FEUILLE du PIC (Programme International du Coeur ou du Citoyen)

TRAITE de POLIQUE ALONSO - Coronavirus COVID-19, Drawdown, Démocratie, Écologie, Environnement et Climat, Crise financière, Décroissance, Inégalités Nord-Sud, Consumérisme, Productivisme, Pacifisme, Djihad, Spiritualité, Non-violence, Charte du consommateur responsable, Végétarisme, Commerce équitable, Ville en transition, Gandhi, Non-violence, Résistance civile.

25 avril 2006

OGM N°10 mai 2006

Les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés)
Le Monde diplomatique d’avril 2006 présente plusieurs articles sur les OGM. L’article de Jacques Testard et d’Arnaud Apoteker, respectivement biologiste et président d’Inf’OGM, et responsable de la campagne OGM de Greenpeace, fait un point sur le sujet, pages 18 et 19.


Les trois familles d’OGM
« Sous le vocable d’organismes génétiquement modifiés (OGM), on regroupe des plantes, des animaux ou des êtres unicellulaires dont le génome a été enrichi d’un ou plusieurs gènes étrangers à l’espèce modifiée. Le but est de conférer à cette dernière des qualités inédites que ni les techniques classiques ni l’évolution n’auraient permis. Ainsi, il est improbable qu’un gène de la fraise parvienne naturellement à intégrer le génome du poisson ?
On peut distinguer trois familles d’OGM, dont les risques et les avantages respectifs ne sont pas comparables.
D’abord les OGM unicellulaires, cultivés en fermenteur, et dont la plupart fabriquent des substances à usage médical (vaccins, hormones, etc.). Personne ne les remet en cause car le système fonctionne (avantage démontré), et il est maîtrisé (risque toléré). Parmi les OGM commerciaux, ceux-là sont les plus « présentables » . C’est pourquoi la propagande pour les plantes transgéniques les met régulièrement en avant pour semer la confusion. Puis viennent les plantes ou animaux que l’on a génétiquement modifiés afin de constituer des outils vivants pour la recherche. Ces OGM à usage scientifique sont confinés dans des lieux spécialisés et strictement réglementés. Comme les OGM précédents, les OGM de recherche sont relativement bien acceptés par la société (sauf par les opposants à l’expérimentation animale). Enfin depuis dix ans, se pose la question des plantes génétiquement modifiées (PGM), d’intérêt agroalimentaire ou industriel. Elles sont mises en production dans les champs puis, pour la plupart d’entre elles, consommées par les animaux d’élevage ou des humains. Ces PGM soulèvent des problèmes nombreux, inexistants avec les autres OGM : sécurité environnement, biodiversité, santé, économie rurale. Des difficultés analogues surgiront avec les animaux d’élevage génétiquement modifiés (poissons, mammifères) dès qu’ils seront lâchés dans la nature. Dans la controverse qui dure depuis une décennie, et qui va culminer avec le projet de loi soumis au parlement français (lire l’article page 20), seules ces PGM sont en cause. »

Les risques et les échecs des PGM
« La transgenèse, abusivement présentée comme preuve de la « maîtrise du vivant », constitue une manipulation aléatoire, une technologie approximative (Voir Les OGM, une technologie à maîtriser, rapport n°2254, Editions de l’Assemblée nationale, avril 2005). La thérapie génique ne parvient toujours pas à soigner les malades, et les animaux transgéniques présentent souvent des handicapes (stérilité, diabète, difformités) sans rapport apparent avec le gène introduit dans leur génome. .. Ainsi, le transgène
présent dans une PGM est souvent différent de celui qu’on voulait y introduire, d’où la fausse sécurité des autorisations de culture. Par ailleurs de récents travaux australiens (lire F. Prat … « La société civile contre OGM »…) ont montré que le gène introduit dans la plante (le petit pois) peut y produire des substances allergènes (antigène responsable d’une allergie) qu’elle ne produisait pas dans la plante d’origine (le haricot). Or ce petit pois devenu toxique aurait parfaitement pu satisfaire aux procédures d’autorisation européennes. C’est donc bien de science que nous manquons … Et cette recherche ne saurait être menée en
plein champ … Pourtant, les PGM le plus souvent citées par leurs
défenseurs n’ont pas d’existence réelle : la tomate à longue conservation, première PGM commercialisée, en 1994, a vite été abandonnée : son goût rebutait les consommateurs des Etats-Unis … ; le riz Golden Rice, produisant de la provitamine A, est un échec … Q’en est-il des PGM réellement cultivées sur près de 100 millions d’hectares, pour l’essentiel sur le continent américain ? Il s’agit à 98%, de plantes capables soit de produire elles-mêmes un insecticide, soit de tolérer les épandages d’herbicide. Dans les deux cas l’effet bénéfique initial risque de s’atténuer en quelques années, car les pestes ainsi combattues s’adaptent : insectes parasites mutants pouvant résister à l’insecticide ; plantes adventices (qui croissent sur terrain cultivé sans avoir été semées) résistantes, parce qu’autosélectionnées ou devenues elles-mêmes porteuse du transgène. Le risque existe (comme avec les antibiotiques) de se trouver démuni devant de nouvelles configurations parasitaires. Ainsi, il se rencontre déjà des plantes sauvages résistantes à tous les herbicides usuels. Les PGM productrices d’insecticides le font en continu, et par toutes les parties de la plante. Elle libère donc beaucoup plus de toxiques que les traitements conventionnels, avec des effets dévastateurs sur l’environnement, particulièrement pour les insectes et les oiseaux. Avec les PGM tolérantes à un herbicide, celui-ci est souvent appliqué en une seule fois (pour réaliser des économies de main-d’œuvre) et massivement (en quantité double et d’avantage), avec des conséquences stérilisantes pour la biologie du sol (microorganismes, vers, etc.). Les excès de pesticides présents dans les PGM, soit par génération autonome (insecticide), soit par imprégnation (herbicide), pourrait présenter des risques spécifiques pour l’alimentation des animaux ou celle des humains qui les consomment (F Prat, op. cit.). »

Risques accrus par l’Etat français
« Alors que les produits alimentaires contenant plus de 0,9% d’OGM sont étiquetés, le projet de loi du gouvernement français refuse cette mesure pour les produits (viande, oeufs, lait) issus d’animaux ayant consommé des PGM, et cela malgré les recommandations européennes … Pour contourner l’hostilité de l’opinion, le gouvernement français organise périodiquement des simulacres de concertation, à l’occasion par courrier électronique ! qui constituent autant de leurres démocratiques … » (fin de citation).

Pour éviter les OGM et les PGM
La seule manière d’éviter les PGM, et les OGM qui sont dans les vaccins, est de consommer des produits biologiques. Le consommateur préserve ainsi la nature et sa santé, et milite aussi pour le droit des générations futures à exister. L’article qui suit intitulé « Risques de contamination dans les campagnes » de Robert Ali Brac de La Perrière et F Prat, respectivement phytogénéticien et administrateur d’Inf’OGM ; et agronome, pages 20 et 21, n’est pas moins intéressant que le premier.

Un programme de sauvetage des plantes génétiquement non modifiées
« Le gouvernement norvégien est en train de réactiver un ancien projet de construction d’une cave artificielle au sein d’une montagne gelée… afin de sanctuariser la diversité génétique des plantes cultivées connues. Pour M. Cary Fowler, directeur du Global Cop Diversity Trust, promoteur du projet, « si le pire se réalisait, cela permettrait au monde de reconstruire l’agriculture sur la planète » Parmi les donateurs, on compte Dupont et Syngenta, deux multinationales de l’agrochimie contrôlant une partie importante des brevets sur les biotechnologies et la production de PGM… Le groupe consultatif de recherche agricole international, qui abrite dans ses banques des gènes, plus d’un million d’échantillons de semences des principales espèces cultivées, a estimé en 2004 que, à court terme, la probabilité de contamination dans les collections de banques de semences était grandes pour le maïs et le colza, et moyenne pour le riz et le coton, ce qui demandait une attention immédiate… au Mexique centre d’origine de la diversité du maïs, une contamination de variétés locales par les variétés transgéniques commerciales états-uniennes a été révélée en 2001 par des chercheurs de l’université de Berkeley, et ce alors même que le pays était sous moratoire du maïs…(Dossier Inf’OGM, n°43, novembre 2003)… »

Une plainte contre l’Europe
« …C’est pendant cette période que les principaux pays producteurs de PGM (Etas-Unis, Canada et Argentine) ont introduit une plainte contre l’Union européenne auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)…Mais, à la surprise de beaucoup, le rapport intermédiaire du panel d'experts, qui a fait l'objet d'une fuite en février 2006, ne condamne pas l'Europe..." »

Des rapports de toxicologie contournés
« …en théorie, c’est le Conseil de l’Union européenne (c’est à dire les ministres concernés des Vingt-Cinq) qui décide ; mais faute d’une majorité qualifiée dans un sens ou dans l’autre, l’autorisation revient en pratique à la Commission. Cette dernière s’appuie sur des rapports d’experts, qui analysent les études de dangerosité élaborées par les industriels eux-mêmes, et non par des laboratoires indépendants. Dans le cas de l’autorisation du maïs Monsanto 863, par exemple, les tests de toxicologie (obligatoires) ont montré que les rats nourris avec cette variété ont développé des anomalies dans leurs organes internes (reins plus petits et des changements dans la composition sanguine). Mais, dans son rapport, la multinationale considère que ces anomalies sont sans signification : elles seraient dues au hasard… Le maïs Monsanto 863 reste cependant autorisé ! »

L’Europe accepte les OGM, les régions contestent
« Comme la procédure d’autorisation de mise sur le marché de nouveaux OGM ne prévoit pas de consultation du Parlement européen, pas plus que le Comité des régions ou du Comité économique et social européen, c’est à travers les collectivités locales et territoriales qui se sont déclarées « hors OGM » que s’organise l’opposition démocratique de l’Europe. Elle se développe très rapidement : 172 régions et plus de 4500 collectivités demandent, dans la charte de Florence, « des dispositions juridiques permettant aux régions d’avoir la capacité de définir leur territoire…sans OGM, sans que ces décisions soient considérées comme une infraction au principe communautaire de libre circulation des marchandises, et de conditionner la mise sur le marché d’OGM à une exigence d’utilité pour le consommateur et pour la société en général (Charte de Florence du réseau des régions sans OGM, www.brest-ouvert.net/IMG/Charter_Final_FR.ftf) »

Règles d’étiquetage imposées par la Commission européenne
« Dans sa recommandation du 23 juillet 2003, la Commission européenne demandait aux Etats membres d’organiser la « coexistence » des filières : génétiquement modifié, conventionnelle et biologique. Un règlement (1829-2003) définit les règles d’étiquetage en fonction des seuils tolérés de présence d’OGM. Dans l’étiquetage la notion de seuil est essentielle : elle oblige à tolérer les traces, et permet aux producteurs de ne pas voir leurs productions trop facilement déclassées par des contaminations. Pour les filières conventionnelles, le seuil est de 0,9% de chaque ingrédients, à condition que cette présence soit « fortuite ou techniquement inévitable ». Pour l’agriculture biologique, qui accepte aucun OGM, le seuil de 0% serait, comme pour les autres produits, relevé à 0,9%. La Commission accompagne des recommandations sur la « coexistence » d’un important appui financier aux programmes de recherche… permettant de la légitimer, alors que les citoyens européens sont majoritairement opposés à une alimentation génétiquement modifiée(75% des français selon un sondage BVA de janvier 2006)… Par ailleurs, l’Institut de protection de la sécurité du citoyen (IPSC), dépendant du centre commun de recherche de la Commission européenne, travaille à la numérisation, à l’échelle de l’Union européenne, des parcelles OGM et de leurs alentours pour le contrôle des cultures… »

Les faucheurs volontaires d’OGM
« …Le passage en force des PGM promus par une coalition d’intérêts privés relayés par la Commission et la plupart des gouvernements ne pouvait manquer de susciter des réactions chez nombre de citoyens européens. En témoignent les déclarations des collectivités se déclarant « zones libres d’OGM ». En témoigne également le mouvement des faucheurs dits volontaires… née en 2003 sur le plateau du Larzac, qui peut aujourd’hui compter, en France, sur plus de 5000 militants pour faucher les parcelles d’essais de PGM, et il se développe dans les autres pays européens. Plusieurs jugement ont lourdement condamné financièrement certains « faucheurs », et plusieurs d’entre eux font aujourd’hui l’objet d’une menace de saisie de leurs biens (dont José Bové, Noël Mamère ou encore Gilles Lemaire) ; cependant, les choses évoluent : deux jugements, l’un du tribunal correctionnel d’Orléans en décembre 2005, l’autre de celui de Versailles en janvier 2006, viennent de reconnaître la légalité des fauchages, au nom de « l’état de nécessité… » en évoquant le principe de précaution inscrit dans la Charte de l’environnement, à valeur constitutionnelle votée par le Congrès en février 2005…"

Les dégâts du soja GM de Monsanto en Argentine
L’article de Pierre-Ludovic Viollat page 22 dénonce les abus commis par Monsanto en Argentine, pays qui exporte 70% de sa production de soja qui est majoritairement génétiquement modifiée (GM) ou soja Roundup Ready (RR) breveté par Monsanto.
« En quelques années, le soja RR va connaître un essor exponentiel, planifié par la firme américaine… « La multinationale n’a pas fait breveter ses semences dans notre pays. De cette façon, les gens se sont passés les graines les uns les autres, et le périmètre du soja transgénique c’est étendu rapidement. » Ce qui arrangeait tout de même les affaires du géant américain, puisque les agriculteurs devaient lui acheter son herbicide … au tiers au tiers de la valeur pratiquée dans les autres pays…Des facteurs externes vont aider au développement rapide du soja GM ..Le soja RR est cultivé sans recours au labour…la crise de la vache folle en Europe… Le remplacement des farines animales par des tourteaux de soja fait grimper les cours de oléagineux, suscitant l’intérêt des agriculteurs argentins. Enfin, à partir de janvier 2002, la dévaluation du peso de 70%, combinée à une flambée des cours mondiaux exprimés en dollars, flambée dû notamment à la demande croissante de la Chine, transforme l’oléagineux en poule aux œufs d’or…. La ruée vers l’« or vert » a fait du soja la première culture du pays : alors qu’il couvrait, au moment de l’arrivée des semences GM en 1996, quelques 6 millions d’hectares, il en occupe aujourd’hui 15,2 millions, soit plus de la moitié des terres cultivables…Premier problème majeur : la déforestation…La plus grave conséquence…n’est pourtant pas là. Pour le cultiver les agriculteurs n’ont recours qu’à un seul herbicide : le glyphosate, commercialisé par Monsanto sous le nom de Roundup. Dans sa fiche consacrée à ce produit, la très officielle Agence américaine de protection de l’environnement (…) détaille les effets nocifs sur la santé … : congestion des poumons, accélération du rythme de la respiration » à court terme, « endommagement des reins, effets sur la reproduction » à long terme (voir le site www.epa.gov/safewater/dwh/c-soc/glyphosa.html). » Médecin à Buesnos Aires, le docteur Jorge Kaczewer…note « Irritations de la peau et des yeux, nausées et étourdissements, œdème pulmonaire, baisse de la pression sanguine, réactions allergiques, douleurs abdominales, perte massive de liquide gastro-intestinal, vomissements, perte de conscience, destruction de globules rouges, électrocardiogrammes anormaux, dégâts ou défaut des reins (on retrouve les mêmes symptômes chez les colombiens victimes des épandages de glyphosate sur les plantations de coca)….. « Un des patients, en traitement depuis un mois déjà, n’arrive pas encore à récupérer la peau de ses pieds, raconte le docteur le docteur Dario Gianfelici … Personne ne se protège, les gens ne comprennent pas »…Les agriculteurs …assistent à la concentration des terres, qui c’est fortement accélérée avec les OGM. « Pendant que le volume des exploitations de soja augmente, nous nous retrouvons avec de moins en moins d’exploitations, commente M. Alfredo Bel, ingénieur agronome…Le soja exclu les petits et moyens producteurs. » Le nombre des exploitations est tombé de 422000 à, 318000 entre 1988 et 2002, soit une réduction de 25%. L’érosion des sols devient par ailleurs un sujet préoccupant ……L’absence de rotation des cultures, qui entraîne l’utilisation année après année du même herbicide, combinée à une augmentation régulière du volume appliqué,, a une conséquence inévitable : le développement d’une résistance à l’herbicide par les mauvaises herbes… M. Clive James, président du …(ISAAA), organisation favorable aux PGM, jubile dans son dernier rapport annuel : « L’impact collectif croissant des 5 principaux pays en voie de développement (Chine, Inde, Argentine, Brésil et Afrique du Sud) est une tendance continue importante ayant des implications pour la future adoption et acceptation des PGM dans le monde entier. »…Notons que si la FAO, « dont l’objectif est de libérer la planète des fléaux de la famine…reconnaît que les PGM pourrait être un outil pour lutter contre la faim… » Elle néglige l’appauvrissement de la biodiversité et la stérilisation des terres arables, et le chômage engendré chez les petits paysans, qui augmente la pauvreté et la faim dans le monde.

Quelques sites internet donnés par le Diplo :
www.infogm.org site d’info’OGM ; www.altercampagne.free.fr, site de la Journée internationale d’opposition collective aux OGN ;
www.bede-asso.org/ogm_espace_public/OGM_espace_public.htm, site de la bibliothèque d’échange de documentation et d’expérience ; www.confederationpaysannes.fr ; www.fne.asso.fr/PA/ogm/actu/ogm_actu.htm, site de l’association France Nature Environnement ; www.france.attac.org ; www.geenpeace.org/france/campaigns/ogm ;
www.semencespaysannes.org ; www.gmoinfo.jrc.it, site de l’Union européenne sur les OGM.

0 Comments:

Enregistrer un commentaire

<< Home