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25 novembre 2015

Appel à la désobéissance civile contre la « guerre »

Je l'ai dit dans mes deux lettres précédentes, les solutions à mettre en œuvre pour stopper les attentats terroristes en France et en Europe ne passent pas par la violence.

Le Président Hollande s'acharne à vouloir déclencher une troisième guerre mondiale en parcourant le monde pour former une coalition contre Daech. Fort heureusement les autres chefs d'État semblent bien plus lucides, prudents et réservés que lui. Je pense comme le politologue Hasni Abidi, le seul que j'ai entendu proposer une solution diplomatique au conflit (Arte, 28' du 24/11/2015), que même si les bombardements dispersent les combattants de Daech, que ces derniers amplifiront les attentats terroristes. Par conséquent les frappes ne résoudront aucun problème au Moyen-Orient, bien au contraire. Notre gouvernement, les médias d'État et ceux appartenant  aux lobbies de l'armement – qui sont majoritaires - ne cessent pas de diffuser en boucle des images de guerre et un langage belliciste et xénophobe, qui mettent la population française en danger.

Par conséquent, le devoir imminent de la population française n’est pas de chanter La Marseillaise et d’afficher des drapeaux à leur fenêtre comme le recommande M. Hollande. La population doit avoir recourt à la désobéissance civile (pratiques de non-violence politique ci-dessous) pour faire plier ce gouvernement belliciste et criminel. Nous devons faire pression pour que la France cesse les bombardements et toutes entreprises bellicistes en dehors de ses frontières. Il faut mettre un terme à la « guerre de Hollande » avec : la création de collectifs ; l'organisation de la contestation populaire, le refus des élections régionales et de la COP21. Pour que ce gouvernement cesse les hostilités, les Français doivent oublier provisoirement leurs intérêts personnels, leurs engagements politiques y compris écologique, pour lutter en priorité contre cette guerre absurde et meurtrière. Celles et ceux qui encouragent la guerre par leur silence et leur indifférence le regretteront, car Daech continuera de frapper aveuglément. N’oubliez pas que ce gouvernement fait la guerre à crédit avec votre argent, qui serait bien mieux utilisé ailleurs pour notamment offrir un avenir à cette jeunesse perdue qui rejoint Daech.

Je rappelle un paragraphe du Guide de la révolution non-violente d’actualité :

II-1-7-  La grève générale pour la paix internationale

Après la reconnaissance du droit syndical en 1884, la Confédération générale du travail est créée  en 1895. En 1906, la CGT adopte la « charte d’Amiens » qui supprime le lien organique entre partis politiques et syndicats. Cependant, les anarcho-syndicalistes et les socialistes de l’époque s’entendent sur les moyens à mettre en œuvre pour mettre un terme aux guerres en Europe. Les socialistes Jean Jaurès et Édouard Vaillant font adopter la même année par la SFIO  la nécessité d’une action contre la guerre dans chaque pays, début de citation : « par tous les moyens depuis l’intervention parlementaire, l’agitation publique, les manifestations populaires jusqu’à la grève générale ouvrière et l’insurrection. » Cette position valut à la SFIO les vives attaques de la grande presse  possédée par les grands propriétaires. Les socialistes partisans de Jules Guesde considéraient qu’il n’y avait pas lieu de combattre le militarisme et le capitalisme séparément.

Poussés par le nationalisme et le bellicisme, depuis le tout début du vingtième siècle, les pays européens avaient dépensé des sommes importantes dans l’armement. Jean Jaurès est assassiné et la Première Guerre éclate. Pour les militants ouvriers la déception est immense de constater que le prolétariat mondial n’a pas réussi à maintenir  la paix par la grève générale internationale. Le bilan de la guerre 14-18 est lourd. Il y a eu 8,6 millions de morts et 6 millions d'invalides. La France a perdu 1,4 millions de soldats, soit 10% de sa population valide masculine.

Mais douze ans plus tard la Seconde Guerre mondiale approche ; Louis Lecoin écrit dans sa biographie : « Sans que les masses, que nous nous étions tant acharnés à prévenir le soupçonnent, nous vivions depuis 1930 sur un volcan, bouillonnant (…). Et voici que la politique franco-anglaise, notamment celle, plus lointaine, d’un Poincaré, est parvenue à hisser Hitler au pouvoir. Les chauvins, les militaristes, les profiteurs de guerre d’un peu partout, sont comblés. Ils voulaient cela : un fou à la tête du gouvernement, au-delà du Rhin, pour posséder tous les prétextes à mal faire n’importe où (…) Laval, s’étant rendu à Moscou, a rapporté dans sa serviette l’ordre aux communistes français de ne plus confondre officier avec "gueules de vaches", de respecter, dorénavant, l’armée et de s’apprêter à défendre éventuellement la patrie. Ceux-ci, dociles, se sont d’abord seulement inclinés ; puis très vite, ils sont devenus des patriotes, brandissant les trois couleurs et s’égosillant avec La Marseillaise (…). Je me vois encore en ce printemps 1936, dans une salle de la Bourse du Travail où se trouvaient assemblés les conseils syndicaux de la région parisienne (…). J’obtins de parler dix minutes pour demander aux syndicalistes de balayer devant leur porte. Je leur reprochais de critiquer le militarisme allemand et de rien dire du militarisme français ; de s’élever contre le réarmement outre-Rhin et de ne point mentionner le colossal budget de guerre de notre pays. "Prenez garde ! Leur criai-je, vous êtes en train de vous rendre complices des prochaines hécatombes." (...) Car on n’élabore pas une société de rêves sur des monceaux de cadavres ; on ne crée pas du beau et du durable avec des peuples malades, diminués physiquement et moralement. Plutôt désespérer de l’avenir que de l’hypothéquer de cette façon. Je n’obtins aucun succès. »

Jean Giono, de son côté, pour mettre un terme aux guerres, demande dans sa Lettre aux paysans en 1938  ce qui suit : « La paysanne doit refuser d’être la remplaçante. Dès le début de la guerre elle doit détruire ses stocks de blé et ne garder strictement que ce qui est nécessaire à sa vie à elle et à la vie des enfants (…). Vous avez la famine à votre disposition : affamez les parlements et les états-majors jusqu’à ce qu’il soit indispensable de renvoyer vos hommes aux champs (…). Mais vous pouvez sauver vos hommes plus tôt encore. Vous pouvez même  empêcher qu’on pense la guerre. Vous qui ne savez pas écrire vous pouvez écrire la phrase la plus puissante et la plus noble de tous les temps : " Les paysannes soussignées s’engagent en cas de guerre à détruire le stock de blé qui sera en leur possession et à ne plus cultiver la terre que pour leur propre nourriture." Engagez-vous dans la croisade de la pauvreté contre la richesse de guerre. Vos plus beaux chevaux de bataille sont vos chevaux  de labour, vos charges héroïques se font pas à pas dans les sillons. Votre bouclier a la rondeur de toute la terre (…). L’intelligence est de se retirer du mal. »


Mais rien ne stoppe la folie meurtrière, et la Seconde Guerre de 1939-1945  fait 38 millions de morts. Près de douze  millions de personnes ont été exterminées dans les camps par les nazis, dont six millions de juifs sur les 8,6 millions recensés Quand les peuples réaliseront-ils, qu’ils ne sont, pour les capitalistes, que des robots-producteurs-consommateurs et de la chair à canon ? (fin de citation)


Ceux qui ont vécu la guerre de 14-18 et 39-40 ont dit "Plus jamais ça", alors je le redis avec force, opposez-vous à la guerre pour ne pas avoir à redire " PLUS JAMAIS ÇA " dans quelques années si le conflit ne vous a pas détruit.