POINT SUR LA VISITE DE XI JINPING A MOSCOU

 

Dans les 20 premières minutes de l'émission de France culture, le journaliste Tristan Coloma, qui revient de Pologne, nous apprend que le gouvernement polonais criminalise les Polonais (indépendants, associations, ONG) qui viennent en aide aux Uktainiens démunis de tout qui se cachent dans la forêt.

La seconde partie de l'émission concerne le plan de paix russo-ukrainien de Xi Jinping qui a été reçu 3 jours par Poutine au Kremlin.¹ Les invités sont Emmanuel Veron Géographe, spécialiste de la Chine contemporaine et Marc Julienne Responsable des activités Chine de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Voici la situation politique avant d'écouter l'émission :

Maintenu début mars à son poste de président (ou empereur ?) de la République populaire de Chine Xi Jinping poursuit la campagne diplomatique chinoise en feignant de proposer des solutions à certains conflits. Le 10 mars, il est sorti renforcé après la réconciliation réussie entre l'Arabie saoudite et l'Iran qui avaient rompu leurs relations depuis sept ans ; le tout sur fond de mauvaises relations diplomatiques entre les États-Unis d'Amérique et l'Iran. Manti de ce succès, Xi Jinping est arrivé en Russie le 20 mars pour un séjour de trois jours à Moscou.

Côté russe, le 15 mars la Russie a été exclue du Conseil de l'Europe par son assemblée. Ce Conseil ne compte plus désormais que 46 membres. Et le 16 mars, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d'arrêt international à l'encontre de Vladimir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. La visite chinoise de Xi Jinping à son «vieil ami» qui était prévue au de mai prochain a été avancée de deux mois pour montrer le soutien appuyé de la Chine à Poutine qui lui rend la politesse avec un « mon camarade Xi».

Il faut rappeler que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) cherchent à construisent de nouvelles institutions non occidentales pour les pays émergeants. Les puissances états-uniennes et europénnes et consort et leur justice sont donc ignorées des BRICS.

Plus qu'une culture marxiste de façade, le dirigeant chinois et son homologue russe partagent depuis une dizaine d'années des intérêts économiques. La Chine exporte vers la Russie des machines-outils, des composants électroniques et des produits pharmaceutiques.

Et depuis un an la Chine reçoit à bas prix les minerais et le gaz russes que les pays occidentaux n'achètent plus. Le 21 mars, Poutine a dit que «les entreprises russes étaient en mesure de répondre à la demande croissante de la Chine en énergie». Il a promis 98 milliards de mètres cubes de gaz russe et 100 millions de tonnes de GNL russe d'ici 2030. En 2019, un gazoduc a relié la Sibérie au nord-est de la Chine. Un second est en construction.

La guerre profitent à la Chine et aux autres clients de la Russie car ils bénéficient de prix très inférieurs au cours mondiaux selon (slate.fr/story/242855). Ce qui montre bien que le plan de paix chinois qui appelle au cessez-le-feu sans le retrait des forces russes du territoire ukrainien ne cherche pas résoudre le conflit.

Pékin, qui profite bien de la guerre, laisse croire que les États-Unis et les pays occidentaux vont tout faire pour que leur semblant de plan de paix échoue. En vérité, les Américains, comme les Chinois, profitent de cette guerre avec des ventes d'armements et d'énergie.

1- https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/cultures-monde/retour-de-pologne-la-nouvelle-puissance-mediatrice-chinoise-5783541