé sur la situation humanitaire, écologique de la planète en lisant la presse alternative.
3. Eviter la violence verbale, physique ou en oubliant d’agir en faveur des démunis. Lutter contre le harcèlement en tout genre et en tout lieu. Unir ses actes quotidiens à sa pensée en militant sur le terrain.
4. Se tenir à l’écart de la manipulation publicitaire et médiatique. Eviter la culture virtuelle, qui isole de la réalité et la fausse.
5. Participer à des veillées en famille et entre amis, et à des spectacles vivants et encourager les artistes locaux. Inviter des personnes isolées. Privilégier la vie communautaire.
6. S’alimenter sans excès et ne pas gaspiller la nourriture par respect de la terre, du cultivateur et de ceux qui ont faim. Tendre vers une alimentation végétarienne et biologique.
7. Se soigner d’abord avec les médecines naturelles et l’homéopathie, qui respectent notre corps et l’environnement. Utiliser en dernier recours l’allopathie.
8. Utiliser les moyens de locomotion les moins polluants, la marche, un vélo, etc, les transports en commun ou des véhicules motorisés « propres » en réduisant sa vitesse.
9. Trier et recycler ses déchets. Demander des installations de récupération et de recyclage aux élus si besoin.
10. Limiter sa consommation d’énergie et d’eau. Choisir le plus possible des énergies renouvelables (solaire, éolienne, éthanol, géothermie, etc) Eviter l’énergie nucléaire, sinon utiliser des ampoules basse tension et limiter ses appareils électriques.
11. Construire des habitats écologiques, des écovillages, etc.
12. S’efforcer de réduire sa consommation générale en éliminant le superflu (exemple : emballages et sacs en plastique) et éviter de renouveler exagérément ses produits de consommation.
13. Acheter des produits qui respectent l’environnement, l’éthique humanitaire et l’équité (aliments, vêtements, matériaux, etc) et en priorité des produits locaux pour éviter le transport.
14. Acheter des produits du « commerce équitable » qui aident les populations déshéritées, pourvu qu’ils ne concurrencent pas les produits locaux. Ne pas acheter de bois exotique pour lutter contre la déforestation des forêts tropicales.
15. Ne pas consommer de produits obtenus en exploitant des enfants et des peuples esclaves. Exiger une traçabilité qualitative et éthique des produits de consommation. Ne pas hésiter à produire ses produits localement et de manière artisanale.
16. S’abonner à des revues alternatives comme : Les quatre saisons, La maison écologique, La décroissance, Silence, etc. A des journaux comme Le Monde diplomatique, Politis, La Décroissance, etc
17. Rester à l’écoute de sa conscience et de son prochain, en allant par exemple dans les cités pour réduire l’exclusion. Pratiquer le bénévolat et la solidarité envers les démunis en évitant les intermédiaires pour rétablir le lien social.
18. Développer une culture de la vie et de protection de la nature, en ramassant par exemple les sacs et les bouteilles en plastique abandonnés pour montrer l’exemple.
19. Utiliser le plus possible des moyens publics et collectifs : transport, téléphone, terminal Internet, etc
20. Pratiquer le plus possible le troc, les échanges non marchands, le don de soi.
21. Dans l’espoir de la paix universelle, organiser des manifestations pacifiques pour faire pression sur l’ONU et les Etats, pour qu’ils éradiquent les mafias, les dictatures, responsables des guerres, des famines, au tiers monde.
22. Ne pas collaborer à la fabrication d’armes de destruction massive, de jouets, de jeux et de livres éduquant à la violence.
23. Pratiquer la désobéissance civile ou civique pour protester : la grève, le refus-marchand et la non-collaboration (le boycott), les manifestations et les marches silencieuses, etc.
24. Eviter les crédits pour garder son libre arbitre, son autonomie de penser et d’action.
25. Eviter de capitaliser et de faire la confusion entre bonheur et possession de biens.
26. Consacrer une part des économies dégagées par la décroissance de sa consommation, à son désendettement, à consommer plus « propre » et dans les œuvres humanitaires pour le tiers et le quart monde à travers des ONG et des associations.
27. Garder la richesse de sa culture et de sa langue, autant que sa propre identité culturelle. L’espéranto doit l’emporter sur l’anglais pour la future langue internationale.
28. Inviter des personnes pour présenter le concept PIC.
Cette charte ne peut pas être exhaustive et est en permanente évolution, restons imaginatifs.