FEUILLE du PIC (Programme International du Coeur ou du Citoyen)

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25 avril 2006

Nucléaire - philo cynique N°9 avril 2006

Pourquoi dire NON! au nucléaire
Pourquoi dire NON ! au nucléaire
Pierre Coulomb administrateur de la CRIIRad (commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité) nous rappelle (Silence de mars 2006)
(p8) « … 26 avril 1986. Explosion de réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Ce n’est que deux jours plus tard que la Suède décèle une augmentation anormale de la radioactivité de l’air provenant vraisemblablement d’un accident majeur dans le sud… L’URSS confirme peut après et rend public le nom de Tchernobyl, …»


Naissance de la CRIIRad
«Dès le mois de mai, animé par l’indignation, l’instinct de survie et une démarche citoyenne, un petit groupe de personnes de la vallée du Rhône fonde la CRIIRad, dont les statuts sont basés sur les principes suivants :
« - Constatant qu’en la circonstance les pouvoirs publics ont choisi délibérément de soutenir l’institution nucléaire au détriment de la protection des populations et du respect de la réglementation existante, par le moyen de la dissimulation et du mensonge - constatant la formidable main mise du lobby nucléaire sur l’establishment politique, administratif, financier, économique, institutionnel et médiatique de notre pays - constatant que tout ce qui touche à la radioactivité est profondément méconnu du public et se prête admirablement à la dissimulation du fait que la radioactivité échappe à nos cinq sens - la CRIIRad a choisi :
- de se donner les moyens de se former à cette discipline au niveau scientifique - d’acquérir ses propres moyens techniques de mesure - de ne jamais avoir recours à des soutiens mettant en jeu son indépendance - d’informer le plus objectivement possible et en toute indépendance la population sue les réalités de terrain dans le domaine de la radioactivité, afin que l’exercice de la démocratie soit possible (…) »….


Les résultats les plus marquants de la CRIIRad (p9)
- des milliers de mesures de contamination de terrain et de produits alimentaires - Elaboration et publication en 2002,…, d’un atlas européen de la contamination radioactive, document majeur et reconnu, face à une cartographie officielle défaillante - Mise en place d’un réseau de balises de surveillance de la radioactivité de l’air dans la vallée du Rhône, …- organisation de stages de formation sur la radioactivité ouverts à tout public - de très nombreuses études radio-écologiques de sites, bâtiments, bassins fluviaux, régions, mines d’uranium, à la demande de collectivités publiques et d’associations, en France et à l’étranger - Information, débats publics, émissions radio sur des sujets tabous tels que l’uranium appauvri …
P10 Plus que jamais, la CRIIRad, à l’heure de son ouverture à l’international avec la création du laboratoire CRIIRad-Bandajevski, a besoin de votre soutien. » CRIIRad, 471, avenue Victor Hugo, 26000 Valence tél : 04 75 41 82 50


Le rassemblement anti-EPR de Cherbourg (p14) se tiendra les 15 et 16 avril ; … Pour les informations rendez-vous sur le site http://www.stop-epr.org/ou téléphoner au 02 33 88 09 06. »


Nucléaire ou énergies renouvelables ?
Dans deux articles p11à 13 de Silence, Michel Bernard rappelle les inconvénients du nucléaire et les avantages des énergies renouvelables sur lesquelles je fais un zoom.
« Une énergie abondante (p11)
Le soleil envoie en permanence 170 000 milliards de kilowatts à la terre, dont elle réfléchit environ 60 0000 vers l’espace. Nous disposons donc d’environ 20 mégawatt par personne …
Le potentiel des énergies renouvelables (p13)
Pour ceux, victimes de la propagande nucléaire, qui doutent du potentiel des énergies renouvelables, voici quelques rappels utiles.
Dans le domaine des photopiles, le rendement augmente de manière régulière (30% en laboratoire, 20% dans le commerce). Avec une moyenne de 15% de rendement, on obtiendrait, en recouvrant l’ensemble des toitures françaises, une production de l’ordre de 1000 TWh (téra watts heure) par an d’électricité … soit plus du double de ce qu’on consomme actuellement (450 TWh), sans empiéter sur les surfaces agricoles. Au niveau de la biomasse, à l’échelle mondiale, la production annuelle est estimée à soixante fois ce qu’on utilise… soit de quoi couvrir, de manière renouvelable, six fois nos besoins actuels. La France dispose d’un grand nombre de forêt et donc d’un réservoir immense, qui peut alimenter des réseaux de chaleur au niveau des communes. Du côté des éoliennes, les pétroliers, disposant des techniques des plates-formes d’exploitation en mer, multiplient les projets de centrale offshore dont la puissance dépasse parfois celle des réacteurs nucléaires, avec des taux de disponibilité supérieurs à 70% pour des surfaces occupées en mer relativement faibles (quelques km2). L’éolien offshore peut satisfaire des dizaines de fois nos besoins en électricité … et à un prix compétitif, d’où la ruée actuelle des financiers dans ce domaine : …

Le nucléaire est une mauvaise réponse
Si nous adoptions une sortie d’urgence, après un second Tchernobyl ? Il ne faudrait que deux ans pour construire des centrales éoliennes, depuis leur mise à l’étude jusqu’à la production du premier kWh. Quelques mois suffisent ensuite pour que ces éoliennes remboursent l’énergie nécessaire à leur fabrication et à leur installation.
A l’inverse, si nous voulons lancer un nouveau programme nucléaire, il faut, selon les données de l’EDF, prévoir douze ans entre les études et le couplage au réseau et encore six à sept ans pour que le réacteur rembourse ce qu’il a coûté en énergie….

Un choix politique
… C’est dans le domaine politique qu’il faut intervenir en proposant une autre forme d’organisation de société, en optant pour une énergie démilitarisée (…), décentralisée donc humaine, contrôlable par les citoyens … Il y a urgence à élaborer une organisation en régie intercommunale, en coopérative d’habitants, avec une grande mixité dans les sources de production, … car même si nous parvenons à bloquer un nouveau programme nucléaire, nous nous dirigeons tout droit vers une privatisation par de grandes multinationales qui, après avoir confisqué l’eau, pourraient aussi nous confisquer le soleil et le vent » en conservant leur monopole de l’énergie.
Le débat public sur l’ITER bloqué (p15) Le 26 janvier, la première réunion de débat public sur l’ITER, le réacteur de fission prévu à Aix-en-Provence, a tourné court. Une centaine d’opposants ont envahi la tribune stoppant la présentation des officiels. Pour Stéphane Lhomme du Réseau Sortir du nucléaire : « Pour nous, un débat public doit se tenir avant la décision. Or, la décision d’implanter ITER a déjà été prise en juin 2005. Nous demandons donc l’annulation de cette décision, pour qu’un vrai débat puisse avoir lieu ». Les opposants annoncent leur intention de bloquer les quinze débats programmés tant qu’il ne sera pas possible de discuter du choix de construire ou non ce réacteur. » (Fin de citation)


Comment lutter contre le nucléaire
Nous avons tous le devoir, énergie nucléaire ou pas, de réduire notre empreinte écologique, cette stratégie est toujours gagnante pour la nature et notre équilibre. C’est la meilleure manière de faire pour ceux qui sont dépendants de l’énergie nucléaire comme moi. J’habite une HLM par choix de la mixité, et je suis vraiment en décroissance depuis 2002. J’ai personnellement une consommation d’électricité inférieure à 20kwh par mois depuis 4 ans. Mes seuls appareils électriques sont : 2 plaques chauffantes, un fer à repasser, un poste radio sur secteur, des ampoules basse tension ou des néons. En 2005 j’ai acquis un ordinateur portable, et un appareil photo-vidéo-dictaphone numérique avec pile rechargeable ou cordon sur secteur. Un jour l’EDF m’a demandé si je vivais dans mon appartement, je confirme que je l’habite, et qui plus est, je prends mes repas chez moi. Mon chauffage et mon eau chaude proviennent de la géothermie. Je ne possède pas de réfrigérateur, pas de TV, pas de téléphone, et je lave mon linge à la main. J’utilise des moyens publics pour internet, le téléphone et mes déplacements ; je marche et je fais du vélo pour me déplacer aussi. Je reste sceptique sur l’usage personnel de panneaux solaires photovoltaïques, car multiplier les installations privées n’a rien d’écologique, après il faut gérer l’installation, l’entretien, les déchets, etc. Si le nucléaire a été un mauvais choix, et que nous avons le devoir de dire non aux futures installations nucléaires, des études sérieuses d’empreintes écologiques sont à faire pour connaître les moyens qui sont les moins destructeurs pour la nature, et les mieux adapter à l’environnement qu’on occupe. Je suis en faveur d’une production centralisée d’électricité par le vent pour un ensemble d’habitation. Il serait inutile de remplacer le nucléaire par des énergies renouvelables, sans voir les consommateurs réduire leur facture énergétique. Le monde ne fait pas que de crouler sous les déchets et la pollution, avec le risque d’un épuisement rapide des combustibles fossiles. Il souffre surtout d’une mauvaise répartition des richesses mondiales entre le Nord et le Sud, que seule notre décroissance et un frein de la démographie mondiale résoudront ; ces points sont trop souvent oubliés. Rappelons que le bonheur ne dépend pas de notre facture énergétique ou de notre consommation en général, mais du bon usage que l’on fait de notre vie.


La philosophie cynique
Les cyniques ont dans le domaine de la décroissance bien des leçons à nous donner. Voici un aperçu tiré du livre de poche « Les Cyniques grecs, Fragments et témoignages » de Léonce Paquet et Marie-Odile Goulet-Cazé aux éditions Librairie Générale Française, 1992.
C’est au 5ème siècle avant notre ère qu’est né le cynisme en Grèce avec l’athénien Antisthène fervent disciple de Socrate, et qui a inspiré Diogène de Sinope, qui vivait dans un tonneau et menaçait les passants en demandant son dû ou l’aumône. Je reproche aux cyniques d’avoir été un peu trop violent dans l’approche des autres, mais poursuivons. p5 « Les idées morales d’Antisthène étaient simples, mais fortes. La vertu… se révèle une armée imprenable ; c’est elle la vraie richesse, elle n’a rien de commun avec ces biens extérieurs qui font courir les hommes au-delà de toute raison. Comment l’acquérir, comment passer de la foule des insensés au petit nombre des sages ? Il suffit de « désapprendre ce qui est mal » (Stobée), autrement dit de faire table rase de toutes ces coutumes et de toutes ces conventions que la société, pour se maintenir, s’ingénie à inculquer à chacun de ses membres …p2… d’Antisthène fait appel à une force, à une « ischus » à la fois physique et spirituelle…que nous serions tentés d’appeler tout simplement la volonté. Grâce à elle, l’homme acquiert ces qualités maîtresses du cynisme que sont l’endurance, la maîtrise de soi et l’impassibilité. » Le cynique se bat contre les « ponoi » c’est à dire les souffrances qui sont le lot de notre humanité, et qui englobent aussi bien le chaud, le froid, la faim, la soif, que les effets des passions ou encore la maladie ou la mort. Voilà pourquoi ce qu’importe aux cyniques se sont les actes, non les discours… au terme c’est le bonheur qui attend l’homme, d’où cette formule antisthènienne un peu lapidaire « La vertu suffit au bonheur ; elle n’a besoin de rien de plus, si ce n’est de la force socratique » p6 « Le message… allait connaître une extraordinaire fortune à deux époques… : l’époque hellénistique, suspendue aux ambitions démesurées du jeune Alexandre qui faisait découvrir au monde grec les splendeurs de l’Orient, et l’empire romain, animé d’une soif insatiable de gigantisme, de puissance et de luxe… p7… la philosophie cynique…allait…renverser les valeurs couramment respectée » y compris en philosophie où le platonisme, puis l’aristotélisme dominaient la vie intellectuelle brillante de l’Athènes du 4ème siècle. Platon fit de Diogène « un Socrate devenu fou » à quoi Diogène répondit « De quelle utilité est pour nous un homme (Platon) qui, bien que pratiquant la philosophie depuis longtemps déjà, se trouve n’avoir dérangé personne ? » …p9 « si l’homme est malheureux, c’est essentiellement pour deux raisons ; d’une part il est cet être de tous les désirs, qui sans cesse part en quête de ce qu’il n’a pas, de l’autre il est cet être de toutes les angoisses, qui traverse l’existence en compagnie de la peur : angoisse à l’égard des revirements subits que peut lui infliger la Fortune, la « Tyché » cruelle qui règne en maîtresse absolue sur le monde, angoisse aussi à l’égard des dieux et de ses châtiments de l’Hadès, qui depuis Homère hantent l’imaginaire et l’inconscient collectif des Grecs. »…Pour le cynique « le bonheur réside dans l’apathie, c’est à dire dans un état de sérénité totale qui permet d’affronter l’adversité sans éprouver le moindre trouble… au fondement de l’apathie diogénienne se situe l’autarcie, le fait de se suffire à soi-même, condition sine qua non de la liberté telle que l’envisagent les cyniques…p10…pour être heureux, il n’est plus question de se réfugier dans l’avoir, la possession de biens matériels, de richesses, mais il faut se montrer apte à se suffire à soi-même, privilège de qui ne possède rien ou presque rien" »Diogène disait « Il faut de la raison ou une corde ! (pour se pendre) » Le philosophe cynique apparaît donc comme l’anti Prométhée, à la fois parce qu’il refuse les bienfaits de la civilisation apportée par le Titan aux hommes et parce qu’il conteste la valeur d’une intelligence humaine qui échappe le plus souvent au contrôle de la raison et de ce fait peut devenir la source des plus grands maux…p11…quelle leçon de réalisme et de lucidité dans cette aptitude à faire table rase de toutes nos pauvres illusions ! A nous qui aspirions à faire l’ange, Diogène recommande de faire la bête !… Diogène, qui sait qu’il n’est point de bonheur dans la crainte du malheur à venir, a trouve cette sérénité, car il a su dégager une voie, une voie courte qui ne s’embarrasse ni de connaissances ni même de paroles, la voie rude et simple des disciples d’Héraclès, la voie de l’ascèse qui ramène l’homme au plus près de la nature, loin de tous les artifices de la voie civilisée que sa folie l’a amené à inventer…p12… Denys le Stoïcien raconte qu’après Chéronée, Diogène, fait prisonnier, fut conduit devant Philippe et qu’au roi qui lui demandait qui il était, le philosophe répondit « L’espion de to insatiable avidité. » Diogène se disait p13 « A-polis, sans cité, A-oikos, sans maison et … kosmopolitès, citoyen de l’univers. » Le cynique « rejette la loi, fondatrice de la cité, et … il lui oppose la nature…p14… »le cynique affichait une position agnostique » et dénonçait « les dévotions pieuses, leur caractère superstitieux et irrationnel, espérant par là convaincre ses interlocuteurs que des pratiques qui cherchent à forcer la main de la divinité et qui n’ont aucun rapport avec la pureté morale sont pour le moins suspectes » p15 « l’idée de dieu… qui ne trouve de preuve ni dans l’expérience ni dans le raisonnement, est contradictoire avec l’apathie… et l’amène à mettre le concept de divinité entre parenthèses et à engager les autres sur la voie d’un bonheur construit de main d’homme… Il récuse les système comme les idéologies…p16…La philosophie devient…une ascèse du corps à finalité morale…réellement en mesure d’assurer à l’homme le bonheur…L’ascèse a pour ligne directrice le retour à la nature, donc le rejet de tous les plaisirs néfastes de la civilisation… C’est-à-dire en menant une vie de frugalité et de pauvreté…car à l’homme qui ne possède rien, indubitablement la Fortune ne peut rien enlever…p17 Diogène, l’été, se roule dans le sable brûlant et l’hiver étreint les statues couvertes de neige !… plaisirs découlant d’une liberté chèrement acquise qui donne au sage cynique armé de son tribôn (manteau mince en laine grossière), de sa besace et de son bâton, la stature d’un sage au milieu des fols… ».


Le grignotage des acquis sociaux par la mondialisation
Le 4 avril j’ai défilé avec la CGT de Snecma Villaroche à Paris, pour le retrait du CPE. J’ai été étonné de voir le peu de salariés qui étaient présents au départ de la gare routière. Deux cars seulement on suffit pour emmener les manifestants ; alors que quotidiennement la Snecma met à disposition du personnel près de 50 cars pour son transport. Le CPE (Contrat première embauche) n’est pas uniquement consécutif au néolibéralisme ou au capitalisme planétaire, mais aussi à la collaboration active des citoyens au système en place. On pourra toujours faire une révolution, une guerre civile, rien ne changera si nous ne modifions pas nos comportements de consommateur. Ceux qui en veulent toujours plus, ne doivent pas s’étonner de voir nos droits attaqués. La mondialisation actuelle n’est pas construite sur la base des droits de l’homme, mais du profit, à nous de ne pas collaborer aveuglément avec ce système. Prenons un exemple : on ne trouve plus depuis longtemps sur les marchés de Melun et de France, que des textiles chinois, à qui la faute ? Au patronat ou aux consommateurs français qui se rabat toujours sur le prix le plus bas ? Tous les produits de consommation obtenus avec des moyens qui ne respectent pas les droits de l’homme, de la femme et de l’enfant, attaquent la souveraineté des états-nations qui les importent et les consomment ; qu’ils proviennent de Chine où d’ateliers clandestins parisiens qui font travailler une main d’œuvre « au noir », le résultat est le même. Néanmoins félicitons-nous de l’annonce par le gouvernement du retrait du CPE dans les jours qui ont suivi cette manifestation. Continuons de défendre nos droits par tous les moyens, et surtout par la non-collaboration, en refusant d’acheter des produits concurrents non équitables, et souvent de moins bonne qualité, parce qu’ils sont moins chers.

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